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Terrorisme : le Burkina invité à développer des réponses tenant compte des dimensions sociales et locales de la crise
Publié le samedi 14 octobre 2017  |  Xinhua




Dans un rapport intitulé "Nord du Burkina Faso : ce que cache le jihad", l'International Crisis Group appelle les autorités burkinabè à développer des réponses qui tiennent compte des dimensions sociales et locales de la crise au nord du pays régulièrement la cible d'attaques terroristes.

Ce rapport, publié jeudi à Dakar, au Sénégal, se focalise sur la province du Soum, épicentre du conflit et lieu de naissance du groupe Ansarul Islam dirigé par Malam Ibrahim Dicko.

Selon Crisis Group, longtemps épargné par les groupes armés actifs au Sahel, le Burkina Faso est confronté à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières visant la partie nord du pays.

"Si l'insécurité résulte en grande partie d'une extension du conflit malien, la crise au Nord du Burkina révèle une dynamique sociale endogène", explique le rapport qui ajoute que présenté comme lié aux jihadistes actifs dans le Sahel, le groupe armé Ansarul Islam, qui semble être l'acteur principal de l'insécurité, est avant tout un mouvement de contestation de l'ordre social qui prévaut dans la province du Soum, dans la région burkinabè du Sahel.

Les auteurs du rapport soulignent également que malgré une reprise en main de la situation au printemps 2017, la crise est loin d'être terminée. Le Burkina et ses partenaires sont conscients qu'elle exige une réponse globale, et non uniquement militaire, et que sa résolution définitive dépend en partie de la situation au Mali. Mais cette réponse doit surtout tenir compte des dimensions sociales et locales de la crise, qui prévalent sur ses dimensions religieuses ou sécuritaires.

Le rapport constate que la crise au Nord du Burkina est beaucoup plus que le simple miroir de la situation au centre du Mali. Certes, le Mali sert de base arrière à Ansarul Islam. Des similarités existent. Mais, ajoute-t-il, la poussée de la violence qui se revendique du jihad conduit à négliger la dimension sociale et extrêmement locale des conflits et la capacité des groupes armés à exploiter les clivages qui traversent certaines sociétés.

Ainsi, l'insécurité au Nord du Burkina ne résulte pas uniquement d'un déficit de développement, d'une incompréhension entre un Etat central et un territoire lointain ou de l'influence négative d'un voisin en guerre. "Elle est surtout le résultat d'une crise profonde qui agite les groupes humains qui habitent les terroirs du Nord. C'est sur ces fractures très locales entre maîtres et sujets, dominants et dominés, anciens et modernes que Malam Dicko a bâti sa popularité".

Pour Crisis Group, la résolution définitive de la crise dépendra en partie de la stabilisation du Mali ainsi que de la mise en place par le gouvernement et ses partenaires de plans efficaces de développement. Mais elle viendra aussi et surtout de la création de nouveaux équilibres sociaux et d'un règlement par les populations locales de leurs divisions actuelles. Partant de ce constat, le gouvernement pourrait mieux prendre en compte les aspects suivants afin de s'attaquer à la crise.

Il s'agit de développer des réponses qui tiennent compte des dimensions sociales et locales de la crise et de réduire le fossé entre, d'une part, les forces de sécurité et les autorités étatiques et, d'autre part, la population.

Les auteurs du rapport appellent également les autorités à mettre davantage l'accent, dans le programme d'urgence pour la région du Sahel - le volet développement de l'action gouvernementale - sur la promotion de l'élevage, l'amélioration de la justice et la lutte contre la corruption et à œuvrer, à long terme, au renforcement de la coopération judiciaire et policière entre le Mali et le Burkina. Fi
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