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Alpha Barry, ministre des Affaires étrangères : «Au Burkina, on aime les faux débats»
Publié le jeudi 27 juillet 2017  |  L`Observateur Paalga
Alpha
© Présidence par D.R
Alpha Barry, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Burkinabè de l`extérieur




Ancien collaborateur de Jeune Afrique, ex-correspondant de Radio France Internationale (RFI) et promoteur de média, le parcours de l’ovni Alpha Barry, actuel ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, ne laisse pas indifférent. La déclaration des biens des membres du gouvernement au début de leur mandat, il y a une année et demie de cela, a un peu ajouté au mystère de l’ascension de cette personnalité qui, selon les estimations, pesait plus d'un milliard 500 millions de franc CFA avant sa nomination. Dans la matinée du mercredi 19 juillet 2017 en sa résidence de Ouaga 2000, entre deux interviews, notamment de confrères ivoiriens venus pour le TAC (Traité d’amitié et de coopération), et les préparatifs d’un départ pour assister à l’ouverture officielle des Jeux de la Francophonie à Abidjan, nous avons eu un entretien avec ce ministre surbooké, toujours entre deux avions et réputé avoir l’un des carnets d’adresses le plus étoffé de la sous-région. Son parcours, ses relations avec certains chefs d’Etats, le TAC, la nature des liens que nous nous venons de tisser avec la Côte d’Ivoire et « qui ne doivent pas être quelconques » ont été, entre autres, au menu de nos échanges.



En janvier 2016, vous avez été une des grandes surprises du gouvernent Roch. L’on savait que vous êtes promoteur de média, mais pas que vous aviez la carte du parti au pouvoir



Je pense que, dans ce gouvernement, il n'y a pas que des personnalités de premier plan issues de partis politiques. Après son élection, le chef de l’Etat a vite affiché son souci d'efficacité, tant les défis à relever étaient énormes. Raison pour laquelle, dans cette équipe, il n'y a pas que des personnes encartées. L’on y trouve des technocrates qui ont été nommés en fonction de leur profil.



Vous aviez quand même des liens avec eux non?



Avec qui?



Avec les premiers responsables du MPP



Cela m'a été imposé par mon métier de journaliste. Dans mon parcours professionnel, j'ai eu la chance de connaître des personnalités du monde politique de mon pays, y compris le président Roch Marc Kaboré.



D'aucuns ont vu derrière votre nomination les mains des présidents Alassane Ouattara et Alpha Condé. Qu'en dites-vous?



Celui qui connait le président du Faso sait bien que c'est quelqu'un qui ne se laisse pas influencer par qui que ce soit. Vous pouvez le convaincre par des arguments et non par autre chose.



Vous avez tout de même des atomes crochus avec ces présidents. N’est-ce pas ?



Oui, mais des relations d'amitié. J’en ai du reste avec pas mal de présidents. Toutefois, je peux vous assurer qu'aucun d'eux n'a été pour quelque chose dans ma nomination



Il semble aussi que vous avez été intermédiaire ou que vous avez favorisé la signature de gros contrats entre les Etats en question et certaines sociétés, notamment minières et dans la BTP



Ah bon ! Pas du tout. Je ne sais pas ce que vous entendez par favoriser la signature de gros contrats. J'ai été conseiller du président Alpha Condé et à ce titre, j'ai participé à des négociations pour la réalisation de certains projets, en donnant bien sûr mes conseils.



Comme vous le dites, vous avez des liens étroits avec les présidents ivoirien, guinéen et burkinabè. N’a-t-on pas quelque part raison de persifler en vous qualifiant de chef de la diplomatie de trois pays ? N'êtes-vous pas confronté par moments à des conflits d'intérêts entre votre pays et les deux autres?



Je suis bien payé pour défendre les intérêts du Burkina. Il n'y a pas de confusion possible à ce niveau. Je suis Burkinabè et ministre du Burkina et pas d'un autre pays. Naturellement, j'utilise ma proximité avec ces chefs d’Etat pour plutôt consolider les relations entre leurs pays respectifs et le nôtre. J'utilise aussi cet atout pour en faire de même avec bien d’autres pays. La dernière fois, un ministre d'un pays ami confiait que chaque fois que je suis impliqué dans un dossier, ils perdent leur sommeil parce que je suis très exigeant.



