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PNGT2 : des réalisations qui font tache d’huile sur le terrain
Publié le vendredi 21 juillet 2017  |  Sidwaya




Le deuxième Programme national de gestion des terroirs (PNGT2) contribue à la prise en compte du genre dans le développement local. Ainsi, à travers les subventions que le programme accorde aux communes rurales, des microprojets sont planifiés et réalisés en faveur des femmes. Zoom sur quelques réalisations dans certaines communes du Burkina Faso.

Marie Zoundi, dolotière à Kindi dans la province du Boulkiemdé, région du Centre-Ouest, est en pleine préparation de dolo, ce mardi 11 juillet 2017. Le sourire aux lèvres, elle affirme pouvoir terminer la cuisson de sa boisson avec seulement quelques bois de neem. Ce, grâce au foyer amélioré qu’elle utilise. Présidente du groupement des dolotières Songre-Nooma de Kindi qui compte 66 membres, elle atteste avoir bénéficié d’une formation à l’issue de laquelle elle a pu mettre en place son foyer amélioré. En effet, la commune ayant inscrit dans son Plan communal de développement (PCD) un microprojet relatif à la formation des femmes en technique de fabrication de foyers améliorés, dix femmes dudit groupement ont bénéficié de cette formation, grâce à l’appui financier du deuxième Programme national de gestion des terroirs (PNGT2). Et le Secrétaire général (SG) de la commune de Kindi, Alain Kiemtoré, de confirmer : «La formation de dix femmes étaient effectivement prévues dans le cadre de ce microprojet de notre Plan annuel d’investissement (PAI) de l’année dernière. C’est dans ce sens que le PNGT2 qui est notre partenaire nous a accompagnés à travers sa subvention à l’aboutissement de cette activité. Sept foyers- témoins ont été confectionnés à cet effet». Il était prévu également, ajoute-t-il, de mettre à la disposition des bénéficiaires, de l’équipement adéquat pour poursuivre l’initiative. «Nous venons d’acquérir cet équipement et nous envisageons mettre en place un comité de gestion pour une bonne gestion de ces outils», souligne M. Tiemtoré. Visiblement, les femmes de l’association Songre-Nooma reconnaissent l’importance des foyers améliorés pour leur activité (la préparation du dolo). «Le manque de bois de chauffe est un véritable problème dans notre commune. Grâce à ces foyers améliorés, nous économisons beaucoup en bois», indiquent-elles. A les entendre, les avantages de ces foyers destinés à la préparation du dolo sont multiples. Pour elles, l’utilisation de ce dispositif leur permet de réduire leur consommation du bois, de récupérer du charbon et par ricochet protéger l’environnement. Elles estiment également que cela les expose moins au feu. L’un des plus grands avantages de l’utilisation des foyers améliorés, selon la présidente du groupement, est la réduction de coût de production du dolo due à la diminution du bois utilisé. «Sans foyer amélioré, il nous fallait 3750 F CFA de bois pour la préparation du dolo. Mais, avec l’utilisation du foyer amélioré, 2500 F CFA suffisent pour cela soit une économie de 1250 F», témoigne-t-elle. Ce gain leur permet de contribuer au développement de la commune à travers le paiement des taxes et impôts à hauteur de 200 000 F par an.
«Des femmes d’autres villages de la commune ont emboîté nos pas en confectionnant déjà 5 foyers améliorés», se félicitent-elles. Par ailleurs, ces femmes affirment ne pas utiliser pour le moment, les foyers améliorés pour leurs cuisines familiales. Mais, elles se disent disposées à le faire si toutefois il y a des initiatives d’accompagnement dans ce sens.
Les actions du PNGT2 en faveur des femmes ne se limitent pas à ces foyers améliorés dans la commune de Kindi. A Baribsi à quelques encablures de Kindi, un bas-fond rizicole de 10 hectares (ha) a été aménagé au profit des femmes.

