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Bataille contre le Sénat : Les marcheurs pris à parti par les forces de l’ordre
Publié le samedi 20 juillet 2013   |  Le Reporter


La
© L’Observateur
La marche du CDP à Bobo


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Le 29 juin dernier, les partis de l’opposition ont organisé sur l’ensemble du territoire national, une marche de protestation contre la mise en place de la deuxième chambre parlementaire, le Sénat , mais aussi contre ce qu’ils ont qualifié de mauvaise politique du gouvernement. A Ouagadougou, des milliers de gens ont honoré ce rendez-vous à la place de la Nation qui était le lieu du rassemblement. Mais les choses ont fini par tourner à l’envers. La marche s’est transformée en courses-poursuites entre policiers et manifestants.



Le moins que l’on puisse dire, c’est que la mobilisation était au rendez-vous le samedi 29 juin dans la capitale burkinabè pour dénoncer la mise en place du Sénat. A la place de la nation, plus d’une dizaine de milliers de personnes scandaient des slogans hostiles au pouvoir en place, en attendant le début de cette marche organisée par les partis politiques sous la conduite du Chef de file de l’opposition politique (CFOP). Morceaux choisis :« 26 ans de pillages, ça suffit … » « non au Sénat, non à la vie chère… non à la manipulation de la loi ». Aussi pouvait-on lire sur quelques pancartes ceci : « Allô Kosyam! Les commerçants et les jeunes du secteur informel disent non à l’accaparement des marchés par les gourous du CDP… » « Les jeunes commerçants disent non au Sénat… » « Les élèves et étudiants disent non au Sénat », etc. Plus de deux heures d’attente sous le soleil n’ont pas réussi à endiguer l’élan des marcheurs visiblement très remontés contre le pouvoir de la 4e République. Mais de temps à autre, de petits dérapages surviennent et laissent penser de la non-maîtrise de la situation par les organisateurs. Ce qui n’est pas étonnant, dans la mesure où les partis politiques au Burkina ne sont pas habitués à conduire ce type de manifestations qui reste sans doute une première dans leur histoire. Au cours de la marche, on a constaté par exemple qu’il n’y avait pas de cordon pour encadrer la foule et prévenir les débordements comme on en a l’habitude avec les syndicats. Durant le rassemblement à la place de la Nation, les partis défilaient tour à tour sur le podium pour galvaniser la foule. A leur côté, on comptait des artistes comme Smockey, Sam’s K le jah, Dick Marcus, etc. venus comme ils ne manquent pas souvent de le faire, soutenir ce mouvement. Le CFOP donne des consignes strictes avant l’entame des hostilités. « Surtout, il ne faut pas casser quoi que ce soit. Il faut rester vigilant. Mes chers camarades, si vous faites des casses, vous allez salir le nom de l’opposition et de toute la lutte », conclue Zéphirin Diabré. Il est 10 heures passées lorsque la marche débute. Deux itinéraires se dégagent. Incroyable ! Pendant que des marcheurs ont pris d’assaut la voie de l’Institut français en passant devant l’ONATEL pour se retrouver directement au rond -point des Nations unies, les leaders de l’opposition, eux, ont emprunté l’itinéraire normal qui était de passer par la CNSS, contourner le rond-point des cinéastes, emprunter la voie menant au collège de la Salle, remonter vers la BACB et passer devant le palais de Justice pour rejoindre le rond- point des Nations unies. Y a-t-il eu un déficit de communication ou les responsables de l’opposition ont été surpris par l’ampleur de la mobilisation? Rien n’est moins sûr, car ils l’ont même laissé entendre le lendemain 30 juin au cours ‘une conférence tenue à l’occasion au siège du CFOP. Dans tous les cas, cela a pu avoir un impact sur la suite des évènements.

Les manifestants stoppés à l’avenue de l’Indépendance

Pendant que les leaders de l’opposition battaient le pavé pour rejoindre la destination finale, les premiers groupes de marcheurs n’ayant pas suivi l’itinéraire indiqué étaient arrivés bien avant à la place des Nations unies. La police ayant bloqué le passage sur l’avenue de l’Indépendance, les esprits se surchauffent. On entend des marcheurs demander « où sont passés les gens du CFOP ? ». Quelques manifestants tentent de calmer leurs camarades sur les nerfs en attendant l’arrivée des leaders. Mais peine perdue. Dès lors, on pouvait s’attendre à d’éventuels débordements. Bien que les leaders aient débouché sous un bain de foule, la marche débordera. Les forces de l’ordre répriment par des jets de lacrymogènes et c’est le sauve-qui peut. Le centre-ville se transforme en course-poursuite pendant plus d’une heure. Des manifestants se retirent à la place des Nations pour poursuivre les protestations. Finalement vers 13heures 30 minutes, la foule se disperse entièrement et le calme revient. Le premier bilan de l’opposition fait état d’une vingtaine de personnes atteintes dans le camp des manifestants, dont quelques fractures. Une délégation gouvernementale attendait-elle sur place pendant la marche pour recevoir le message ? Nous n’en savons rien car les supputations vont bon train de part et d’autre. Toutefois, au moment où les barrières lâchaient sous la pression de la foule, nous aperçûmes un 4x4 noir sous escorte rebroussant chemin. Etait-ce la délégation gouvernementale… ? Alors pourquoi n’a-t-elle pas attendu les leaders de l’opposition qui sont arrivés sur les lieux à 11 heures comme prévu? S’est interrogé Zéphirin Diabré au cours de la conférence de presse. Qui plus est, selon lui, une communication indiquant leur position quelques minutes auparavant avait eu lieu entre le chef du cabinet du CFOP et celui du Premier ministère? L’opposition ne s’explique donc pas cette situation. C’est pourquoi elle tient le gouvernement responsable de ce qui s’est passé. Néanmoins, elle se félicite du fait qu’il n’y ait pas eu de casses et affirme ne pas se limiter à la seule mobilisation. Dans la même dynamique de lutte, les syndicats, réseaux et associations réunis au sein de la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC), organisent une journée de protestation le 20 juillet prochain sur l’ensemble du territoire national. Au cours de la conférence de presse, l’opposition a affirmé son soutien de principe à cette lutte. La lutte contre le Sénat et la politique anti-sociale du gouvernement n’est donc qu’à ses débuts et promet des journées chaudes.

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