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Conseil municipal de Banfora :Quand une session ordinaire a failli virer au pugilat
Publié le lundi 31 juillet 2017  |  Le Pays
Aboubakar
© Autre presse par DR
Aboubakar Héma, maire de Banfora




Réunis en session ordinaire le 24 juillet 2017, les conseillers municipaux de Banfora ont failli en venir aux mains, n’eût été l’intervention des éléments de la police qui étaient présents. Ce n’est pas la première fois que cela se produit. Alors il va falloir se donner les moyens de conjurer le mauvais sort, car les membres de cet exécutif communal doivent cohabiter encore pendant 4 ans sur les 5 que dure leur mandat.

C’était l’un des onze points de la motion de défiance qu’un groupe de conseillers municipaux avait déposée contre le maire de Banfora, Aboubacar Héma. Ce groupe de conseillers, en effet, reprochait au maire son incapacité à s’imposer et à conduire les sessions du Conseil municipal à terme, sans que des conseillers ne tentent de se battre. Ironie du sort ou simple coïncidence, ce triste spectacle s’est de nouveau offert le 24 juillet 2017, à ceux qui ont suivi les travaux. Il était 21 heures passées de plus de 20 minutes lorsque, abordant le point des divers et relativement à la question du véhicule mis à la disposition du premier adjoint (l’un des principaux acteurs de la motion de défiance), le maire a justifié le retrait dudit véhicule en ces termes : « Dans la motion de défiance, il m’a été reproché de donner illégalement du carburant à des agents auxquels nous avons fait appel pour travailler au compte de la mairie. Dans la même logique, le véhicule que j’ai bien voulu mettre à la disposition du premier adjoint est aussi un acte illégal que les auteurs de la motion pouvaient mentionner et qui allait tenir. Donc, comme on

me demande d’appliquer strictement les textes, c’est ce qui a conduit à mettre fin à la mise à disposition d’un véhicule au premier adjoint ». A la suite du maire et sans tarder, le deuxième adjoint, Siaka Soulama, un fervent supporter du maire, soutient que nulle part au Burkina Faso, un adjoint au maire n’a droit à un véhicule. Et d’insister en ces termes : « même à Ouagadougou, commune la plus nantie, les adjoints au maire n’ont pas de véhicule de service ». Au moment où il poursuivait en disant que « c’était pour permettre la bonne marche des affaires de la commune que le maire avait expressément autorisé le premier adjoint à disposer d’un véhicule », il a été interrompu par un autre acteur de la motion de défiance par ailleurs poids lourd actuel du MPP/Comoé du nom de Fabarka Soulama. Sans que ce dernier ne termine ses propos, Moussa Tou, le conseiller téméraire de Tiékouna connu pour son tempérament, s’invite au débat pour préciser que c’est lui qui a demandé au maire de retirer le véhicule. « J’ai dit au maire de retirer le véhicule parce que ce n’est pas normal. J’ai aussi dit que si je rencontre le véhicule sur la route menant au domicile du premier adjoint, je le brûlerai». Du coup, l’atmosphère se surchauffe dans la salle. Les conseillers, retranchés chacun dans son camp, deviennent subitement incontrôlables. Certains tentent de rejoindre d’autres pour en découdre. Les plus tempérés jouent les médiateurs. Pour éviter le pugilat, le maire met fin à la session puisque ce point était le dernier des divers. Toute cette « pagaille » s’est déroulée en l’absence du premier adjoint en question, qui a quitté la salle dès l’entame de la session. La raison, il a voulu que la question de son véhicule de

service fasse l’objet d’un point à part. Mais pour le maire, il valait mieux en parler dans les divers. Ce qui n’a pas été de son goût.

Pour certains, ces mésententes peuvent déteindre sur les sessions à venir, puisqu’elles surviennent au cours de la toute première session qui a suivi celle du 7 juillet 2017, qui a examiné la motion de défiance. Et si à la session du 7 juillet dernier, la majorité des élus a renouvelé sa confiance au maire, des scènes pareilles ne devraient plus avoir droit de cité. C’est pourquoi, estiment les observateurs, il est urgent que les conseillers puissent se parler entre eux et se pardonner. Il y en a qui pensent aussi que cela peut se faire avec la facilitation de certaines personnalités. L’essentiel, pour eux, c’est de conjurer le mauvais sort du pugilat qui est récurrent au sein du Conseil municipal de Banfora, afin que les 4 années de mandat qui restent, soient couronnées de succès.

Mamoudou TRAORE
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