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La plus grande laiterie du Burkina Faso lutte pour sa survie et pour son essor
Publié le mercredi 26 juillet 2017  |  AIB




Fada N’Gourma (AIB) - La laiterie de Fada N’Gourma, créée en 2003 par l’Etat burkinabè pour valoriser le potentiel laitier de la localité, essaie tant bien que mal de s’imposer dans la sous-région, mais doit faire face à de nombreuses difficultés. Constat…



Un papier de Boureima LANKOANDE

L’Est du Burkina fait partie des trois bassins laitiers du Burkina Faso. Pour valoriser la production du lait naturel et local, l’Etat a mis en place le 1er avril 2003 la plus grande laiterie du Burkina Faso dans le but de contribuer au développement socioéconomique des populations de la région, de fournir du lait et des produits laitiers naturels aux consommateurs burkinabè.

La laiterie de Fada N’Gourma dont la réalisation a coûté près de 800 millions de F CFA, devait également contribuer à lutter contre la pauvreté en apportant de la valeur ajoutée aux producteurs, à améliorer la situation alimentaire des populations et surtout à réduire la facture d’importation des produits laitiers au Burkina Faso, tout en encourageant la consommation du lait local.

En quinze d’existence, cette laiterie a traversé plusieurs phases. Avec une capacité de production de 3 000 à 6 000 litres par jour, la laiterie est aujourd’hui sortie d’une léthargie grâce à l’approche progressiste de son administration, et est en quête d’une identité qui lui est propre, une identité pérenne, soutient son premier responsable Rachid Ouédraogo.

La collecte du lait chaque matin dans les centres de collecte, aménagés à environ 50 km où les pasteurs et les éleveurs de la région apportent le lait frais, la transformation au niveau de la structure, et enfin la commercialisation des produits issus de cette transformation que sont le lait frais pasteurisé, le yaourt, la crème et le beurre, constituent les principales activités.

La conquête du marché passe par la stabilisation de la production

Ses objectifs d’origine et les phases traversées, l’ont contrainte se fixer comme ambition de conquérir le marché intérieur face à l’invasion des produits laitiers d’origines diverses. «Notre ambition c’est de pouvoir librement sortir pour le commercialiser, mais vue que nous avons des difficultés de logistique, nous nous limitons au Burkina», soutient, le responsable Rachid Ouédraogo.

La conquête du marché intérieur et extérieur requiert une stabilisation de la collecte avec une tendance à la hausse et un rythme conséquent dans la transformation qui permettent de répondre aux exigences des consommateurs et à la demande. Il faut donc également, selon toujours M. Ouédraogo, assurer une stabilité du fonctionnement des outils de production.

En outre, la laiterie se donne comme défis essentiels, la sensibilisation et la formation des producteurs (pasteurs, éleveurs, femmes) en vue d’améliorer la quantité et la qualité du lait pour une collecte suffisante afin de garantir un fonctionnement optimal à la laiterie et de façon rentable et durable.

Les 17 employés repartis dans plusieurs services concourent à la réalisation des activités afin de parvenir à des produits transformés qui sont vendus à des clients de Fada N’Gourma, de la région de l’Est, d’autres villes du Burkina, des pays voisins en l’occurrence le Niger, le Bénin, le Togo.

Il faut noter que cette laiterie est située dans une ville carrefour à moins de 200 km des frontières du Niger, du Bénin et du Togo.

Faire face à la concurrence du lait importé et assurer l’avenir

Pour atteindre son objectif initial, M. Ouédraogo suggère qu’il faille diminuer l’importation du lait, augmenter la consommation du lait local, en adoptant des politiques et des stratégies adéquates.

«Notre yaourt n’arrive pas à s’imposer à Ouagadougou du simple fait que beaucoup de personnes fabriquent le yaourt de façon artisanale avec ajout de la poudre de lait importé».

En plus de cette concurrence du lait importé qui coûte entre 12 et 14 milliards de francs CFA par an au pays, la laiterie de Fada N’Gourma connait bien d’autres difficultés.

C’est surtout l’insuffisance de la matière première qu’est le lait dont la collecte baisse à certaines périodes de l’année, la saturation du marché, l’amortissement des outils de transformation conjugué à la difficulté de la commande des pièces de rechange, la vétusté des moyens de transport, c'est-à-dire le matériel roulant, indispensable aussi bien pour la collecte que pour la commercialisation.

Tout compte fait, dans la perspective de sa mue vers une autonomisation de fonctionnement, émerge le besoin de formation technique pour accroître l’éventail des produits finis avec également des équipements conséquents.

Cependant, la structure se garde de faire un tapage communicationnel sur ses activités et ses produits, de peur de décevoir la clientèle exigeante dans un contexte de fluctuations de la collecte, et donc de production et de commercialisation non stables ni pérennes.

«En 15 ans de service, la laiterie de Fada N’Gourma est dans une phase de consolidation et a besoin d’appuis et de partenariats pour déployer ses ailes», reconnait Rachid Ouédraogo. C’est pourquoi, il lance un appel aux potentiels partenaires.

D’autres laiteries ont été mises en place avec le concours de l’Etat. Il s’agit de Faso Kossam à Bobo-Dioulasso, fermée il y a plus de 10 ans pour des difficultés de gestion, et la laiterie de Cissin à Ouagadougou, fermée pour les mêmes raisons puis rouverte, il y a de cela 6 ans.

Lancé dans une dynamique de forger un avenir meilleur à la laiterie de Fada et lui éviter une fermeture, une étude en cours, devrait permettre de dégager des pistes pour la rétrocession de sa gestion à une collectivité, une communauté ou à un privé.

Agence d’information du Burkina

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