Dahir Ben Mootish Alenaze, ambassadeur du royaume d’Arabie Saoudite auprès du Burkina Faso : « Il incombe à chaque musulman de jeûner en toute honnêteté sans tromperie » #aOuaga

Politique

Dahir Ben Mootish Alenaze, ambassadeur du royaume d’Arabie Saoudite auprès du Burkina Faso : « Il incombe à chaque musulman de jeûner en toute honnêteté sans tromperie »

Publié le jeudi 18 juillet 2013 | Sidwaya

© Autre presse par DR
Dahir Ben Mootish Alenaze, ambassadeur du royaume d’Arabie Saoudite auprès du Burkina Faso : « Il incombe à chaque musulman de jeûner en toute honnêteté sans tromperie »

Vos outils

REAGISSEZ

Vidéos

Dans le dossier

Ramadan, Tabaski, Maouloud et fêtes musulmanes 2013

Dans le cadre du jeûne musulman, nous avons rencontré l’ambassadeur du Royaume d’Arabie Saoudite auprès du Burkina Faso, Dahir Ben Mootish Alenaze, le 8 juillet 2013. Dans cette interview accordée à l’équipe de Sidwaya, il nous parle des activités de sa représentation diplomatique pendant ce mois de ramadan. Egalement, il a dit sa satisfaction sur la pratique de l’islam au Burkina Faso.

Sidwaya (S.) : Comment vivez-vous votre foi au Burkina Faso ?

Dahir Ben Mootish Alenaze (D.B.M.A.) : Nous vivons notre foi comme si nous étions en Arabie Saoudite. Tous les préparatifs en Arabie Saoudite sont conformes aux préparatifs des pays musulmans car tous les pays islamiques ont les mêmes aspirations. Mais, ce que l’Arabie Saoudite fait durant ce mois, c’est la préparation par le gouvernement saoudien et les autorités pour recevoir les pèlerins du petit pèlerinage à La Mecque et à Médine pendant le mois de Ramadan.

S. : Concrètement, comment le peuple saoudien observe le jeûne ?

D.B.M.A. : L’activité quotidienne du jeûneur en Arabie Saoudite est liée au travail, moins d’heures de travail, de 10 heures du matin à 15 heures du soir.
Aussi, certains concitoyens commencent d’autres activités, après la prière de Asr(15heures 30), en participant aux cours de religion dans les mosquées et d’autres restent à la maison pour suivre le programme de lecture et de mémorisation du Saint Coran et d’autres encore suivent les feuilletons religieux sur les chaînes satellitaires.
Ce sont là, les activités de la journée. Quant au programme des activités de la soirée pour le jeûneur, il est, bien sûr, connu après la prière du soir et les prières de Tarawih dans les premiers jours du mois de ramadan, viennent les dix derniers jours du ramadan pendant lesquels les prières sont effectuées tout au long de la nuit par des fidèles en groupe dans les mosquées.
S. : Il est parfois dit que la pratique du jeûne fait de plus en plus partie de la culture dans les pays arabes. Que dites-vous de cela ?

D.B.M.A. : Non, ce n’est pas vrai, puisque le jeûne est l’un des piliers fondamentaux de l’islam. Il n’est pas permis à un musulman de le négliger ou d’avoir la possibilité de dire que je suis en état de jeûne alors qu’en réalité, il ne l’est pas. Le jeûne n’est aperçu que par Allah. Ce n’est pas de la culture des Arabes seuls, le jeûne est obligatoire pour tous les musulmans, y compris les Arabes parmi lesquels se trouvent des groupes non musulmans. Il incombe également à chaque musulman de jeûner en toute honnêteté sans tromperie car, on peut tromper les hommes en disant qu’on fait le jeûne mais on ne peut pas tromper Allah, même si les hommes ne le voient pas, Allah, lui, le voit.

S. : Au Burkina Faso, les gens tentent tant bien que mal d’accomplir les principes islamiques en dépit de leur manque de documents de référence. Quelle appréciation faites-vous de cette situation ?

D.B.M.A. : L’islam au Burkina Faso est comme l’islam dans n’importe quel pays musulman. Je remercie Dieu parce que j’ai constaté qu’au Burkina, il y a beaucoup de mosquées, beaucoup d’hommes de sciences et de culture reconnus. Cependant, il faut reconnaître, comme dans n’importe quel autre pays musulman, il y a ceux qui appliquent correctement l’islam, il y a aussi ceux qui ne l’appliquent pas. Il y a certaines communautés du Burkina Faso qui confondent les coutumes et les traditions tout en croyant que ce sont des enseignements de la religion musulmane, alors qu’elles ne sont que des coutumes et des cultures étrangères à l’islam.

S. : Quels peuvent être les impacts de telles pratiques non islamiques ?

D.B.M.A. : Bien sûr, il n’ y a pas d’effet en général, mais c’est selon ce que l’individu voit. Par exemple, certains prient dans les mosquées huit (8) rakats en ajoutant les rakats de pair et de l’impair pour avoir onze (11) rakats et d’autres prient vingt (20) rakats . Cette différence existe aussi dans les rites islamiques. Louange à Dieu, l’islam au Burkina Faso est, en général, très bon, car nous avons remarqué un grand nombre de fidèles dans les mosquées. Nous avons vu beaucoup de frères qui prient en groupe sur les trottoirs. Cela n’est pas différent de ce qui se passe dans d’autres pays musulmans.

S. : Qu’est-ce qui vous a marqué dans la pratique de l’Islam au Burkina ?

D.B.M.A. : Ici au Burkina, la situation est très bonne, j’ai fait le jeûne du ramadan de l’année dernière au Burkina Faso et j’ai accompli les prières de tarawih avec des jeunes burkinabè. Je les trouve très engagés dans l’adoration, je ne vois aucune différence entre eux et ceux de n’importe quelle mosquée de l’Arabie Saoudite.

S . : Votre consulat a-t-il des activités qu’il mène au cours de ce mois de ramadan ?

D.B.M.A. : Naturellement, avant le ramadan (NDLR : 09/07/2013), l’octroi de visas de petit pèlerinage sera arrêté parce que la section consulaire a donné cette année beaucoup de visas de petit pèlerinage aux voyageurs pour accomplir l’Oumrah pendant le ramadan. Aussi, l’ambassade organisera des programmes de repas de rupture de jeûne dans la plupart des mosquées dans les villes de Ouagadougou, de Bobo-Dioulasso, de Koudougou, de Dédougou, de Djibo et aussi à Ziniaré, à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), à l’Association des personnes âgées, à la télévision et à la radio nationales, aux Editions Sidwaya et l’Observateur Paalga. Cela sera mené en collaboration avec nos frères burkinabè. Je saisis l’occasion pour vous informer que le gouvernement saoudien a remis au gouvernement burkinabè la semaine dernière (02 juillet 2013) une centaine de tonnes de dattes qui seront distribuées aux nécessiteux au Burkina Faso.

S. : Quel comportement souhaiterez-vous que le musulman adopte à l’issue de ce mois du jeûne ?

D.B.M.A. : Je souhaite que tous les musulmans du Burkina Faso et partout ailleurs restent constants dans leur religion comme ils le font dans le mois de ramadan.
La religion est unique et le Seigneur Allah est unique. Il faut persévérer dans l’adoration d’Allah, faire de bonnes œuvres et aider les autres parce que le ramadan fait sentir la faim et la soif dans le but d’aider les autres. Nous devons aider les autres tout au long de l’année, pas seulement pendant le ramadan.

Waliou A. ADEGUEROU

Commentaires