Pour quelqu'un qui n'avait pas d’expérience politique ou diplomatique, n'avez-vous pas eu des appréhensions en acceptant ce poste régalien?



Je n'ai pas de problème d'expérience. J'ai travaillé au Burkina, au Niger et en Côte d'Ivoire, pour ne citer que ceux-ci, où j'ai eu à rencontrer des acteurs politiques et de divers domaines, avant d'être conseiller spécial d'Alpha Condé pendant cinq ans. Au regard de tout cela, l’on ne peut pas me dénier une expérience diplomatique. C'est peut-être la partie administrative qui est une nouveauté pour moi.



Et pour tout compliquer, les diplomates sont souvent frileux lorsqu'on nomme quelqu'un qui n'est pas de leur corps. Comment avez-vous donc été accueilli au sein de ce département ?



Je n'ai pas eu de problème d'accueil. Contrairement à ce que vous pensez, il ne s’agit pas d’une nouveauté. Ces dernières années, notre pays a eu bien des chefs de la diplomatie qui ne sont pas diplomates de formation. Je suis d’ailleurs étonné que ce soit maintenant que l’on veuille soulever ce débat. Le plus important pour moi, c'est de faire face aux défis de mon département. Cela est loin d'être la marque déposée du Burkina. Ailleurs, les exemples foisonnent. Abdoulaye Wade se vantait d'avoir le meilleur ministre des Affaires étrangères, qui était Cheick Gadio, un journaliste. Au Burkina, on aime les faux débats. Au contraire, je pense que le journaliste est plutôt bien placé pour occuper ce poste, d'autant plus qu'il est un homme de contact, avec un carnet d'adresses bien étoffé.



« Je n’ai jamais été chassé de RFI »



Comme le dit donc la fameuse assertion, le journalisme mène à tout … à condition d'en sortir.



Ah Oui ! Je vous invite à faire un tour en France : citez-moi un ministre des Affaire étrangères qui est diplomate de formation. Ce n'est pas évident d’en trouver beaucoup. En 60 ans, le Sénégal n'a connu que deux diplomates de carrière comme ministre des Affaires étrangères. Chez nous, d’Issouf Ouédraogo à Djibril Bassolé en passant par Alain Yoda, je n' ai pas senti cette querelle. Le débat des corps a toujours existé, certes. L'essentiel, c'est d'éviter de pourvoir un département en personnel qui n’a pas eu de formations requises pour les tâches techniques.



Votre départ de RFI, dont vous avez été longtemps le correspondant au Burkina, a fait l'objet de beaucoup de conjectures. Que s'est-il réellement passé?



J'ai adressé une correspondance à RFI pour mettre fin à mon contrat parce que très pris dans mon rôle de conseiller du président Condé. En effet, après son élection, il m'a demandé d'être à ses côtés comme conseiller spécial. Vous comprenez que c’était incompatible avec mon métier de journaliste. Au début, j'ai essayé de poursuivre avec des reportages lors des grands événements. Par la suite, j’ai compris que cela n'était pas tenable. Raison pour laquelle j'ai décidé d'arrêter.



D’aucuns ont pourtant estimé que vous avez purement et simplement été remercié par votre employeur.



C'est tout le contraire de ce que ces derniers pensent. Il vous souviendra que pendant le coup d'Etat de septembre 2015, j'ai participé à beaucoup d'émissions à RFI, si bien qu'on a plaisanté sur les antennes en me disant que mon numéro matricule est toujours dans les ordinateurs de la radio et que je pouvais revenir à tout moment si je le voulais.



Au début de leur mandat, les membres du gouvernent ont fait leur déclaration de biens. La vôtre a particulièrement fait jaser. L’on ne vous savait pas aussi riche, monsieur le Ministre !



Je me suis soumis à une obligation, comme les autres membres du gouvernement. Je suis donc en règle avec la loi. Tout le reste n'est que spéculation et chacun est libre d'avoir son opinion.



