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Curage des caniveaux dans la ville de Ouagadougou : Ces déchets solides qui troublent la quiétude des riverains
Publié le jeudi 7 septembre 2017  |  Sidwaya
Les
© Autre presse par DR
Les déchets plastiques




Le maire de la commune de Ouagadougou, Armand Roland Pierre Béouindé a lancé depuis le 8 avril 2017 une campagne de curage des caniveaux de la ville de Ouagadougou, et ce jusqu’au 8 juillet 2017. En ce début du mois de septembre, plus de 80% des caniveaux sur les 510 km dont dispose la ville ont été curés. Et même si cette action est appréciée par la population, il reste tout de même le problème de ramassage de ces déchets. En effet, ces déchets solides issus des caniveaux sont entassés aux abords des voies causant ainsi des désagréments aux usagers de la route, aux riverains et commerces qui jouxtent ces caniveaux. Une équipe de Sidwaya a fait le constat le 6 septembre 2017 sur l’avenue Oumarou -Kanozoé, sise à l’arrondissement n° 1.

Deux semaines après le curage des caniveaux du marché Nab- Raga sur l’avenue Oumarou- Kanazoé, des tonnes de déchets solides jonchent toujours la voie publique. Conséquence : ce quartier ressemble à un dépotoir d’ordures à ciel ouvert avec à la clé, des odeurs pestilentielles et nauséabondes qui empêchent les commerçants et riverains jouxtant ces caniveaux d’exercer leur métier ou de vivre dans un cadre sain. La voie, elle, est devenue exigüe, créant des désagréments aux usagers et clients. Ce qui oblige ces derniers à garer leurs engins loin du marché. Après la pluie, des flaques d’eau drainent les tas d’immondices dans les caniveaux. « A cause de ces tas d’ordures, ma clientèle a diminué et je suis obligé actuellement de réduire la quantité du haricot et de l’attiéké que je prépare. Par manque de parking, certains clients préfèrent se restaurer ailleurs », témoigne Aminata Kaboré, vendeuse de haricot et d’attiéké. Et Moulma Soumaila, employé de salon de coiffure, de confirmer qu’à cause de ces montagnes de détritus, sa clientèle a également baissé. « Il est difficile pour nous de garer nos engins sauf pour un habitué du salon. Les nouveaux clients sont obligés d’aller dans d’autres salons pour se faire une beauté », affirme Seydou Touré, un client. Pour l’employé du salon de coiffure, c’est une situation qui joue négativement sur « nos recettes et partant sur notre vie quotidienne ». Les riverains, même s’ils apprécient la campagne de curage des caniveaux, déplorent la situation car leur quartier ressemble à un dépotoir d’ordures.

Un appel aux bonnes volontés

« Ces déchets ne donnent pas une belle image de notre cité. Je souhaiterais qu’au fur et à mesure qu’on cure les caniveaux, qu’on procède immédiatement à leur enlèvement. Car s’il pleut, c’est comme si rien n’est fait, et les eaux vont drainer de nouveau ces déchets dans les caniveaux. C’est un double travail dans ce cas», critique Abdoulaye Guigma, un riverain. « L’on constate avec amertume que de part et d’autre de certaines de nos voies, les déchets solides que nous avons fait sortir des caniveaux demeurent jusqu’à présent. Ils ne sont pas ramassés du fait que ma direction manque de moyens matériels et logistiques », avoue impuissant le directeur de la propreté de la commune de Ouagadougou, Sidi Mahamadou Cissé. Mais que faire face à cette situation ? « Nous ne disposons d’aucun camion pour le curage, ni pour l’enlèvement des déchets. C’est ce qui justifie la présence toujours de ces produits de caniveaux », explique le directeur de la propreté. Reconnaissant que ces déchets solides créent malheureusement des désagréments aux usagers de la route et aux riverains, le directeur manifeste son désarroi. Pour lui, la commune est dans un dilemme : doit-on laisser les caniveaux sans curage augmentant ainsi les risques d’inondations dans la capitale burkinabè ou faut-il les curer et aller à pas de caméléon dans l’enlèvement ? se demande-t-il. « Je suis mal à l’aise car c’est incroyable que toute une ville, de surcroit la capitale, ne dispose d’aucun camion pour enlever même un mètre cube de produits de curage. Nous sommes en train de perdre la réputation de ville propre d’Afrique que nous avions eue », regrette le directeur de la Propreté. Selon lui, pour pallier le problème, le maire de Ouagadougou a pris des dispositions pour doter la direction de la propreté de quelques camions pour le curage et l’enlèvement des déchets. Qu’à cela ne tienne, Mahamadou Cissé interpelle l’ensemble des citoyens de la ville de Ouagadougou, en l’occurrence les opérateurs économiques et les personnes de bonne volonté à accompagner la commune pour la mise en œuvre de ses projets au regard de la modicité des moyens dont elle dispose. Reconnue comme ville propre en Afrique, Ouagadougou a obtenu plusieurs prix notamment en 2003 à Yaoundé avec le « prix africités », en 2006 avec le « prix Dubaï international des meilleures pratiques pour l’amélioration du cadre de vie », obtenu aux Emirats Arabes- Unis. En 2008, la capitale burkinabè a également eu le « prix Bahrein international des meilleures pratiques », obtenu en Chine. Une place qu’elle est en passe de perdre si rien n’est fait.

Fleur BIRBA
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