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29e sommet de l’UA : L’Afrique se donne un nouvel élan
Publié le mardi 4 juillet 2017  |  Sidwaya
Cérémonie
© Présidence par D.R
Cérémonie solennelle d`ouverture de la 29e session ordinaire des chefs d`Etat et de gouvernement de l`Union Africaine
Les chefs d`Etat et de gouvernement des pays membres de l`Union africaine ont entamé, le 3 juillet 2017 à Addis-Abeba en Ethiopie, leur 29e sommet qui va durer deux jours




La 29e session ordinaire du sommet de l’Union africaine (UA) se tient à Addis-Abeba, la capitale d’Ethiopie, du lundi 3 au mardi 4 juillet 2017. Autour du thème annuel : «Tirer pleinement profit du dividende démographique en investissant dans la jeunesse», le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré et ses pairs africains espèrent trouver des pistes pour sortir le contient de l’enlisement en accroissant le rôle des jeunes et en se départissant progressivement des soutiens. Ils espèrent également faire taire les armes d’ici à 2020. A l’occasion, le Burkina Faso propose la période 2018-2027 comme étant la « décennie africaine pour la formation et l’emploi des jeunes dans les domaines technique, professionnel et entrepreneurial».



Mieux vaut tard que jamais. Pour son futur, l’Afrique «consciente», mais malmenée par la pauvreté et l’insécurité, se tourne vers sa jeunesse. Fer de lance du développement et qui, à travers tout le continent, porte les nouvelles dynamiques des bouleversements sociétaux, la jeunesse africaine était sur toutes les lèvres à la 29e session de l’Union africaine, ouverte le 3 juillet 2017 à Addis-Abeba. Le thème du sommet «Tirer pleinement profit du dividende démographique en investissant dans la jeunesse» est celui déjà discuté en janvier dernier lors de la 28e session de l’UA. Les dirigeants africains présents à Addis-Abeba dont le président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, et le président exercice de l’UA, Alpha Condé, ont ressuscité un vieux rêve jamais réalisé : faire de l’Afrique un havre de paix et de prospérité. Mais cette fois, pour tirer profit de la mondialisation et conduire le continent à l’émergence, les dirigeants misent sur des réformes audacieuses et « réalistes », y compris sur l’autofinancement des institutions qui porteront ces réformes, mais surtout sur la frange jeune.
Hier fauteur de troubles, la jeunesse est désormais présentée par les dirigeants du continent comme une «alternative crédible» qui permettra de bâtir des économies fortes et résilientes à même d’assurer un développement inclusif et une compétitivité du continent dans le monde. Pour ce faire, dit-on, il faudrait œuvrer à préserver cette jeunesse de l’immigration massive, des pratiques alimentaires de la politique et des pulsions violentes extrêmes. A l’ouverture de la session, le président en exercice de l’Union africaine, Alpha Condé, a expliqué que l’institution panafricaine a pris (enfin) «conscience» de l’importance du capital humain et a décidé de chercher les voies et moyens concourant à l’épanouissement harmonieux de la jeunesse. Pour le Pr Condé, investir dans les jeunes, c’est les impliquer dans toutes les décisions sur l’avenir des Etats et de l’Afrique. «Il s’agit pour nous de mutualiser nos efforts en vue de créer un espace africain propice à l’épanouissement de cette jeunesse, à travers la transformation substantielle de nos systèmes et méthodes de gouvernance», a-t-il dit.
Arrivé à Addis-Abeba dans la nuit du dimanche 2 au lundi 3 juillet 2017, le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a proposé à ses pairs de l’UA d’adopter, par une déclaration, la «décennie africaine pour la formation et l’emploi des jeunes dans les domaines technique, professionnel et entrepreneurial» à compter de 2018. Pour le chef de l’Etat burkinabè, «La déclaration de la décennie permettra de repenser, réorienter et harmoniser les politiques et les cadres existants aux niveaux des Etats membres et des organes de l’UA». Il s’agira, a-t-il poursuivi, de mener la réflexion en vue de renforcer les politiques existantes en matière de jeunesse, d’investir plus efficacement sur le capital humain et d’envisager à long terme les perspectives pour la jeunesse engagée pour le renouveau africain.