Un forage pour des femmes de Bingo

Ce sont 276 exploitants dont 11 hommes qui y expérimentent durant cette campagne agricole la variété FKR19 de riz. Chaque femme a bénéficié d’une parcelle de 302,5 m2 et 5 kg de semence et si la campagne est bonne, les exploitantes pourront chacune obtenir 100kg de riz.
Toujours dans la région du Centre-Ouest, à Bingo, c’est un forage réalisé en 2015 à hauteur de 7 millions 114 mille F CFA sur l’initiative de la commune et à la demande de la population, qui fait la fierté des femmes du quartier Toghin, grâce à l’appui du PNGT2. A les écouter, ce quartier est difficile d’accès pendant l’hivernage puisqu’il est séparé du reste du village par un bas-fond. «Avant la réalisation de ce forage, en saison hivernale, nous n’arrivions plus à nous procurer de l’eau potable à cause de ce cours d’eau. Mais actuellement, nous avons un forage à côté de nos concessions. Cela a considérablement diminué la corvée d’eau pour une centaine de femmes et nous gagnons en temps pour nous occuper d’autres activités ménagères et faire le marché», soutiennent les femmes du quartier Toghin de Bingo. A côté, des jeunes du quartier ont entrepris de faire du jardinage grâce à ce forage, à l’image de Fidèle Kaboré qui récolte actuellement dans son jardin, de la tomate et du haricot vert. Pour l’entretien du forage, ces femmes cotisent 500 F CFA chacune et les chefs de famille 2500 F CFA chacun par an.
Autre localité, autre réalisation. Nous sommes au village de Gantodogo dans la commune de Laye, région du Plateau central. Là, une mise en défens réalisée pour des femmes impressionne à plus d’un titre. Il s’agit d’un site de 3 ha réalisé en 2016 par la commune, à la demande des femmes du village, grâce au financement du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) dans le cadre du PNGT2 phase 3. Ce sont 44 femmes regroupées au sein de l’association Wend-paanga et accompagnées de l’association Tii-paalga qui exploitent cette réserve.

La mise en défens pour combattre la pauvreté des femmes

«Nous voulons à travers cette mise en défens, protéger nos réserves et les exploiter afin d’en tirer des revenus. Sans arbre, il n’y a pas de vie. Il y a des espèces qui sont en voie de disparition, mais grâce à cette mise en défens, nos enfants pourront connaître les espèces qui y sont protégées», expliquent les femmes de l’association Wend-paanga.
Ces femmes ont planté 30 000 arbres dans leur réserve cette année. Elles comptent cultiver du haricot sur les espaces de sécurité qui entourent la réserve. Cette initiative est née d’une expérience-pilote réalisée par une association. Avant ce microprojet, l’association Tii-paalga accompagnait déjà d’autres associations du village telles que l’association Relwendé (67 membres) et celle Naboswendé (46 membres) pour l’exploitation de leurs mises en défens. Ces femmes ont vendu la gomme arabique à 200 000 F CFA et récolté 80 kg de miel qu’elles ont vendu à 160 000F CFA, etc. Avec ces sommes, elles se font de micro-crédits. Ces résultats encourageants prouvent que ce microprojet sans nul doute, contribuera à protéger l’environnement et permettre l’autonomisation des femmes. C’est en cela que le maire de la commune de Laye, Boniface Zongo, salue l’approche du PNGT2 qui permet de lutter contre la pauvreté des femmes. Le conseil municipal qu’il préside s’est engagé à mettre la femme au cœur du développement de sa commune. «Nous avons mis en place une coordination des associations des femmes pour accéder à des microprojets», rassure-t-il.
A Ipala dans la commune de Gogo, région du Centre-Sud, des femmes se réjouissent également de l’intervention du PNGT2 dans le village. En effet, ce sont 6 ha de bas-fonds qui ont été aménagés en 2012 par le PNGT2 au profit des femmes.

Du riz et de l’argent pour les femmes de Ipala

A l’instar de Suzanne Zoungrana, maniant avec habileté sa daba, ce jeudi 13 juillet 2017, dans sa parcelle de 800 m2, elles sont au nombre de 140 femmes qui récoltent annuellement chacune 3 sacs de cent (100) kg de riz en moyenne sur leur terrain. Elles indiquent avoir gagné chacune entre 50 et 60 mille F CFA par an. «Cela nous permet de nous acheter des vélos et contribuer à payer la scolarité de nos enfants», mentionne Bélem Rosalie, une bénéficiaire. Et Eugenie Bouda de renchérir : «L’aménagement de ce bas-fond a augmenté notre production. Comme nous avons bien assimilé les techniques qui nous ont été enseignées, nous avons pris l’initiative d’aménager d’autres sites. Nous pouvons consommer régulièrement du riz en famille grâce à ce bas-fond. Toute chose qui réjouit surtout nos enfants». Ces femmes cherchent à s’organiser pour plus de rentabilité de leur exploitation agricole. Concernant l’origine du microprojet, ce sont les femmes elles-mêmes qui ont manifesté leur intérêt à exploiter un bas-fond agricole. Le maire de la commune de Gogo, Bernard Bouda, confirme cela : «Il y a des bas-fonds aménagés à Gogo dans le cadre du Projet riz pluvial (PRP). Les femmes de Ipala aussi nous ont approché pour demander l’aménagement de leur site. Comme la superficie de ce site n’atteignait pas la superficie requise pour être aménagée par le PRP, nous avons intégré ce projet dans notre PCD et nous l’avons soumis au financement du PNGT2». Pour ce qui est de la prise en compte du genre par le conseil municipal dans les actions du développement de la commune, le maire, Bouda Bernard, affirme qu’elle est en marche.
Il en veut pour preuve les actions telles que la construction et l’équipement de la maison de la Femme et l’aménagement de nouveaux sites de production rizicole au profit des femmes.

Kowoma Marc DOH
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