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L’Observateur N° 8417 du 16/7/2013

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Présidentielle à Kidal : Un colonel à la manœuvre
Publié le mardi 16 juillet 2013   |  L’Observateur




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"Je confirme que je resterai à Kidal jusqu'à la fin du premier tour. Et à la fin du premier tour, je vais ramener les résultats à Bamako. Moi-même je vais voter à Kidal". Propos du gouverneur de cette ex-enclave salafiste, le colonel Adama Kamissoko, hier 15 juillet lors de son second come back dans cette localité, où il est censé représenter l'autorité centrale et qu'il a quittée il y a plus d'un an sous les coups de boutoir du MNLA et de ses alliés djiadistes de l'époque.

Le ton utilisé par cet officier supérieur n'est pas comminatoire, mais plutôt conciliant, signe que Bamako souhaite surtout qu'il y ait un calme, même fourré, pour y tenir le scrutin du 28 juillet prochain.

En outre, le colonel Kamissoko a retenu la leçon de son retour manqué du 11 juillet dernier : ce jour-là, dès l'échelle de coupée à l'aéroport de Kidal, il a été accueilli par des "Youyou" réprobateurs des manifestants pro-Azawad. Et il n'avait encore rien vu, puisqu'il constatera par la suite, qu'effectivement comme il l'avait entendu dire, le gouvernorat était devenu le QG du MNLA.

"Comment trancher le nœud gordien Kidal ?" telle était le titre de notre éditorial du 4 juillet 2013. C'est-à-dire que faire pour tenir un scrutin, même tronqué, à Kidal, rien que pour sauver les apparences ?

C'est assurément cette tâche titanesque que doit accomplir le colonel Kamissoko, qui, à l'évidence, a décidé de prendre le taureau par les cornes.

Préfets et sous-préfets de la localité de Kidal, groupes électrogènes, lampes-tempête, techniciens... étaient hier dans le paquetage du gouverneur, qui travaille le feu aux fesses pour que les "Kidalais" puissent voter le 28 juillet.

Quand on sait que même en temps de paix, les cartes électorales sont distribuées à un électorat déjà clairsemé, on devine que c'est à une véritable gageure que devront faire face le gouverneur et ses collaborateurs pour cette opération en ces moments troubles. Car si des localités telles Thessalit et Aghelok ont connu de temps en temps ces moments forts de la démocratie que sont les scrutins dans certaines bourgades, rarement on a voté dans cette région, même quand les touaregs n'étaient pas sur le sentier de la guerre.

Encore qu'une chose soit le retrait de ces cartes d'électeurs et une autre d'aller voter le jour "J". Face à l'hypothèque que constituent les menaces des groupes armés, les populations prendront-elles d'assaut les urnes ? Quid des pensionnaires armés des 3 cantonnements de Kidal, qui sont interdis de sortie ? Quel stratagème va utiliser le gouverneur Kamissoko pour amener les soldats du colonel Gamou, touareg pur jus mais resté fidèle à Bamako, et le tandem MNLA-HCUA, signataire de l'accord politique de Ouaga, le 18 juin 2013, à fumer le calumet de la paix ? Quelle attitude vont adopter les Ifoghas, puissantes notabilités respectées de la région ?

L'un dans l'autre, le colonel Kamissoko est face à un casse-tête électoral. Pourra-t-il s'en sortir et sauver en même temps la face au président Dioncounda Traoré ?

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

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