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Santé de la reproduction: Des journalistes informés sur l’ampleur des avortements à risque
Publié le lundi 30 octobre 2017  |  AIB




Ouagadougou - L’Association des Journalistes et Communicateurs en population et développement au Burkina (AJC/PD) a initié du 26 au 28 octobre à Ouagadougou, une formation afin de présenter aux professionnels des médias la situation des avortements à risque et faire la clarification des valeurs pour un meilleur accès des femmes aux droits sexuels et reproductifs.

La rencontre de trois jours qui a réuni les chefs de desk ou rédacteurs en chef issu de divers medias (presse écrite, en ligne, radio et télévision) a été un cadre d’échange et de partage d’expérience avec des spécialistes, en santé et en droit.

Selon l’AJC/PD l’objectif était de présenter l’ampleur de la situation des grossesses non désirés et des avortements à risque au Burkina Faso, le cadre juridique ainsi que les lois nationales et internationales en rapport avec les droits sexuels et reproductifs, faire une clarification des valeurs pour un meilleur accès sur ces droits au cours des émissions et reportages.

Le Burkina Faso est l’un des pays au monde où la mortalité maternelle est très élevée, avec 307 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes.

Parmi les causes connues, figurent en bonne place les avortements à risque.

Une étude de l’Institut supérieur des sciences de population (ISSP) de l’Université de Ouagadougou, publiée en 2014, indique que le Burkina Faso enregistre en moyenne 105.000 avortements par an.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les avortements contribuent pour 15 à 20 % des cas de mortalité maternelle, ce taux pouvant varier de 30 à 50 % dans certains pays.

Pourtant, le code pénal adopté en 1996 au Burkina en son article 387 stipule que l’interruption volontaire de grossesse est autorisée lorsque, le maintien de la grossesse met en péril la santé de la femme ou qu’il y a une forte probabilité que l’enfant à naître soit atteint d’une affection d’une particularité grave reconnue comme incurable au moment du diagnostic (attestée par au moins 2 médecins donc un travaillant dans un hôpital public) ou le cas de viol ou d’inceste.

On rappelle également que le Burkina a signé plusieurs accords internationaux et régionaux pour améliorer l’accès des femmes à des services de santé sexuelle et reproductive, dont le protocole de Maputo, «mais les avortements clandestins demeurent une triste réalité».

«L’objectif c’était d’expliquer cela aux journalistes pour leur permettre de nous accompagner à la sensibilisation pour montrer aux filles que l’avortement clandestin n’est pas toujours la solution, mais il faut se rapprocher des agents de santé pour qu’on leur donne les mesures palliatives», a indiqué Awa Yanogo, juriste et consultante en droit de la santé et de la reproduction.

A en croire la présentatrice, la loi actuelle autorise l’avortement dans certaines conditions mais elle est «très lente» en procédures.

«Si nous prenons une fille qui a été violée où victime d’une grossesse incestueuse pour pouvoir avoir accès à l’avortement, surtout avec la lenteur administrative souvent elle accouche avant d’avoir l’autorisation pour avorter», a-t-elle déploré.

Mme Yanogo a précisé qu’il s’agit des «insuffisances» et des actions de plaidoiries doivent être menées dans ce sens «pour faire changer les choses pour que celles qui ont le droit qu’elles puissent en jouir effectivement».

Port sa part, le Docteur Adama Ouattara, dans son exposé a relevé que «le niveau de la santé reproduction au Burkina Faso n’est pas bon» car souligne-t-il «24 % de femmes meurent d’Hémorragie ,20% pour les causes indirectes 15% d’infection et 13% d’avortement à risque».

Pour lui, un travail de sensibilisation doit être fait sur les méthodes de contraception parce qu’elles existent mais la majorité « des femmes ne le savent pas ».

Il a évoqué également l’allègement de loi afin de baisser le taux l’avortement citant en exemple la Tunisie et l’Italie qui aujourd’hui avec l’amélioration de leur cadre législatif les situations de décès maternel sont minimisés.

Agence d’information du Burkina

als/ak
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