2 millions d’agents de santé communautaires à recruter



Rappelons que l’année 2017 est déclarée année de la jeunesse par l’UA. Une feuille de route a été élaborée pour la mise en œuvre des propositions issues des différentes rencontres sur ce thème central. A Addis-Abeba, le président Alpha Condé a appelé les Africains à s’unir pour le renouveau de l’Afrique et pour la réalisation effective de la feuille de route sur l’implication et l’épanouissement de la jeunesse.
Il a aussi annoncé qu’au cours de son mandat (il a été élu en janvier 2017), il « priorisera » le recrutement, la formation et le déploiement de deux millions d’agents de santé communautaires sur tout le continent. Il n’a pas précisé les contours de ce projet. On sait cependant que cette «armée» d’agents de santé en gestation sera utilisée pour lutter contre le SIDA, la tuberculose, le paludisme et d’autres menaces sanitaires dont la maladie à virus Ebola. Elle contribuera également à une meilleure prise en charge de la santé de la mère et de l’enfant, a ajouté le Président Condé. En tous les cas, cette initiative paraît comme une réponse introductive et un exemple à l’emploi des jeunes.
Lors des rencontres préliminaires, Minata Samaté, commissaire aux affaires politiques de l’UA, a insisté sur la nécessité d’impliquer les jeunes dans les processus électoraux afin de renouveler les idées et d’assurer une relève de qualité au continent. Prenant exemple sur le Burkina Faso et d’autres pays, elle s’est dit convaincue que les jeunes peuvent influer de manière significative sur les évolutions politiques si on leur donne la possibilité de s’organiser et d’exprimer leurs opinions. Un clin d’œil est fait au Balai citoyen, qui avait lancé sa campagne «je vote et je reste» et qui a également envoyé un demi-millier d’observateurs dans la cadre de la Convention des OSC pour l’observation domestique des élections (CODEL), comptant pour les scrutins présidentiel et législatifs de novembre 2015
Après la cérémonie d’ouverture, les chefs d’Etat et de gouvernement ont suivi un exposé sur «comment tirer profit du dividende démographique en investissant dans la jeunesse », thème de la rencontre. S’appuyant sur le forum panafricain de la jeunesse, tenu du 29 juin au 1er juillet 2017 à N’Djamena (Tchad), le Président Idriss Deby a révélé que les jeunes africains ont proposé 97 recommandations articulées autour de cinq piliers que sont : Emploi - entrepreneuriat, éducation - formation –développement de la compétitivité, intégration – paix - sécurité, droit - gouvernance et enfin autonomisation au profit du bien-être des jeunes. Parmi ces recommandations, la jeunesse africaine propose notamment la révision des curricula en intégrant l’entrepreneuriat dès le lycée ainsi que la suppression des barrières par l’établissement d’un visa panafricain.



Vers des négociations avec tous les groupes terroristes ?


Outre la jeunesse, la rencontre est consacrée aux réformes institutionnelles de l’Union, aux questions stratégiques sur l’Agenda 2063, le maintien de la paix et sur le défi sécuritaire, notamment dans la zone sahélienne, dans le Bassin du Lac Tchad, au Soudan, en Somalie, en Erythrée…
Sur la question de la sécurité, l’Union africaine a salué l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies de la résolution 2359 relative au déploiement de la force conjointe du G5 Sahel, pour lutter contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière. Cette question examinée il y a deux jours par le Président Kaboré et ses pairs du G5 Sahel, en compagnie du président français, devrait aboutir au déploiement de quelques 5000 hommes pour contrer le terrorisme. «L’Afrique qui a décidé de prendre son destin en main s’investira avec force dans l’extension des foyers de tensions qui inhibent notre développement », a lancé le président en exercice de l’UA.


