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Interpellation à Paris de François Compaoré : Le fantôme de Norbert aux trousses du « petit président »
Publié le lundi 30 octobre 2017  |  L`Observateur Paalga
François
© Autre presse par DR
François Compaoré




« Et pourtant le mandat d’arrêt a été délivré. » Telle est la manchette avec la photo de François Compaoré qui barrait la Une de notre édition n°9457 du vendredi 29 septembre 2017.

Quelques jours auparavant, dans une interview accordée à Jeune Afrique, la toute première depuis qu’il a dû s’exiler suite à la chute de Blaise, le frère cadet de l’ex-chef de l’Etat burkinabè avait affirmé que contrairement à ce que la justice laissait entendre, aucun mandat d’arrêt international ne lui avait été délivré dans le cadre de l’instruction du dossier Norbert Zongo, assassiné le 13 décembre 1998 alors qu’il enquêtait sur la mort suspecte de David Ouédraogo, chauffeur de François. Un dossier qui avait, on se rappelle, été l’objet d’un enterrement de première classe avant d’être ressuscité après l’effondrement de la Maison Compaoré.

Pour mémoire, voici ce que celui qui fut conseiller spécial de son frangin avait répondu au journal panafricain : « Mes avocats ont investigué sur cette question auprès des autorités de France et de Côte d’Ivoire, deux pays dans lesquels je séjourne régulièrement. Ils n’ont trouvé aucune trace de ce mandat. Je suis donc serein et continue à vivre normalement. » « Et à circuler librement ? » avait relancé le journaliste.

Réponse : « Je voyage sans problème. Je suis la plupart du temps à Paris auprès de ma femme et de mes enfants, mais je me rends tous les deux mois à Abidjan. J’y rencontre les plus hautes autorités ivoiriennes si cela est nécessaire. » Mais comme notre rubricard du vendredi l’affirmait alors, « ou bien les conseils de François [qui ont investigué sur la question] n’ont pas bien enquêté ou bien il y a de petits arrangements avec la réalité, car le mandat en question a bel et bien été délivré».

Cette sérénité affichée et cette vie presque normale d’un homme ordinaire ont brutalement pris fin hier, dimanche 29 octobre, à l’aéroport Charles de Gaulle de Paris alors que le « serein » revenait de la lagune Ebrié à bord du vol Air France 703. Celui que ses compatriotes avaient surnommé le « petit président » a en effet été cueilli au petit matin à Roissy, où le fameux mandat dont il disait encore ignorer l’existence lui a été notifié.

Après quoi, il a été gardé au centre de rétention aéroportuaire pour être présenté au procureur. Son sort est donc, depuis 24 heures, entre les mains du juge, qui décidera de le remettre en liberté ou de le détenir dans l’optique d’une éventuelle extradition, dont les autorités burkinabè disent vouloir faire la demande.

Pour une mauvaise surprise dominicale donc, c’en était une pour quelqu’un qui disait ne pas être inquiété outre mesure mais dont la liberté d’aller et de venir a été brusquement contrariée, en tout cas momentanément. Tous ceux qui rêvent de voir François pendu à un croc de boucher pour sa responsabilité présumée dans la boucherie de Sapouy devraient cependant se garder de se réjouir trop tôt car entre une interpellation à Roissy et son transfèrement pieds et poings liés à Ouaga, il y a encore un grand pas et on se demande si les autorités françaises auront le courage de le faire dans une affaire aux connexions forcément politiques ; sachant qu’Abidjan remue ciel et terre depuis hier pour sortir son protégé du pétrin et que « la patrie des droits de l’homme » peut se montrer réticente à expédier le précieux colis dans son pays où la peine de mort (article 324 du Code pénal) n’est pas encore abolie même si, dans les faits, on ne l’applique plus depuis fort longtemps. Nul doute du reste qu’eu égard à l’évolution de la situation, cette affaire pourrait s’inviter lors du prochain séjour au Burkina du président Emmanuel Macron, attendu mi-novembre à Ouagadougou.

Mais que le prestigieux pensionnaire de la « zone d’attente » de Roissy, aujourd’hui pourchassé par le fantôme de Norbert, retrouve ou pas sa liberté de mouvement, trois ans après les « Quatre Glorieuses » qui ont mis fin au long règne des frères Compaoré, c’est un joli cadeau d’anniversaire qui vient d’être offert au peuple insurgé et aux ayants droit du défunt directeur de publication de l’Indépendant. Pour François, plus rien ne sera peut-être comme avant. Et si l’exécution du fameux mandat d’arrêt devait aller à son terme, ce qui vient de se passer serait aussi une grosse alerte pour l’autre Compaoré, qui regardera désormais par deux fois un guide touristique avant d’aller se dorer la pilule quelque part.



Ousseni Ilboudo
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