N'avez-vous pas commis l'erreur du débutant en déclarant ce qui était la réalité de vos biens, alors que certains avaient visiblement sous-déclaré les leurs ?



Vous vous fondez sur quoi pour estimer que certains ont sous-déclaré? Ce gouvernement est marqué par la sincérité et le président du Faso y veille. Il a même demandé que les numéros de comptes bancaires soient précisés.



« Nous ne pouvons pas avoir une relation quelconque avec la Côte d’Ivoire »



Les mandats d'arrêts contre Guillaume Soro et Blaise Compaoré sont finalement passés à la trappe. Avec leur annulation, n'avez-vous pas choisi de sacrifier la justice sur l'autel de la diplomatie?



Nous n'avons jamais dit qu’il fallait régler diplomatiquement cette affaire judiciaire, mais qu’il était de notre devoir de gérer diplomatiquement les conséquences de cette affaire. Il est évident que lancer un mandat d'arrêt contre le président de l'Assemblée nationale d'un pays voisin ne peut qu'entrainer une crise entre les deux Etats. On a décidé de calmer le jeu, afin que chacun s'explique en vue de se comprendre. Les deux chefs d'Etat se sont rencontrés à Addis-Abeba en janvier 2016 sur la question, et des orientations claires ont été données.



Le sixième TAC vient de se tenir à Ouagadougou. Votre proximité avec le président Alassane Ouattara a-t-elle permis de renouer le fil du dialogue, qui s’était bien distendu sous la Transition?



Il est vrai qu’en 2016, nous étions dans cette ambiance de mandat d'arrêt. Fallait-il en rester là jusqu'au règlement judiciaire de l'affaire ou fallait-il, dans l'intérêt de nos deux peuples, y trouver une solution amiable? C'est la seconde option qui a prévalu et elle nous a permis d'aller au TAC, parce que, de part et d'autre, il y a eu une volonté d'apaisement. On ne peut pas avoir une relation quelconque avec un pays où il y a quatre millions de nos ressortissants. Un pays d'accueil ne peut non plus avoir une relation quelconque avec celui dont des ressortissants font, selon les estimations, un sixième de sa population.



A côté de ceux qui applaudissent des deux mains, il y en a qui sont sceptiques quant aux résultats. Pouvez-vous nous parler des résultats concrets du TAC ?



En matière de résultats, nous avons signé un mémorandum d’entente entre les deux ministères de la Sécurité. Vous savez bien qu’il y a eu l’attentat de Ouagadougou et celui, en Côte d’Ivoire, de Grand Bassam. Il y a eu des échanges d’informations, de renseignements entre les deux pays. La collaboration est parfaite au niveau des deux ministères. Les problèmes étaient réglés, mais le cadre juridique n’existait pas. Nous l’avons créé. Il y a eu aussi la création de deux fonds qui doivent être mis en place avant le prochain sommet. C’est une échéance qui est claire. Vous vous souvenez aussi qu’à Yamoussokro, on avait signé un accord avec SITARAIL pour la réhabilitation du chemin de fer.

On avait convenu que cette société devait investir 130 millions d’euros, soit 85 milliards de F CFA en deux ans, et le reste des 400 millions d’euros de l’enveloppe globale, soit 270 millions d’euros, devait être investis durant les quatre années suivantes. L’affaire est restée sans suite. SITARAIL a demandé à renégocier certaines clauses du contrat. De discussion en discussion, on a abouti à un nouvel accord qui fait que les premiers 130 millions d’euros vont être investis sur quatre ans au lieu des deux ans comme fixé auparavant. Nous nous sommes dit qu’il fallait accepter pour leur permettre de commencer. Les problèmes posés sont réels. Nos problèmes aussi sont réels. La relance du chemin de fer, c’est quelque chose d’assez important. Cette fois-ci encore, on a fixé une échéance : le début des travaux pour le 15 septembre 2017.

