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Le Quotidien N° 606 du 2/10/2012

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Campagne nationale d’alphabétisation : ‘’Un pari tenu à Ouagadougou’’
Publié le mercredi 3 octobre 2012   |  Le Quotidien


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© Autre presse
Cours d`alphabétisation.


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Le ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, dans le cadre de la mise en œuvre de la campagne spéciale d’alphabétisation, a initié du 18 au 21 septembre 2012, une supervision de l’ensemble des centres d’alphabétisation du Boulkièmdé, du Houet et du Kadiogo. Pour ce faire, plusieurs équipes ont été constituées pour parcourir l’ensemble des régions concernées. Au Kadiogo, 3 équipes ont été dépêchées pour visiter les centres d’alphabétisation. Nous avons suivi l’une d’entre elles dans sa randonnée, du mardi 18 au vendredi 21 septembre 2012.

L’équipe du ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation (MENA) avec qui nous avons sillonné les centres avait pour mission de visiter 17 centres repartis entre Tampouy, Nioko, Saaba et Taab-tenga. Elle était composée du directeur de la communication et de la presse ministérielle (DCPM), Elie Zan et de Claire Sibalo, chargée d’études au cabinet du ministre délégué en charge de l’alphabétisation. L’objectif de cette supervision administrative était de faire l’état des lieux sur l’ouverture et le fonctionnement des centres de la campagne spéciale d’alphabétisation de la phase 1 qui concerne les provinces du Boulkiemdé, du Houet et du Kadiogo. Le DCPM du MENA, Elie Zan, a précisé que la visite était destinée à constater les effectifs des inscrits et leur niveau de fréquentation et à apprécier la qualification des animateurs conformément aux critères de recrutement. Aussi, a-t-il ajouté que cette supervision sera l’occasion d’apprécier la progression dans le programme d’alphabétisation par une vérification de la qualité des documents didactiques, des centres ainsi que celle des apprentissages. Cette supervision, a-t-il expliqué, témoigne de la volonté du gouvernement de réussir une mise en œuvre efficace du programme national d’alphabétisation. Le programme national d’alphabétisation, rappelons le, a été adopté en avril 2011 par le gouvernement et a pour objectif d’atteindre au moins un taux d’alphabétisation de 60% d’ici 2015 dont 60% de femmes. Le programme a effectivement débuté en 2011 avec l’ouverture de 10042 centres de niveau 1 et 2 pour 301260 apprenants, contre une prévision de 16274 centres devant accueillir en moyenne 488220 apprenants. Cette mise en œuvre avait été jugée insatisfaisante au regard de l’écart de 6232 centres pour environ 186960 apprenants. Et c’est pour combler cette insuffisance, que le ministère en charge de l’alphabétisation a lancé la campagne spéciale d’alphabétisation. A cet effet, le ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation a ouvert 166 centres de niveau 1 dans les langues mooré, jula et fulfuldé en fin aout 2012 dans les provinces du Kadiogo, du Boulkièmdé et du Houet à titre d’essai, avant la phase de généralisation. Dans la plupart des centres, la formation est prévue pour durer 4 mois et se déroule les après-midi entre 12h et 17h et ce, du lundi au vendredi. Les cours sont assurés par des animatrices qui ont une expérience professionnelle de 4 à 5 ans au moins.

Après avoir visité une dizaine de centres, l’équipe en charge de la supervision a attesté que les résultats sont satisfaisants. ‘’Les apprenants sont motivés, ils sont conscients de l’importance de l’alphabétisation’’, a fait remarquer Elie Zan. Selon l’animatrice du centre féminin de Borgo dans la commune de Saaba, Elisabeth Gasbéogo, les cours se déroulent bien. ‘’ Les femmes sont assidues aux cours, elles sont désireuses d’apprendre et font de grands efforts pour y arriver’’, a-t-elle souligné. Les apprenants, en majorité des femmes sont conscients de tous le bien que peut leur procurer l’alphabétisation. Lamoussa madeleine Ouédraogo du centre Minm nooma de Goundrin, pense que l’alphabétisation leur permettra de savoir lire et écrire et de pouvoir lutter contre l’ignorance et par la même occasion contre la pauvreté. ‘’Avant, quand nous arrivions dans un dispensaire, nous avions toujours besoin que l’on nous oriente mais avec le savoir que nous allons acquérir au sortir de cet enseignement, nous pourrons nous débrouiller toutes seules sans l’aide de personne, que se soit dans la lecture des panneaux de signalisation, des lettres, ou des panneaux d’affichages’’, a-t-elle laissé entendre. Rasmata Tiendrebéogo, apprenante au centre féminin de Borgo dans la commune de saaba a remercié le gouvernement burkinabè pour avoir eu l’initiative de sortir les femmes de l’analphabétisme.

Les femmes ont apprécié et remercié les formatrices qui, selon elles, usent de savoir faire et de patience pour leur inculquer les bases de la lecture et de l’écriture. Cependant, tout n’est pas rose dans ces différents centres d’alphabétisation. Lamoussa Madeleine Ouédraogo souligne que : ‘’ nous tenons les cours dans des salles de classes et avec la rentrée prochaine, nous serrons obligés de nous délocalisér. Nous envisageons de négocier avec les responsables des églises pour que les cours puissent se faire dans leurs enceintes. Nous manquons aussi de tables-bancs’’. Les centres d’alphabétisation de Taab-Tenga ont en particulier lancé un appel à l’endroit du ministre délégué en charge de l’Alphabétisation, Zacharia Tiemtoré pour qu’il leur vienne en aide. ‘’ Nous ne manquons pas de matériel de travail, ce dont nous avons besoin, c’est de local car nous faisons les cours sous des hangars et vous n’êtes pas sans savoir qu’avec la saison pluvieuse nous avons des difficultés. Nous pensons aussi que ce serrait une bonne chose de commencer les cours au mois de juillet. Cela nous permettra de finir assez tôt’’. Par ailleurs, les femmes ont lancé un appel au gouvernement burkinabè afin qu’il les accompagne dans la création d’activités génératrice de revenu. Pour Claire Sibalo, chargés d’études au cabinet du ministre délégué en charge de l’alphabétisation, la campagne spéciale d’alphabétisation est une initiative à saluer en ce qu’elle permet aux femmes d’acquérir un savoir consistant en seulement 4 mois d’apprentissage au lieu de 2 ans comme cela se faisait avant. Aussi soutient-elle que les femmes pourront, à travers ce projet, s’épanouir dans la lecture. Claire Sibalo est convaincue, que les résultats des visites permettront une mise en œuvre efficiente de la seconde phase qui est celle de généralisation. Elle a félicité et encouragé les femmes pour leur détermination dans la lutte contre l’analphabétisme et la pauvreté

Par Pêngd’Windé Adeline Clémence ZINABA

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