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Programme d’autonomisation économique des jeunes et des femmes: Les guichets spéciaux de financement pris d’assaut
Publié le mercredi 28 juin 2017  |  Sidwaya
L`affiche
© Ministère par D.R
L`affiche du Programme d`autonomisation économique des jeunes et des femmes du Burkina (PAE/JF)




Deux jours après l’ouverture des guichets spéciaux de financement dans le cadre de la mise en œuvre du programme d’autonomisation économique des jeunes et des femmes, une tournée dans les quatre sites de dépôt de Ouagadougou, hier 27 juin 2017, a permis de constater un engouement des promoteurs.


Le musée national, le palais des Sports de Ouaga 2000, le palais de la culture Jean-Pierre-Guingané et l’institut des sciences du sport et du développement humain, ex-INJEPS, abritent depuis le 26 juin, et ce, jusqu’ au 5 juillet 2017, les guichets spéciaux de financement du programme d’autonomisation économique des jeunes et des femmes. Ce sont ainsi cinq fonds nationaux, à savoir le Fonds d’appui au secteur informel (FASI), le Fonds d’appui aux initiatives des jeunes (FAIJ) , le Fonds d’appui à la promotion de l’emploi (FAPE), le Fonds d’appui aux activités rémunératrices des femmes (FAARF) et le Fonds burkinabè de développement économique et social (FBDES) qui offrent la possibilité aux promoteurs des microentreprises d’obtenir des financements. Au deuxième jour de l’opération, sur les différents sites visités, les guichets du FAIJ sont littéralement pris d’assaut par les jeunes. A l’image de Daouda Kouanda, de Sonia Valéa ou de Issouf Kabré, ils saluent, tous, cette initiative du gouvernement. « C’est le désœuvrement des jeunes qui est à l’origine du désordre que l’on constate aujourd’hui. C‘est pourquoi je trouve que c’est bien d’aider les jeunes à s’occuper sainement. Si chacun a à cœur de développer son affaire, vous verrez que tout ira au mieux pour tout le monde », affirme Daouda Kouanda, alors qu’il attend son tour pour récupérer les dossiers à remplir. Soucieuse de multiplier ses chances d’avoir un financement, Sonia Valéa dit vouloir déposer un dossier au guichet du FAARF et un autre au FAIJ. « C’est un programme spécial qu’il ne faut pas rater. Si j’obtiens un financement, j’entends renflouer le fonds de roulement de ma boutique de vente de prêts-à-porter que j’ai ouverte sur fonds propres. En ce moment, les affaires ne marchent plus très bien. Entre le prix de la location, le salaire de la vendeuse et la baisse des ventes, ce sera un bol d’air pour moi», soutient-elle. L’engouement des jeunes pour le programme a été constaté par le coordonnateur du programme d’autonomisation des jeunes et des femmes, Soumaïla Bitibali. « Avant la clôture de la 2e journée, 2500 dossiers ont été retirés au guichet du FAIJ sur les sites de Ouagadougou et nous invitons les promoteurs à venir massivement se renseigner et déposer leurs dossiers pour obtenir un financement », déclaré-t-il. Le FAIJ octroie des prêts de 100 000 à 1 million de F CFA aux jeunes de 18 à 35 ans. En termes d’affluence, le guichet du fonds d’appui aux activités rémunératrices des femmes, vient juste derrière celui du FAIJ. En groupes ou seules, les femmes sont visibles sur les quatre sites d’installation des guichets. «Nous avons appris la bonne nouvelle et nous sommes venues chercher des dossiers que nous allons remplir et déposer. Nous prions pour que le gouvernement ait plus de moyens pour nous soutenir », se réjouit Ami Nikiéma, vendeuse de céréales au marché du secteur n°42 de la zone 1. Ce sentiment de joie est partagé par Judith Ouédraogo, vendeuse ambulante d’habits. « C’est vraiment une bonne chose, grâce au prêt je pourrai m’installer sous mon hangar au marché et arrêter la vente de porte-à-porte », confie-t-elle.


Des conditions intéressantes


Dans tous les guichets, ce sont des opérateurs disponibles, prenant le temps d’expliquer aux promoteurs, soit en mooré soit en dioula, la conduite à tenir. Cependant des « marchands de sommeil », profitant de l’analphabétisme ou de l’ignorance de certaines femmes leur proposent de remplir les fiches de renseignement moyennant 3 000 FCFA au moins. Ils se placent juste à quelques pas des guichets et opèrent en toute « discrétion ». Sans doute conscients de l’illégalité de leurs actions, ils fuient devant l’objectif de notre appareil-photo et s’éclipsent lorsque l’on veut les interroger. Pour le coordonnateur Soumaïla Bitibali, le programme d’autonomisation, d’une durée de trois ans, se veut une réponse forte à la question du chômage des femmes et des jeunes. C’est pourquoi, il propose des taux d’intérêt de 0% pour les personnes vivant avec un handicap, 1%¨pour les jeunes et les femmes et 2% pour les jeunes titulaires d’un diplôme post-Baccalauréat. « Ce sont des taux exceptionnels et tous les promoteurs sont invités à postuler », insiste-t-il. Le programme d’autonomisation économique des jeunes et des femmes a été annoncé par le ministre Paul Kaba Thiéba, le 19 juin 2017. Il a pour objectif de promouvoir l’autoemploi des jeunes et des femmes et leur insertion socioprofessionnelle. A terme, il ambitionne de financer 30 000 microprojets, de créer et consolider 90 000 emplois directs et plus de 100 000 emplois indirects. Le programme est doté d’un montant de 5,5 milliards de FCFA/an, soit 16,5 milliards de F CFA sur les trois ans.


Nadège YE
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