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Affaire diffamation de magistrats : 12 mois de prison avec sursis requis contre le journaliste Lookman Sawadogo
Publié le vendredi 28 juillet 2017  |  AIB
Fortes
© aOuaga.com par Séni Dabo
Fortes amendes contre dépénalisation des délits de presse : les organisations professionnelles demandent la non promulgation des nouvelles lois
Mardi 8 septembre 2015. Ouagadougou. Les organisations professionnelles des médias ont animé une conférence de presse pour demander au chef de l`Etat de ne pas promulguer les nouvelles lois sur la presse qui instaurent de fortes amendes en substitution aux peines d`emprisonnement pour délit de presse. Photo : Lookman Sawadogo, président de la Société des éditeurs de la presse privée (SEP)




Ouagadougou - Le procureur du Faso près la chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Ouagadougou, a requis 12 mois de prison avec sursis pour le journaliste Lookman Sawadogo, accusé de diffamation par les magistrats membres de la commission d’enquête mise en place par le Conseil supérieur de la magistrature, a constaté l’AIB, jeudi dans la capitale burkinabè.

Pour le procureur, les faits de diffamation reprochés à M. Sawadogo sont caractérisés. C’est pourquoi, il a demandé au parquet de retenir contre lui 12 mois de prison avec sursis et de lui faire payer une amende 300 000 FCFA.

Le jugement du dossier avait débuté le 13 juillet dernier, avant d’être renvoyé au 27 juillet.

Débutée ce jeudi aux environs de 10 Heures 50 minutes, c’est autour de 17 heures 30 minutes que l’audience a pris fin. Le dossier est mis en délibéré et le verdict est attendu pour le 10 août prochain.

Il est reproché au journaliste Lookman Sawadogo, par ailleurs, directeur de publication du journal en ligne Le Soir, d’avoir publié, courant début avril (5 avril 2017), un écrit sur la page Facebook du journal, mettant du discrédit sur les membres de la Commission d’enquête mise place par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour enquêter sur des cas de corruptions au sein des magistrats.

Dans l’écrit, l’auteur aurait fait remarquer que l’un des six membres de la commission est impliqué dans une affaire de corruption et que la justice tenterait de noyer ladite affaire.

Le prévenu a plaidé non coupable. Il a expliqué que son écrit n’avait aucune intention de nuire à la commission, mais visait plutôt à attirer l’attention des membres de la commission.

Il a été soutenu par les avocats de la défense dont Me Christophe Birba qui a indiqué que l’écrit de leur client n’avait rien de mensonger en ce sens que, par la suite, dans un autre article, il a donné l’identité du membre en question.

Mais pour le procureur et les conseils de de la partie plaignante, il y a eu bel et bien diffamation dans la mesure où l’écrit de Lookman Sawadogo (publié le 5 avril 2017), a jeté le doute sur le travail de «ces magistrats de haut rang».

Ils ont surtout regretté le fait que le prévenu n’a pas contacté la commission en vue de vérifier l’information qu’il avait en sa possession, avant de la publier.

Par conséquent, les avocats de la partie civile ont estimé que le parquet doit punir sévèrement le coupable, afin de dissuader quiconque voudrait utiliser les réseaux sociaux pour «diffamer impunément d’honnêtes citoyens».

Les débats au cours de l’audience ont essentiellement porté sur la qualification des faits.

En effet, tandis que les avocats de la défense ont voulu que les faits incriminés soient dans le registre des délits de presse, les conseils des plaignants ne les voyaient pas sous cet angle.

Pour les avocats des plaignants dont Me Hervé Kam, jusqu’à preuve du contraire, l’écrit incriminé n’a jamais été publié le site Web du journal Le Soir, mais plutôt sur la page Facebook du média.

En attendant le verdict, l’on n’est pas exactement situé pour le moment sur quel registre le parquet va trancher le 10 août prochain.

Depuis 2015, les peines d’emprisonnement ferme ne sont plus applicables aux journalistes en ce qui concerne les délits de presse. La loi a été votée par le Conseil national de la transition (CNT), tenant lieu d’Assemblée nationale durant la période de transition.

ak/ss


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