Désormais les choses seront précises, avec des échéances claires. Les deux présidents ont prévenu qu’il faut que, dans un an, l’on puisse montrer des choses encore plus concrètes à nos populations. Pour l’effectivité de l’augmentation de l’électricité par la partie ivoirienne à 90 mégawatts, l’échéance du premier trimestre 2018 a été fixée. De notre côté, pour ce qui concerne l’autoroute, les avancées qu’il y a eues du côté ivoirien nous mettent forcément la pression. Et le mode PPP que nous avons enclenché pour cette autoroute nous donne l’espoir qu’au premier trimestre de 2018, on devrait pouvoir lancer les travaux du tronçon Ouagadougou-Koudougou. Pour ce qui concerne la matérialisation de la frontière entre nos deux pays, la Côte d’Ivoire a enfin mis en place sa commission. Celle burkinabè était prête depuis. On va pouvoir démarrer bientôt. Concernant le mont Peko, on avait convenu à Yamoussokro de mettre en place une commission mixte et de l’envoyer sur le terrain. Cette mission s’est effectuée et a fait son bilan en donnant des indications pour la suite de l’affaire.



Justement, au sujet du mont Peko, quel est le nœud du problème ?



Le problème de départ, c’est que des gens sont entrés dans une forêt classée pour mener des activités de plantation de cacao notamment. Ce qui est interdit, même ici au Burkina. Quand on le fait, on est sanctionné. Au lieu que la Côte d’Ivoire déguerpisse d’autorité les occupants, nous avons décidé de régler diplomatiquement la question. On a donné des délais aux populations pour qu’elles sortent de cette forêt. Aujourd’hui, c’est le cas. Quand la mission est allée sur place, elle a constaté que les cinquante-deux mille personnes qui y étaient l’ont tous quittée. Mais il y a une bonne majorité de ces personnes, environ trente mille, qui restent dans les villages environnants. Ça crée encore des menaces sur la forêt puisque les gens continuent d’y avoir leurs plantations. Ça crée aussi des problèmes humanitaires dans les villages tout autour qui n’étaient pas préparés à accueillir autant de monde. Il faut faire face à ces questions d’urgence et trouver en même temps des solutions aux problèmes structurels, notamment pour ceux qui désirent retourner au Burkina. On essaie de voir ensemble comment organiser ces retours volontaires.



Au-delà du mont Peko il y a aussi le problème de sécurisation foncière de nos compatriotes qui vivent là-bas. Comment cette question est traitée par les deux gouvernements ?



C’est justement l’avantage du TAC. Ces questions sont traitées dans le cadre de l’amitié et de la coopération. On a été informé par les autorités ivoiriennes que nos ressortissants occupent de nombreuses autres forêts. Il n’y a pas que le mont Peko, dont on parle beaucoup ; il y a une trentaine de forêts classées qui sont occupées en majorité par des ressortissants burkinabè. Certains ont même traversé la frontière ivoirienne pour se retrouver au Liberia où ils occupent également des forêts classées. Nous avons été saisis par les autorités libériennes de la question. Pour nous, nous devons faire de sorte que nos populations respectent les législations et les réglementations des pays où elles résident, car même ici au Burkina, on ne permet pas d’envahir une forêt classée pour cultiver ou exercer d’autres activités socio-économiques. Dans le cadre de l’amitié et de la coopération, on essaie de régler ces problèmes sans violence, dans le respect de la dignité des personnes concernées. C’est ça qui est important.



«Je n’ai jamais autant aimé être à Ouaga»



On a un autre casse-tête qui est la question du vote des Burkinabè de l’étranger. Finalement, pourront-ils voter en 2020 ?



Oui, c’est notre option. Jusque-là cela n’a pas été remis en cause. Il est prévu qu’ils vont voter en 2020 et tout est mis en œuvre pour que ce soit le cas.



Quand on est un grand commis voyageur comme tout bon chef de diplomatie qui se respecte, comment arrive-t-on à se ménager physiquement ? Avez-vous des passe-temps qui vous permettent de décompresser ?



