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La limitation des naissances prônée par la CEDEAO vise à accélérer le vieillissement de l’Afrique (chercheur burkinabè)
Publié le jeudi 7 septembre 2017  |  AIB
Conférence
© aOuaga.com par Séni Dabo
Conférence de presse du REN-LAC sur les scandales de corruption révélés
Mardi 13 juin 2017. Ouagadougou. Le secrétariat exécutif du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a animé une conférence de presse sur les scandales de corruption révélés au Burkina. Photo : Dr Claude Wetta, secrétaire exécutif du REN-LAC




La limitation des naissances en Afrique telle que prônée par la CEDEAO ou par le président français Emmanuel Macron, vise «à conduire les peuples africains vers un vieillissement précoce» au profit «d’intérêts impérialistes», s’indigne l’enseignant-chercheur Claude Wetta.

La transition démographique est le passage d'une population caractérisée par une forte natalité et une forte mortalité à une population caractérisée par une faible natalité et une faible mortalité, selon le dictionnaire en ligne Larousse.

Pour de nombreux théoriciens, la maitrise de la population peut contribuer grandement au développement des pays pauvres, particulièrement ceux dont la population augmente vite.

Mais pour l’enseignant-chercheur burkinabè Dr Claude Wetta, l’Afrique et particulièrement le Burkina Faso sont déjà en pleine transition démographique et n’ont plus besoin qu’on leur impose des politiques anti-natalistes.

Dans une tribune transmise mardi à l’AIB, il soutient que le déclenchement (naturel, ndlr) du recul de la fécondité repose primo sur l’antériorité de la baisse de la mortalité et secundo sur le rôle moteur de la croissance économique et des transformations sociales.

Le sociologue a présenté plusieurs statistiques, assorties d’analyses, pour étayer ces propos.

D’après lui, «la transition démographique est nettement plus avancée en milieu urbain au Burkina Faso (3,9 enfants par femme en ville en 2016 contre 5,7 enfants par femme en zone rural en 2016)». En 1985, ces chiffres étaient respectivement de 6,5 et de 7,3.

De son avis, le taux de croissance naturel faible au départ (1,87%, en 1960) s’accroît, non pas en raison de l’accroissement du taux brut de natalité (47%° en 1960 et même taux en 1990) mais à cause de la baisse rapide du taux brut de mortalité (28,5%° en 1960 et 9%° en 2016).

A en croire M. Wetta, l’enseignement majeur à tirer de cette dynamique est que le Burkina Faso se situe dans la seconde phase de la transition démographique.

«Pourquoi la CEDEAO qui connait tous ces chiffres et qui en détient de meilleurs peut-elle se mettre à la remorque des Macron et consorts ? Pourquoi veulent-ils conduire les peuples africains vers un vieillissement précoce ?», s’interroge le chercheur au Centre d’Etudes de Documentation et de Recherches Economique et Sociales à l’Université Ouaga2.

Rappelons que le président français Emmanuel Macron a soutenu le 8 juillet dernier, que des pays africains peinent à décoller parce qu’il y a encore des femmes qui font chacune, 7 à 8 enfants.

Deux semaines plus tard, des parlementaires de la CEDEAO réunis à Ouagadougou, ont émis l’idée de limiter le nombre de naissances dans l’espace communautaire, à 3 enfants par femme.

Pour le Dr Wetta, ces assertions relèvent «d’idées racistes, rétrogrades et impérialistes» visant à poursuivre «le pillage des richesses de l’Afrique».

La transition démographique étant déjà enclenchée, il a implicitement invité les politiques à s’intéresser plutôt au développement des secteurs éducatif et agricole qui selon lui, «nous conduiront vers le progrès et l’émancipation véritable».

Agence d’Information du Burkina

ata
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