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L’Observateur N° 8420 du 19/7/2013

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Retrait de Tiébilé Dramé de la présidentielle : Réalisme ou défaitisme politique ?
Publié le vendredi 19 juillet 2013   |  L’Observateur


Tiébilé
© Autre presse par DR
Tiébilé Dramé est le président du Parena (Parti pour la renaissance nationale) du Mali


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Le 43e Sommet ordinaire de la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a débuté hier dans la capitale nigériane et doit s'achever ce jeudi en fin de journée. Au cœur des discussions de cette rencontre des chefs d'Etat et de gouvernement, le Mali et la Guinée-Bissau, deux pays en proie à des crises politiques majeures et dont les conditions d'un retour à une vie constitutionnelle normale passent, entre autres, par la tenue d'un scrutin.

Si, pour le cas bissau-guinéen, les élections sont prévues pour la fin de l'année, au Mali, on est censé être au bout du tunnel avec le scrutin présidentiel qui se tiendra, sauf tremblement de terre ou mouvement brusque des dunes, le 28 juillet prochain. Alors la CEDEAO, qui y est allée de ses thérapies avec plus ou moins de succès, pourra savoir si le grand malade au chevet duquel elle est s'est rétabli.

Cela passe donc par l'organisation d'une élection transparente et crédible. Autant dire une gageure, sinon un traitement de choc, au regard du contexte dans lequel se trouve actuellement le Mali. Si tous les candidats sont depuis en campagne malgré les insuffisances et les nombreux problèmes organisationnels, le poulain du Parti pour la renaissance nationale (PARENA) vient de faire sensation en annonçant qu'il se retirait de la course, dénonçant au passage l'impréparation et le "bricolage" électoral.

Tiébilé Dramé reste fidèle à sa ligne de défense. Il n'a, en effet, pas cessé de critiquer le processus électoral qui, de son avis, débouchera sur une véritable mascarade. En effet, plusieurs voix s'étaient élevées contre ce fétichisme du 28 juillet alors que visiblement, estiment-elles, les conditions actuelles ne peuvent garantir un scrutin digne de ce nom.

Entre autres griefs retenus contre le procesus en cours, le retard dans la distribution des cartes d'électeurs, le recensement des réfugiés, le vote des déplacés et surtout la situation de ni paix ni guerre qui règne toujours à Kidal. Son appel au report étant tombé dans l'oreille d'un sourd, le soldat Dramé a préféré rendre les armes plutôt que de participer à une bataille qui s'annonce inéquitable à ses yeux.

Visiblement, la rencontre du président Dioncounda Traoré avec les différents candidats pour préparer les esprits à accepter les résultats, quelles qu'en soient les conditions du vote, n'ont pas convaincu le chef du PARENA.

Ironie du sort, c'est pourtant Tiébilé Dramé qui a conduit la délégation gouvernementale lors des pourparlers intermaliens pour la tenue effective de la présidentielle à Kidal.

Se sent-il alors aujourd'hui payé en monnaie de singe, lui dont les appels à une prorogation de la présidentielle n'ont trouvé aucun écho favorable ni au palais de Koulouba ni à l'Elysée ? En tout, dans son mouvement de rétractation, le désormais ex-candidat a décoché une volée de flèches à Paris, "qui pousse aux élections coûte que coûte" et à Laurent Fabius, "devenu le directeur des élections au mali".

En 2007, Tiébilé Dramé avait terminé troisième à la présidentielle.

Mais on peut légitimement se demander si cette défection ne procède pas d'un calcul politique, car malgré son classement lors de la dernière présidentielle, ses chances de succès sont minces au regard des poids lourds du marigot politique malien en face.

Adama Ouédraogo

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