Ouagadougou (Burkina Faso)
Plus d’une semaine après le début du Ramadan, les Burkinabé constatent avec ravissement que, contrairement aux années précédentes, les prix des denrées de grande consommation n’ont pas augmenté.
Le secret de cette situation qui arrache des sourires aux musulmans ? Une traque des commerçants véreux et une coalition entre pouvoir temporel et spirituel sur fond de rappel des recommandations divines en matière de commerce, surtout durant ce mois sacré.
La vigilance des autorités, appuyées par les dignitaires musulmans, est telle que le prix du kilogramme de sucre est maintenu à 600 F CFA et celui du paquet du même produit à 750 FCFA. Les sacs de riz de 50 kilogrammes qui se vendaient à 20 000 francs ou à 16 000 F CFA avant le mois de ramadan, s'acquièrent actuellement au même prix.
Le travail a débuté, à l'approche du mois de Ramadan, quand des responsables de la direction générale du commerce, accompagnés de la presse, ont effectué des visites dans des boutiques, afin de s'imprégner des prix pratiqués.
A cette occasion, les initiateurs de la tournée ont déclaré que ‘'les autorités s'évertueront à ce que les prix ne connaissent pas de changement durant le mois de Ramadan''.
Des sanctions ont été même brandies pour les commerçants qui s'adonneraient à la surenchère.
En outre, les responsables de la Communauté musulmane du Burkina Faso (CMBF) se sont impliqués dans la sensibilisation.
Le secrétaire général de la CMBF, El Hadj Moussa Semdé, dans une annonce, a appelé les importateurs à tenir compte de la rétribution divine pour faciliter l'accès des musulmans aux denrées alimentaires.
‘'Tout le monde sait que ce mois est béni, c'est un mois où les actes de bienfaisance sont fortement rémunérés par Dieu. Ceux qui pensent qu'ils peuvent spéculer pour s'enrichir pendant ce mois de jeûne, qu'ils sachent que ce n'est pas digne d'un vrai musulman'', a-t-il martelé.
M. Semdé a ajouté que le mois de Ramadan est une période où il faut aider les parents, les voisins et les frères musulmans.
‘'Il ne faudra pas attendre une période où tout le monde cherche à se faire pardonner ses pêchés pour vendre cher ce qu'on peut vendre à un prix acceptable'', a-t-il souligné.
El Hadj Semdé, tout en reconnaissant les efforts faits dans ce sens par le gouvernement, a ajouté : ‘'Le problème de la vie chère n'est pas propre au Burkina Faso, c'est un problème mondial. Nous exhortons les autorités à persévérer dans leur combat pour soulager la population''.
De leur côté, les consommateurs saluent les efforts des uns et des autres pour le maintien des prix des produits et souhaitent qu'il en soit ainsi jusqu'à la fin du jeûne.
