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Université Norbert Zongo
Publié le lundi 24 juillet 2017  |  Sidwaya
Ciné
© aOuaga.com par A.O
Ciné droit libre : une conférence de presse et une projection pour lancer la 12e édition
Mardi 29 novembre 2016. Ouagadougou. L`association Semfilms a animé une conférence de presse suivie d`une projection du film "Espoir démocratie" pour lancer la 12e édition du festival de droits humains Ciné droit libre prévue du 10 au 17 décembre sur le thème "Le droit de vivre : luttons contre l`extrémisme violent". Photo : Abdoulaye Diallo de Semfilms




L’Université de Koudougou porte désormais le nom du journaliste Norbert Zongo. Ainsi en a décidé le gouvernement burkinabè, lors du Conseil des ministres extraordinaire, du vendredi 21 juillet dernier. Le coordonnateur du Centre national de presse Norbert Zongo, Abdoulaye Diallo salue une mesure qui ne saurait étancher la soif de justice des Burkinabè. Lisez plutôt cet entretien qu’il a bien voulu nous accorder.


Sidwaya (S.) : En Conseil des ministres du vendredi 21 juillet dernier, le gouvernement a décidé de rebaptiser l’Université de Koudougou au nom du journaliste émérite, Norbert Zongo. Comment avez-vous réagi à cette nouvelle ?

Abdoulaye Diallo (A. D.) : Je dois dire que c’est une information qu’on avait depuis bien longtemps, on attendait juste la concrétisation. Puisque, c’est depuis la Transition que la décision a été prise de rebaptiser l’Université de Koudougou « Université Norbert Zongo ». Nous l’avons accueillie avec beaucoup de joie, à travers ce conseil des ministres. C’est une bonne chose, parce que cela permet d’immortaliser encore plus ce journaliste émérite qui, dans tous les cas, est déjà rentré dans l’histoire. C’est une bonne chose pour les futures générations.

S. : Est-ce que le symbole « université » sied, étant donné que l’homme n’était pas un universitaire ? Beaucoup pensent que, par exemple, l’Institut des sciences et techniques de l’information et de la communication (ISTIC) était plus approprié.

A.D. : Je ne rentre pas dans ce débat. Je pense que la symbolique sied bien. Koudougou est tout de même la ville natale de Norbert Zongo. Pour moi, Norbert Zongo va au-delà du journaliste. C’est un héros national. Il ne faut pas le lier simplement à son activité journalistique, c’est beaucoup plus que ça. Le fait de donner son nom à une université qui est le temple du savoir où sera formée l’élite de demain est salutaire. Il faut que cet étudiant puisse avoir un repère comme Norbert Zongo. Les étudiants de Koudougou peuvent s’identifier à la rigueur et à l’engagement de ce journaliste hors-pair, c’est tant mieux et c’est ce que nous cherchons pour notre jeunesse. Je ne vois aucun inconvénient à ce que l’université porte son nom. Ce sont les étudiants justement qui ont porté la lutte pour Norbert Zongo et qui continuent de la porter. Les étudiants, les élèves et les jeunes, ce sont les plus engagés dans la lutte pour la vérité dans l’assassinat du journaliste. Nous manifestons notre satisfaction et notre joie de voir le nom d’une icône comme Norbert Zongo attribuer à l’Université de Koudougou. On espère que c’est une étape, une action normale.

S. : Des voix s’élèvent déjà pour dire qu’il s’agit d’une mesure populiste visant à détourner l’attention de l’opinion sur l’aspect judicaire du dossier. Partagez-vous cette inquiétude ?

A.D. : Nous espérons que cela n’est pas conçu comme une manière de nous apaiser par rapport à la justice. Parce que la question de la justice est très importante pour nous. On espère que ce n’est pas fait dans ce sens. Parce que si c’est le cas, c’est raté. Je l’ai toujours dit. Du règlement diligent de l’affaire Norbert Zongo dépendra l’avenir politique de ce pays. Chaque régime qui va négliger ce dossier va en payer le prix. C’est finalement cette affaire qui a fini par emporter le régime de Blaise Compaoré. Cela a pris le temps qu’il fallait, mais c’est ce dossier qui, petit à petit a amené les gens à s’engager, à se former jusqu’à aboutir à l’insurrection. C’est très important. Il n’y a rien d’autre qui peut apaiser ce dossier que la justice. Il faut que cela soit bien compris. C’est très bien de poser des actes symboliques, mais ce n’est pas suffisant. Ce n’est largement pas suffisant.

S. : Quel rôle le Centre de presse a-t-il joué dans ce nouveau tournant ?

A.D. : Nous n’avons pas eu à mener des actions spécifiques. Nous avons été simplement informés et nous avons dit que c’était une bonne chose. Nous avons aussi été contactés par l’Université de Koudougou qui a souhaité nous associer à la cérémonie de baptême. Nous sommes impliqués dans la réflexion à ce sujet. Mais, pas plus.

S. : Depuis que l’information a été rendue publique, avez-vous eu une réaction de la famille Zongo ?

A.D. : Non. Pas encore.

S : Quel est l’état d’avancement du dossier Zongo en justice ?

A.D. : En fin d’année, le 13 décembre 2016, le Festival Ciné droit libre et plusieurs autres organisations professionnels des médias ont protesté de manière vigoureuse devant le palais de la justice. Nous avons fait un sit-in pour exprimer notre colère. Jusque-là, on nous a fait des promesses que le dossier était bien traité. C’est le procureur du Faso (Maïza Sérémé, ndlr) qui a tenté de nous rassurer, que c’est parce qu’ils veulent bien traiter le dossier que ça prend du temps. Mais, nous nous restons toujours impatients. Ce dossier a bénéficié de tellement d’expertises qu’il ne devait plus tarder normalement. Durant la Transition, nous avons vu comment il a avancé d’un coup. On a rouvert le dossier, un juge a été nommé, des instructions ont été faites…Mais depuis qu’il y a ce nouveau pouvoir, nous n’avons plus d’informations. Deux ans, sans que rien ne bouge. Nous avons des raisons de nous inquiéter. Donc, nous ne sommes pas capables de dire à quelle étape est le dossier, à ce jour. Il faut maintenant que les personnes habilitées fassent diligence pour que justice soit faite pour Norbert Zongo.
C’est bien que l’Université de Koudougou porte son nom, mais c’est encore mieux s’il y a un procès et une justice pour Norbert Zongo.

Interview réalisée par Djakaridia SIRIBIE
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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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