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Crise burundaise : Kafando réussira-t-il là où les autres ont échoué ?
Publié le jeudi 29 juin 2017  |  Le Pays
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© aOuaga.com par A.O
La Coalition Ditanyè, en collaboration avec le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), a organisé, dans l`après-midi du 12 novembre 2016 à Ouagadougou, un panel sur le thème "Que reste-t-il de l’esprit de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 ?". Photo : Michel Kafando, ancien président de la Transition




Le moins que l’on puisse dire, c’est que le nouvel envoyé spécial de l’ONU au Burundi, l’ancien président burkinabè, Michel Kafando, a du pain sur la planche. En foulant le sol burundais, le mardi 27 juin dernier, pour la première fois depuis sa nomination pour tenter de sortir ce pays plutôt enlisé dans une sorte de bourbier inextricable depuis avril 2015 à la suite du passage en force de Pierre Nkurunziza pour un troisième bail présidentiel, Kafando veut d’abord tâter le pouls de l’environnement ‘’psychologique’’ des acteurs de la crise. Sous le vocable de ‘’visite protocolaire’’, le nouvel émissaire onusien a plutôt démarré sa mission sur des chapeaux de roue, avec un calendrier pour le moins chargé. Rencontre avec le ministre burundais des Relations extérieures, Alain-Aimé Nyamitwe, ensuite, prise de contact directe avec le président Nkurunziza, puis cap sur la Tanzanie pour échanger avec son ancien homologue Benjamin Mkapa, facilitateur dans la crise burundaise et rencontre à Kampala avec le président ougandais Yoweri Museveni, principal médiateur dans cette crise, et enfin un déplacement au siège de l’Union africaine à Addis Abeba pour des séances de travail. C’est donc dire que c’est aux pas de charge que Michel Kafando se lance dans sa tâche de nouveau négociateur des Nations unies. Toutefois, eu égard à la complexité de cette situation de crise burundaise, l’on peut se poser bien des questions sur ses chances de réussite. Ce, d’autant que dans cette crise burundaise, nombreux sont ceux qui y ont laissé des plumes en tentant de mettre les différents protagonistes sous le même arbre à palabres. Il y eut d’abord son prédécesseur, le maroco-britannique Jamal Benomar, qui avait été récusé par le pouvoir burundais. Ensuite, en février dernier, l’ancien président tanzanien, Benjamin Mkapa, mandaté par la communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (EAC) pour tenter d’asseoir à la même table de discussions le gouvernement burundais et l’opposition à travers des pourparlers d’Arusha, a avoué son impuissance à trouver un accord de sortie de crise et en avait appelé à un sommet des chefs d’Etat de la région qui l’ont mandaté, face au blocage du dialogue. Et depuis, c’est le silence radio de la communauté internationale sur la crise burundaise, alors que la répression meurtrière des opposants au régime ne connaît pas de répit.

Il est à se demander si le régime de Nkurunziza sera suffisamment de bonne foi pour travailler avec le nouvel émissaire

Pas plus tard que le 15 juin dernier, le conseil des droits de l’Homme de l’ONU publiait un rapport pour le moins horripilant sur la dégradation des droits humains dans ce pays. Des exécutions extrajudiciaires aux disparitions forcées en passant par les tortures, avec en sus 400 000 réfugiés. Ainsi, peut-on dire, l’ONU qui tente de relancer le dialogue entre le pouvoir burundais et ses opposants, à travers Michel Kafando, n’est donc pas à sa première tentative. Quand on sait que le régime de Nkurunziza a toujours mal pris les différents rapports de l’ONU sur les violations graves des droits humains, il est à se demander s’il sera suffisamment de bonne foi pour travailler avec le nouvel émissaire. Nul besoin de dire que c’est à une mission difficile que se confronte Michel Kafando. Mais, il faut espérer qu’avec son expérience d’ancien président qui a eu à gérer une situation de crise politique à peu près similaire, parce que liée également à un prolongement de mandat présidentiel, le nouvel envoyé spécial de l’ONU arrive à ses fins. C’est tout le mal qu’on lui souhaite.

Drissa TRAORE


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