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Education de base : 51,4% des enfants et adolescents hors des classes
Publié le mardi 12 septembre 2017  |  Sidwaya
Avortement
© aOuaga.com par Séni Dabo
Avortement au Burkina : une étude fait l`état des lieux
Mercredi 12 février 2014. Ouagadougou. L`Institut supérieur des sciences de la population (ISSP) de l`Université de Ouagadougou a animé une conférence de presse pour présenter une étude sur l`état des lieux de l`avortement au Burkina. Photo : Dr Jean François Kobiané, directeur de l`ISSP




L’Institut supérieur des sciences de la population (ISSP) de l’Université Ouaga I Pr Joseph-Ki-Zerbo a restitué les résultats d’une étude sur les Enfants et adolescents en dehors des écoles (EADE), le jeudi 7 septembre 2017 à Ouagadougou. Selon cette étude, 51,4% des enfants en âge d’être scolarisés sont hors des classes.

En 2014, le Burkina Faso comptait 2 634 300 Enfants et adolescents en dehors des écoles (EADE), avec une population scolaire à risque d’abandonner de 1 725 193, soit un taux de 51,4%. C’est ce qui est ressorti de l’étude sur les enfants et adolescents en dehors des écoles, présentée le jeudi 7 septembre 2017 à Ouagadougou. Elle a été commanditée par le ministère en charge de l’éducation, en partenariat avec l’UNICEF et réalisée par l’Institut supérieur des sciences de la population (ISSP) de l’Université Ouaga I Pr Joseph-Ki-Zerbo. Elle a concerné les enfants qui n’ont jamais été scolarisés et ceux qui ont abandonné précocement l’école. Dans sa présentation, le directeur général de l’ISSP, Pr Jean-François Kobiané, a confié qu’il existe des inégalités fortes entre les villes et les campagnes et entre le sexe et le type de ménages. « La proportion d’enfants en dehors de l’école en milieu rural est de 56% », a-t-il précisé.
Aussi, à l’entendre, il y a plus d’EADE dans les ménages très pauvres que ceux nantis, soit 30,6% de jamais scolarisés chez les nantis. « Une classification des enfants et adolescents d’âge scolaire révèle que la classe des EADE (57,6 %) est essentiellement composée d’enfants et adolescents qui vivent en milieu rural, dont le chef de ménage n’a aucun niveau d’instruction. Une grande proportion des enfants et adolescents dans cette classe vit dans des ménages très pauvres », a poursuivi Pr Kobiané. Il a confié que les régions qui concentrent une forte proportion d’enfants et adolescents de cette classe des EADE sont le Nord (80,1 %), le Centre-Nord (73,1 %), la Boucle du Mouhoun (70,1 %), le Sahel (63,4 %), le Plateau central (62,3 %) et le Centre-Ouest (61,9 %).

Pour aboutir à de tels résultats, l’ISSP a dit s’être basé sur les données de l’Institut national de la statistique et de la démographie (EMC 2014 et MDS 2015) et de l’UNICEF sur les EADE. « L’étude a été réalisée en 2017, mais avec des données qui ont été collectées en 2014. La situation a pu évoluer, mais pour des raisons financières, nous n’avons pas pu collecter des données nouvelles », a déploré le Pr Kobiané. Par contre, a-t-il poursuivi, ces données ont été complétées par des entretiens avec les acteurs du système éducatif notamment les autorités, les partenaires de l’éducation, les parents et les enfants eux-mêmes. « Le contenu de cette étude est très riche en chiffres et en statistiques sur l’éducation de base au Burkina Faso et plus spécifiquement sur les enfants et adolescents en dehors des écoles », a relevé la représentante de l’UNICEF, Dr Anne Vincent. C’est aussi l’avis du ministre en charge de l’éducation, Jean Bertin Coulibaly. « Voici des chiffres qui interpellent tout acteur de l’éducation sur la réalité inquiétante de nos enfants », a-t-il regretté. Une triste réalité, selon lui, imputable à l’offre éducative. « Ce moment tant attendu par notre système éducatif et l’ensemble de ses partenaires marquera un tournant décisif dans les actions à entreprendre pour la réalisation des objectifs de l’Education pour tous (EPT) post 2015 au Burkina Faso », a dit le ministre Coulibaly. Pour lui, la problématique des EADE est multidimensionnelle et préoccupante au « pays des Hommes intègres ». C’est pourquoi, il a invité les acteurs à une synergie d’actions pour la prise en charge de ce groupe-cible. « Des études, nous en avons, mais des actions fortes, nous en voulons. Nous savons où sont les exclus. Et pourquoi le sont-ils ? Alors agissons afin qu’aucun enfant ne soit en dehors de l’école au Burkina Faso », a lancé Dr Anne Vincent de l’UNICEF. Elle a déjà rassuré du soutien de son institution au gouvernement burkinabè dans l’atteinte de l’objectif 4 des ODD qui est l’accès de tous à une éducation de qualité.


Mariam OUEDRAOGO
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