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L’Observateur N° 8420 du 19/7/2013

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Le coin du jeûneur : le mois du Ramadan dans le célibat
Publié le vendredi 19 juillet 2013   |  L’Observateur


France
© Autre presse par DR
France : Le ramadan aura lieu du 9 juillet au 8 août 2013


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Avec le mois du Ramadan, la préoccupation de nombreux musulmans porte sur la façon de vivre le quatrième pilier de leur religion dans leur situation de célibataires. Imam Abdoulaye Guitti du CERFI et de l’AEEMB donne des précisions sur le jeûne du célibataire.

A priori, disons que le célibataire n’est pas différent des autres catégories de musulman. Allah(SWT) a ses règles et principes en matière de culte qu’il faut absolument respecter en tant que croyant et cela sans considération de race, de couleur, d'ethnie, d'appartenance socioprofessionnelle… Dieu, considérant l’espèce Adamique comme unique et ne se distinguant sous ses yeux que par le seul critère de foi et de la piété. Il dit dans la sourate les appartements : «Oh hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle et nous vous avons répartis en peuples et en tribus pour que vous vous entreconnaissez. Le plus noble auprès d’Allah est le plus pieux. Dieu est omniscient et bien informé», S49/V13 et le prophète (PSL) de nous expliquer que, en fait auprès de Dieu, qu’on soit physiquement présentable ou non, qu’on soit Noir ou Blanc, seul comptent auprès de Lui nos œuvres et le respect strict de ses enseignements «Dieu ne regarde pas votre physionomie, mais il reste attentif à ce qui se trouve dans vos cœurs et vos œuvres» Hadith.

Responsable seulement à l’âge adulte

De ce point de vue, comme on le voit, le célibataire est un fidèle comme les autres, un musulman comme les autres musulmans. La responsabilité en islam commence avec l’âge adulte. C’est ainsi que les enfants sont exempts de la prière et du jeûne, sauf pour les entraîner à une bonne pratique dans le futur proche. Le prophète (SAW) dit : «Apprenez à vos enfants à prier à l’âge de sept ans, à l’âge de dix ans, s’ils ne prient pas, frappez-les et séparez-les des lits». Ce faisant, l’enfant qui prie avant l’âge de la majorité, ses bonnes œuvres échoient aux parents qui, du même coup espèrent sur un individu qu’ils préparent à une bonne pratique des valeurs et principes de la religion.

Le prophète (PSL) dans ce hadith dit : «Séparez-les des lits à l’âge de dix ans». Recommandation apparemment banale, mais c’est tout un projet d’éducation qui est ainsi dessiné : la pratique de l’inceste, la fornication précoce sont autant de maux qui guettent les enfants à bas âge. Au sujet du jeûne, il est aussi recommandé aux parents d’entraîner les enfants à l’observance du jeûne, même si dans un premier moment, l’enfant ne pourra pas jeûner la totalité du mois. Il pourra ainsi au fur et à mesure augmenter le nombre de jours de jeûne, en fonction de son âge et s’accoutumer à une pratique intégrale du jeûne, sans gêne et difficulté à l’âge adulte ou de responsabilité. Il serait dangereux (voire une fuite de responsabilité) de la part des parents de se lever un beau jour, et vouloir voir en leur fils un bon pratiquant, si au préalable les enfants n’ont pas été suffisamment préparés.

Revenons-en à notre sujet : qui est célibataire ? comment le définir ? Quelles sont ses caractéristiques ? En quoi se distingue-t-il de l’homme marié ?

Le célibat en islam

L’adolescence ou la jeunesse est définie dans le Coran comme étant une étape de force entre deux faiblesses : l’enfance et la vieillesse. C’est une étape charnière de la vie de l’homme : Allah dit «C’est Lui qui vous a créés faibles, puis après la faiblesse, Il vous donne la force, puis après la force, Il vous réduit à la faiblesse et à la vieillesse : Il a créé ce qu’Il veut et c’est Lui l’Omniscient, capable de toute chose», S30/V54. A travers donc ce verset, on peut situer à quelle étape se trouverait le célibataire. C’est évidemment l’étape de la force. Il faut cependant souligner que tous les jeunes ne sont pas des célibataires, et tous les vieux ne sont pas mariés ! Aussi, les enfants sont-ils exclus de cette catégorie.

