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Koudougou : Quand l’application d’une décision de Justice pose problème
Publié le mercredi 5 juillet 2017  |  Le Pays
Koudougou
© L`Observateur Paalga par Cyrille Zoma
Koudougou : un huissier de justice échappe à un lynchage
L`huissier de justice, Me Adrien Ouédraogo, a failli se faire lyncher le 29 juin 2017 à Koudougou dans la province du Boulkiemdé après avoir ordonné la destruction d`une maison construite sur une parcelle querellée





A quand la fin des problèmes de parcelles dans la cité du Cavalier rouge ? Le dernier fait en date s’est produit le jeudi 29 juin 2017 au secteur 4 de ladite ville, quartier Zèguèdeguin. Parti pour déloger la famille Yaméogo, suite à une décision de Justice, Me Adrien, huissier de Justice, a failli faire les frais de la colère de la population. Et les membres de la famille Yaméogo ne sont pas prêts à céder ce terrain qu’ils disent appartenir à leur papa décédé, un terrain qui, par ailleurs, était un lieu de culte, puisque la famille a repris la construction d’une nouvelle maison sur le site.

Le lotissement du secteur 4 de Koudougou a été lancé par le maire Emmanuel Zoma, sous la supervision de la Commission provinciale d’aménagement du territoire (CPAT) présidée par le haut-commissaire à l’époque. Mais, c’est sous le règne du maire Marcelin Yaméogo que ledit lotissement a été effectif, jusqu’à l’ancien péage. A l’époque, le terrain en cause faisait partie des champs de la famille Yaméogo, selon le témoignage de Louis Yaméogo, frère du regretté propriétaire décédé à l’âge de 135 ans. « Bien avant le lotissement, l’espace était notre lieu de culte. Et lors du lotissement, le regretté avait indiqué aux membres de la Commission que personne d’autre ne pouvait occuper cet espace, à l’exception d’un de ses fils ou lui-même, tout en insistant que lors du morcellement, si toutefois elle (NDLR : la commission) y dégage une parcelle, celle-ci restera sa propriété. Effectivement à l’époque, la Commission avait sauté le terrain. A notre grande surprise, on a constaté après que sur ce terrain, figure le nom d’une femme. Et comme cette personne savait que le vieux n’acceptera jamais le lui céder, elle l’a vendu à quelqu’un d’autre. Et sur ordre et demande du vieux avant son décès, l’un de ses fils, Aziz Yaméogo, a construit le terrain jusqu’à ce qu’un jour quelqu’un se présente comme le nouvel acquéreur du terrain », a expliqué Louis Yaméogo. Et d’ajouter : « Nous avons été convoqués à la gendarmerie qui, par la suite, a transféré le dossier à la Justice. Là également, nous avons expliqué ce que je viens de dire plus haut. Et pour résoudre le problème, on a même trouvé un autre terrain avec l’appui de la mairie, pour l’acquéreur qui a refusé. La famille a décidé de rembourser le prix du terrain qui s’élève à 1 250 000 F CFA. Toute chose qu’il a aussi refusée ». Toujours dans le souci de trouver une solution au problème, précise-t-il, « nous avons exposé le problème à la mission d’enquête parlementaire sur le foncier. Après cela, l’acquéreur est revenu ramasser ses agrégats devant la cour. Donc, pour nous, le problème était réglé ». A l’en croire, grande fut leur surprise de constater ce qui s’est passé dans la journée du 29 juin, sanctionné par la destruction de la maison. Une mission guidée par l’huissier de Justice Me Andrien qui a fait les frais de la colère de la population. Même s’il est sorti indemne, son véhicule ne reste plus que l’ombre de lui-même. Celle-ci était purement contre la démolition de la maison qui abrite une femme et ses enfants. Pour elle, cela s’apparente à la loi du plus fort. En attendant de régler définitivement ce différend, la famille est en train de construire une nouvelle maison pour les sinistrés. Un détour dans la famille, le samedi 1er juillet dernier, nous a permis de constater de visu la nouvelle maison en construction et l’élan de solidarité que manifeste la population à l’endroit de la famille. Pour le porte-parole de la famille, Louis Yaméogo, il est temps que les autorités prennent réellement à bras-le-corps le problème de parcelles afin de le résoudre une bonne fois pour toutes. Car, il ne sert à rien, selon lui, que des gens qui sont appelés à vivre ensemble se regardent en chiens de faïence pour des questions de parcelles.

Ce fait qui vient une fois de plus remettre en cause une décision de Justice, doit interpeller les acteurs du monde de la Justice à l’idée de sensibiliser les populations sur certaines décisions de Justice en vue d’éviter ce genre de situations.

Modeste BATIONO
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