Elu à la tête de la commission de l’Union africaine il y a un peu plus de trois mois, le tchadien Moussa Faki Mahamat a fait son petit bilan, assorti de grandes conclusions. Après avoir parcouru les zones instables, M. Mahamat s’est dit convaincu de deux choses : pour lui, l’Afrique doit abandonner les modes de promotion de la paix tels qu’ils existent maintenant. A son avis, ils sont inefficaces faces aux nouvelles formes de violences. «Une nouvelle approche s’impose», a-t-il dit. De même, il pense que les méthodes violentes et la solution par les armes sont à bannir. «Le dialogue, la réconciliation et la recherche de solutions consensuelles est la seule voie pour la paix», a-t-il fait savoir aux dirigeants africains. Il s’est dit convaincu qu’ «aucune crise violente en Afrique ne sera résolue par les armes». Faut-il voir dans ses propos des négociations en vue avec tous les groupes terroristes qui grenouillent en Afrique ? Tout reste possible d’autant plus que l’UA s’est dit déterminée à faire taire les armes sur le continent à l’horizon 2020, afin de donner au contient une image de crédibilité et de respectabilité aux yeux de ses partenaires.
Le sommet se poursuivra ce mardi par deux huis-clos des chefs d’Etat et de gouvernement, respectivement sur l’Agenda 2063 et sur la paix et la sécurité. Des rapports sur le libre-échange au niveau continental sont également attendus.



Aimé Mouor KAMBIRE
Depuis Addis-Abeba

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Point proposé par le Burkina Faso


Proposition de déclaration de la période 2018-2027 comme « décennie africaine pour la formation et l’emploi des jeunes dans les domaines technique, professionnel et entrepreneurial »


RESUME

1. Selon les estimations, 60% de la population des pays les moins développés en Afrique ont moins de 24 ans, un chiffre qui devrait augmenter de 60 autres pourcent d’ici à 2050. Cette croissance, associée à des taux de fécondité plus faibles, représente une opportunité unique pour les pays africains.


2. La décision de la Conférence de l’UA (Assembly/AU/Dec.601(XXVI) de janvier 2016 a consacré l’année 2017, Année de la jeunesse sous le thème "Utilisation du dividende démographique par l’investissement dans la jeunesse”. Le thème de l’année revêt une grande importance compte tenu du rôle de la jeunesse dans la société dans les domaines technique, professionnel, entrepreneurial et autre.


3. Le premier plan décennal de l’Agenda 2063 appelle la CUA à mettre en valeur le Plan d’action africain sur l’autonomisation des jeunes (APAYE) du fait que le thème de l’année est l’occasion de peser de tout son poids sur les actions et les initiatives liées au développement de la jeunesse.


4. Ainsi, le gouvernement du Burkina Faso propose que la Conférence déclare 2018-2027 « Décennie de la formation et de l’emploi des jeunes dans les domaines technique, professionnel et entrepreneurial », pour envisager des perspectives à long terme, renforcer les politiques existantes et investir efficacement sur le capital humain qui représente une précieuse ressource en Afrique. La déclaration de la décennie permettra de repenser, réorienter et harmoniser les politiques et les cadres existants aux niveaux des Etats membres et des organes de l’UA.



CONTEXTE DE LA POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT DE LA JEUNESSE


5. La politique de développement de la jeunesse en Afrique a évolué rapidement et s’articule autour, entre autres, des instruments suivants: la Charte de la jeunesse africaine (AYC), le Plan d’action de la Décennie de la jeunesse (2009-2018) dont une évaluation rapide a été faite en 2015 pour examiner sa mise en oeuvre, et l’Agenda 2063 Aspiration 6, qui évoque « Une Afrique dont le développement est axée sur les populations, mobilisant le potentiel de ses femmes et de la jeunesse ». Pour l’Agenda 2063, l’une des principales exigences en matière de développement de la jeunesse est le Plan d’action africain sur l’autonomisation des jeunes 2019-2023 (APAYE). L’évaluation rapide du DPoA a également recommandé la revalidation des 10 principales questions de développement de la jeunesse sur le continent en tant que lignes directrices vers la conception de l’APAYE 2019-2023. La déclaration proposée pour la période 2018-2027 en tant que « Décennie africaine pour la formation et l’emploi des jeunes dans les domaines technique, professionnel et entrepreneurial » au 21ème Sommet de l’Union africaine, est conforme à ce contexte politique et pourrait être élargie pour englober les actions clés prévues dans ce cadre politique.