Nous allons plutôt nous intéresser à une définition contextuelle qui réponde au mieux à notre entendement du célibataire : tout jeune pouvant remplir ses fonctions de sexualité et n’étant pas encore marié. Si tel est le cas, et si nous convenons d’accepter cette définition, nous pouvons dire que là existent deux types de célibataire : ceux attendant de se marier, avant d’envisager "l’assumassion" de la sexualité (ce qui est conforme à la religion) et ceux qui mènent déjà une vie sexuelle active avant le jour fatidique de l’acte sacré du mariage. Dans cette deuxième catégorie, on trouve toute une panoplie de situations : il y a ceux qui vivent sous le même toit (concubinage) et qui aspirent un jour à se marier, ceux qui se rencontrent occasionnellement ou accidentellement, ceux qui vivent ensemble pendant des années sans espoir de mariage…

Le mariage en islam

En tous les cas, selon l’islam, aucune vie sexuelle n’est permise en dehors de l’institution mariage. Le mariage, en islam, sans être une obligation est très recommandé. Le mariage en Islam n’est pas difficile et comme très souvent nous confondons mariage et festivité, la chose devient compliquée si bien qu’on rase des murs et on commet des péchés. Il est permis à un musulman de se marier aux femmes qui lui plaisent à condition de ne pas dépasser quatre épouses : «Epousez les femmes qui vous conviennent à raison de deux, trois, ou quatre épouses. Si vous craignez d’être partiaux, que ce soit une seule épouse…» S4/V3 et cet autre verset «Veillez à marier ceux d’entre vous n’ayant point de conjoints, ainsi que vos serviteurs des deux sexes» S24/32. Les objectifs nobles du mariage sont entre autres :

- Perpétuer l’espèce humaine par la procréation qui résulte du mariage ;

- Satisfaire le désir sexuel et naturel qu’éprouve chacun des conjoints ;

- L’entraide des deux (02) époux à élever les enfants et à assurer leur vie ;

- Nouer des relations de bonne entente (coexistence pacifique) entre les conjoints dans l’amour, la miséricorde et la considération.

La plupart des cas, les jeunes avancent des raisons financières pour retarder le mariage, ce qui est vrai en partie puisqu’il faut quand même disposer d’un minimum pour se marier et faire face aux charges familiales, mais tout cela ne doit pas causer un obstacle au mariage, si les deux conjoints se comprennent, en sus de la compréhension des familles et même de la société .

Il ne faut pas forcément attendre à l’approche du mois du Ramadan pour se marier

En islam, quiconque se marie pour fuir le péché et comptant sur l’aide de Dieu, Dieu le pourvoira. Nous sommes en période de jeûne et les multiples questions qui nous parviennent très souvent, à savoir si une copine peut vous faire à manger, en mangeant cette nourriture, le jeûne est-il valable ? Nous disons que le problème est mal posé, comme cet adage des Moosé qui dit que «Le chat a laissé celui qui l’a tué et il lorgne celui qui le dépiaute». Premièrement, les rapports sexuels entretenus entre les célibataires avant le mariage sont religieusement défendus, même en dehors du mois de jeûne. Deuxièmement, si malgré tout cette situation existe, situation à laquelle il faut rapidement mettre fin par les liens sacrés du mariage, la nourriture en elle-même n’a pas de problème si, et seulement si, ce sont des repas que le musulman peut consommer. Il faut saluer au passage, l’engouement face au mariage à l’approche du jeûne de beaucoup de jeunes célibataires d’aujourd’hui. La critique est qu’il ne faut pas forcément attendre à l’approche du mois du Ramadan pour le faire, comment profiterez-vous pleinement de cette union tant il est vrai que le mois de jeûne demande beaucoup de concentration et d’efforts dans les pratiques cultuelles ? Disons pour terminer sur cette question que chacun d’entre nous (jeunes, vieux, hommes, femmes, célibataires ou mariés) devons craindre Dieu en toute circonstance et ne pas mener sa vie comme Monsieur Tout le monde. Chacun a un compte à rendre à son Seigneur, individuellement. Ce n’est pas parce qu'un tel a célébré son mariage comme ça, que je dois moi aussi célèbrer le mien ainsi. Les parents aussi doivent comprendre que les temps ont changé. Par conséquent, ils doivent faciliter les conditions de mariage, auquel cas, on sera responsable de ce qui nous arrive, c'est-à-dire le type de société qu’on aura choisi : société de débauche ou de vertu.

Vive la solidarité, l’entente, la coexistence pacifique en ce mois et en tout autre. Qu’Allah nous assiste dans toutes nos entreprises nobles. Amin.

Sous la Coordination de Moumouni Simporé

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