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Campagne agricole 2017-2018 dans le Centre-sud : Chenilles et stress hydrique, les grands maux
Publié le lundi 18 septembre 2017  |  Sidwaya
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© Autre presse par Bassératou Kindo
Un plat de chitoumou (chenilles)




Le gouverneur de la région du Centre-Sud, Casimir Séguéda a effectué une tournée de suivi de la campagne agricole dans les provinces du Bazèga et du Zounwéogo, le jeudi 14 septembre 2017. Du constat, d’assez bonnes récoltes sont envisageables si les pluies se font moins capricieuses jusqu’en mi-octobre.


Sur une superficie emblavée d’environ 255 000 hectares (ha), 378 022 tonnes, toutes spéculations confondues, sont attendues au titre de prévision pour la campagne agricole 2017-2018, dans la région du Centre-Sud. A quelques semaines des récoltes, le gouverneur de la région, Casimir Ségueda, accompagné des acteurs en charge du développement rural, est allé prendre le pouls des productions dans les provinces du Bazèga et du Zoundwéogo, le jeudi 14 septembre 2017. Une tournée qui lui a permis d’avancer que, même si pour l’heure le développement végétatif des cultures augure une assez bonne moisson, des inquiétudes subsistent au regard de la physionomie des plantes. En effet, dans certaines exploitations visitées, le constat a révélé un stress hydrique important dû à l’insuffisance des pluies. La situation est d’autant critique que partout les attaques de chenilles légionnaires ont été signalées. Ces ravageurs s’attaquent aux différentes parties des plantes, depuis la tige jusqu’aux épis. Toutefois, a souligné la directrice régionale du ministère en charge de l’agriculture, Françoise Naon/Zoungrana, l’action de sa direction a été relativement limitée en cette campagne. Les craintes, a-t-elle expliqué, sont plus portées sur les saisons à venir du fait des risques de multiplication du ver et de la résistance dont elle fait toujours montre face aux moyens utilisés. Au demeurant, pour l’équipe en tournée, l’absence de pluies constitue la véritable menace et le principal obstacle à une bonne moisson. Pour autant, il n’y a pas péril en la demeure pour l’heure, a rassuré Mme Zoungrana. « Si nous avons quatre bonnes pluies bien arrosées jusqu’en mi-octobre, nous auront d’assez bonnes récoltes », a-t-elle signifié.


Des producteurs modèles


La ronde du gouverneur Casimir Ségueda et de son équipe a permis de découvrir des producteurs exemplaires. Dans l’exploitation d’Alexis Guigma, à Kombissiri dans le Bazèga, où l’équipe a marqué son premier arrêt lors de sa tournée, les visiteurs se sont ainsi imprégnés du travail d’un « paysan aux idées progressistes ». En effet, sur son périmètre de 5 ha qu’il exploite, aussi bien en saison hivernale que sèche, M. Guigma s’est employé à diversifier sa production en associant les céréales (maïs), les cultures fruitières (tangelo, papaye), les cultures maraîchères (tomate, chou, oignon) et les tubercules (manioc). Et avec un investissement estimé à 3 millions 150 mille francs CFA, il envisage engranger des bénéfices de plus de six millions de F CFA. Mahamadi Tiemtoré, un autre producteur de la province du Bazèga, s’est aussi démarqué par son choix pour le développement de la culture mixte. Dans le village de Wilga, il exploite, sur une superficie de 2 ha, des cultures fruitières (tangelo), maraîchères (haricot vert, tomate, chou) et céréalières (riz). A la délégation venue constater ses efforts, Mme Zoungrana, a expliqué que la variété utilisée par M. Tiemtoré présente un double avantage. Il s’agit, a-t-elle dit, d’un riz pluvial et à cycle court. Ce qui le rend moins sujet au stress hydrique récurrent du fait des caprices climatiques. Le dernier hôte à recevoir l’équipe des visiteurs, Henri Zoungrana, a lui aussi décidé de rompre avec les techniques culturales archaïques et peu rentables. Expert-comptable de formation, reconverti en producteur, c’est dans le village de Nassamba à la périphérie nord de Manga (province du Zoundwéogo) qu’il occupe son temps au développement de plusieurs spéculations comme le maïs, le sorgho, le mil, l’arachide, le niébé et le voandzou.


Diversifier pour s’auto-suffire


Dans toutes les exploitations visitées, le gouverneur Séguéda a loué les efforts consentis et la hauteur d’esprit des propriétaires qui ont fait le choix d’investir et de s’investir dans l’agriculture. A l’occasion, il leur a signifié que l’objectif de sa sortie était de les encourager au regard du bon exemple qu’ils donnent à voir. Aux autres paysans présents sur les lieux, il les a appelés à emboîter le pas à ces derniers en mettant en valeur les techniques innovantes et les conseils prodigués par les techniciens du domaine. A ce sujet, la directrice régionale du ministère en charge de l’agriculture n’a pas manqué d’inviter les producteurs à opérer un changement dans leur pratique culturale par la diversification des produits et le développement des cultures de contre-saison. C’est de cette façon que les pénuries alimentaires et la paupérisation pourraient être éradiquées dans les ménages, leur a fait comprendre Mme Zoungrana. A l’issue de la tournée, le gouverneur et les responsables des services déconcentrés du ministère en charge de l’agriculture se sont entretenus avec les agents dudit ministère et des représentants des producteurs autour des préoccupations relatives à leurs conditions de vie et de travail.


Mamady ZANGO
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