6. Il est prévu que la Décennie traite des questions suivantes:


a) La formation professionnelle et technique des jeunes - Il a été largement constaté que la socio-économie en Afrique se caractérise par la faiblesse des structures de formation et d’emploi nécessaires à ses jeunes. Pour s’attaquer à ce phénomène, une mobilisation soutenue des Etats et des principaux acteurs impliqués dans le développement de la formation des jeunes est nécessaire. Le secteur privé a un rôle énorme à jouer pour mettre en place des outils innovants et inclusifs, adaptés aux besoins économiques pressants devant dispenser et assurer la transition vers l’emploi.


b) L’emploi des jeunes en Afrique – La raison principale du chômage des jeunes et du sous-emploi réside dans le manque de dynamisme économique et d’opportunités d’emploi dans les secteurs public et privé. Les problèmes de mauvaise intégration sont courants en raison du faible taux d’alphabétisation et du manque de compétences appropriées et pertinentes pour les activités économiques.


7. Les questions abordées ci-dessus appellent à des approches et des solutions nouvelles pour faire face à ces défis par le biais d’une approche intégrée dans les programmes d’entreprenariat et d’enseignement. L’adoption de la Décennie et sa mise en oeuvre constitueront un engagement et une intervention importants auprès des jeunes Africains, pour trouver des réponses à leurs besoins urgents en matière de formation et de compétences professionnelles.


8. Plus important encore, la décennie servira de guide pour une action accélérée au-delà de 2017, pour soutenir et accompagner la mise en oeuvre du thème de l’UA pour l’année, ainsi que les 4 piliers (en particulier le 1 et le 2) sur « l’emploi et l’entreprenariat », et Sur « l’éducation et le développement des compétences ».



LE PLAN D’ACTION DECENNAL PROPOSE


9. La décennie proposée pour la formation et l’emploi des jeunes dans les domaines technique, professionnel et entrepreneurial doivent recommander les points suivants:


 Proposer des systèmes éducatifs innovants sur la formation professionnelle et technique, adaptés aux contextes socio-culturels africains;


 Promouvoir la nouvelle dynamique entrepreneuriale locale en s’appuyant sur la contribution du capital humain, son savoir-faire et sa richesse locale;


 Organiser des compétitions pour mettre en valeur le savoir-faire et les compétences, et récompenser les innovations, les artisans et les projets originaux locaux;


 Déclarer une Journée de l’Afrique pour la formation professionnelle et entrepreneuriale.


10. Compte tenu des stratégies de l’EFTP et de la CESA, un plan d’action détaillé sera élaboré par des experts africains et soumis au prochain sommet par les voies appropriées.


11. En adoptant une telle décennie en rapport avec le thème de l’année 2017, les Etats membres de l’UA renforcent ainsi leur engagement et leur intervention pour la jeunesse en lui fournissant les moyens nécessaires à la libération de son potentiel. Ils exploiteront le dividende démographique en mettant en oeuvre l’Agenda 2063 de l’UA par le bais d’investissements efficaces dans la formation professionnelle, entrepreneuriale et technique pour l’autonomisation des jeunes femmes et des filles.



PROJET DE DECISION


12. Dans le cadre de la mise en oeuvre de la feuille de route sur le thème de l’année 2017, le sommet:


i) Prend note de la proposition faite par le Burkina Faso relative à la « Proclamation de la période 2018-2027 en tant que Décennie africaine pour la formation et l’emploi des jeunes dans les domaines technique, professionnel et entrepreneurial »;


ii) Déclare la période 2018-2027, Décennie africaine pour la formation et l’emploi des jeunes dans les domaines technique, professionnel et entrepreneurial;


iii) Invite la Commission de l’Union africaine, en collaboration avec le Burkina Faso et les partenaires de l’UA, à élaborer un plan d’action détaillé pour la décennie et mettre un place une plate-forme de dialogue continental sur le développement des compétences en Afrique. Le plan d’action sera soumis au prochain sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine par le biais des organes compétents .


Aimé Mouor KAMBIRE
Depuis Addis-Abeba
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