J’avoue qu’il n’y a vraiment pas de passe-temps quand on voyage. On n’en a vraiment pas. Avant oui, mais en tant que ministre des Affaires étrangères, les agendas sont si serrés qu’on descend d’un avion pour en prendre un autre et continuer directement à une réunion qui commence tôt le lendemain. Aussitôt qu’elle est finie, l’on doit repartir à l’aéroport pour prendre un autre avion. Mes meilleurs moments, c’est au Burkina que je les vis, en famille ou avec les amis. En tout cas, je n’ai jamais autant aimé Ouaga, et le Burkina d’une manière générale, que maintenant. C’est pourquoi, en fin d’année dernière, j’ai pris quelques jours de repos et je me suis retiré à Bobo-Dioulasso. Mes vacances favorites se passent donc au Burkina.



Vous êtes promoteur d’un média, Radio Oméga pour ne pas le citer. Avez-vous laissé les coudées franches à vos journalistes pour qu’ils puissent travailler en toute liberté et comme il se doit ?



Oui. Moi je n’y suis plus, bien que j’en sois le promoteur. Parfois même, il y a des critiques à mon endroit, notamment sur la page Facebook de la radio, où parfois je suis pris à partie à travers Oméga. C’est leur liberté. De toutes les façons, Oméga, c’est quarante à cinquante personnes, qui sont de plusieurs convictions et plusieurs sensibilités. Il m’est donc difficile de leur imposer quoi que ce soit.



Avez-vous de grands projets pour cette radio, vu que votre activité diplomatique n’occulte pas justement vos ambitions pour cette radio ?



Oui ! L’ambition immédiate, c’est la création d’une télévision. C’est en cours. Mais d’une manière générale, c’est faire de la radio un média très moderne. Comme j’ai eu la chance de travailler pour RFI et d’être souvent à Paris avec nos anciens collègues à l’époque, je voyais comment les choses fonctionnaient sur le terrain. C’est vrai que sur le plan économique, il n’est pas facile au Burkina d’avoir des médias au top de la modernité, mais ma priorité est toujours orientée vers cet objectif. Si vous allez à Oméga, vous constaterez que les agents travaillent dans de relatives excellentes conditions, en tout cas l’espace dans lequel ils travaillent. J’avais démarré ce chantier avant de partir. J’espère qu’ils vont pouvoir le poursuivre.

Chaque fois, je les exhorte à bien travailler parce que si le média est fort, s’il marche bien, c’est pour eux-mêmes d’abord. Vous avez vu qu’ils font des missions un peu partout. Au début, on m’a même accusé, pensant que c’était le gouvernement qui faisait voyager Oméga, alors qu’il n’en était rien du tout. Les quelques fois où Oméga a été dans les voyages officiels, c’était son tour qui était arrivé en tant qu’organe de presse privé. Mais pour le reste, elle autofinance son déplacement.

Quand il y a un événement quelque part à l’étranger, qu’elle juge important, elle essaie d’envoyer quelqu’un sur place. C’est dans ce cadre qu’elle avait envoyé un reporter en Gambie pour couvrir les tractations sur le départ de Yaya Jammeh. C’est cet esprit-là que j’avais essayé de leur inculquer et de faire en sorte que dans la répartition de tous les moyens disponibles, il faille privilégier la rédaction et le déplacement sur le terrain. Quand j’étais correspondant de RFI, quand il y avait un événement quelque part dans le pays que je couvrais ou au Burkina, je savais, avant de même de recevoir un coup de fil de RFI, que je devais me préparer parce que je devais y aller forcément.

C’est, entre autres, ce genre d’esprit que j’ai essayé de leur inculquer pour qu’ils aient des réflexes qui leur permettent d’aller sur le terrain. Les moyens que l’on a, il faut les investir dans la recherche de l‘information. Ça fait que le journaliste lui-même sent qu’il fait du journalisme. Il y va donc de l’intérêt du journaliste, avant que le promoteur ne cherche à voir combien il gagne. C’est mon métier de base, que j’ai beaucoup aimé. De la même façon qu’on me permettait d’exercer avec beaucoup de facilité à RFI, de la même façon, j’aimerais bâtir un média qui le fait avec autant de facilité, même si on sait que les moyens mis en œuvre par l’Etat français ne peuvent être comparés à ceux d’un privé burkinabè.



Entretien réalisé par

Issa K. Barry et Abdou Karim Sawadogo
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L`Observateur Paalga N° 8221 du 27/9/2012

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