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Societé Civile Burkinabé : La Coalition « Bori bana » est née
Publié le lundi 29 mai 2017  |  Le Pays
Safiatou
© aOuaga.com par A.O
Safiatou Lopez/Zongo, présidente d`honneur du Cadre de concertation nationale des organisations de la société civile (CCNOSC)




« Bori bana » comme pour dire « ça suffit, trop c’est trop », est la dernière-née des Organisations de la société civile (OSC) au Burkina Faso. Sa naissance a été actée le 28 mai 2017 à la Maison du Peuple de Ouagadougou. La coalition « Bori bana », portée par le triumvirat Marcel Tankoano du M21, Hervé Ouattara du CAR et Safiatou Lopez/Zongo, a fait son baptême de feu sous les applaudissements et les cris stridents d’un public jeune. Au cours du lancement de la coalition, les membres fondateurs ont fait un exposé de la situation nationale et montré dans quel sens la coalition compte s’engager.

Dans la cour de la Maison du Peuple, nous voyons plusieurs cars garés. Un peu devant, c’est une longue file de jeunes gens et de femmes que l’on voit entrer dans la cuvette de la Maison du Peuple. Et même que certains sont venus de Bobo-Dioulasso, spécialement pour la circonstance. A l’intérieur de la Maison du Peuple, l’ambiance est infernale. Une fanfare qui distille des notes pour tenir en haleine ceux qui sont déjà sur place. Après la fanfare, la sonorisation prend le relais et diffuse de la musique à connotation engagée, en l’occurrence du reggae. Tous les ingrédients sont réunis pour que l’on pense que nous sommes à un meeting de parti politique. Que nenni ! «Certains ont fait couler des rumeurs que nous avons pour intention de créer un parti politique. Si tel était le cas, personne n’a le monopole de la création de parti politique au Burkina Faso. Mais aujourd’hui, nous vous rassurons que tel n’est pas notre objectif. Notre objectif, c’est d’amener nos dirigeants à regarder dans le sens des aspirations du peuple burkinabè », indique dame Safiatou Lopez/Zongo, porte-parole de la coalition « Bori bana », sur un ton révolutionnaire qui n’épargne ni les dirigeants actuels, ni ceux qui les entourent. En effet, chacun en a eu pour son grade. Telles des flèches, Safiatou Lopez lance : « Le paysage économique du Burkina Faso est catastrophique, n’en déplaise au Premier ministre Paul Kaba et à son gouvernement qui le trouvent satisfaisant ». Relativement aux engagements pris par le président du Faso lors de la campagne électorale, Safiatou Lopez/Zongo a trouvé « qu’ils tardent à se matérialiser à travers des réformes conséquentes, laissant les populations dans des inquiétudes légitimes ». Comme pour s’en convaincre, elle s’adresse à ses interlocuteurs : « Les jeunes, avez-vous du travail ? » « Non », répondent-ils en chœur. « Les femmes, avez-vous du travail ? » « Non », répondent-elles en chœur. Toute chose qui l’a conduite à tenir les propos suivants : « Nous nous interrogeons chaque jour sur la capacité réelle de nos autorités actuelles à diriger le Burkina Faso post-insurrectionnel », alors que « notre peuple a besoin de réformes courageuses qui peuvent améliorer ses conditions de vie actuelles ». Et comme si cela ne suffisait pas, elle trouve que « l’autorité de l’Etat tarde à s’affirmer et le citoyen lambda plonge de plus en plus dans la désillusion ». A l’endroit des détracteurs de la coalition « Bori bana », Safiatou Lopez/Zongo dit ceci : « A tous ceux qui passent leur journée entière à maudire le régime actuel et qui, pour des intérêts égoïstes, sont prêts à sortir officiellement faire semblant de le défendre, d’appeler nos camarades et leur proposer des postes, juste pour nous démobiliser, nous leur demandons de manger et de se taire, car leurs objectifs sont voués à l’échec ». Et elle martèle : « Nous ne sommes pas à la recherche de postes politiques ». A l’endroit de ses propres détracteurs, Safiatou Lopez/Zongo déclare : « A tous ceux qui disent que je veux prendre leur place de leadership, je ne me considère pas plus leader que quiconque. J’apporte à ma manière ma modeste contribution au changement réel auquel aspire notre peuple, changement pour lequel nous avons perdu des camarades et rien d’autre. Ils peuvent se rassurer que je n’envie pas leur place. Je me réjouis de la place que Dieu m’a donnée. Mais, je leur dis que le Dieu de la vérité se chargera de leur enlever le masque qu’ils portent pour que le peuple sache exactement qui ils sont et quelles sont leurs motivations réelles ». Revenant à la gestion du pouvoir, Safiatou Lopez/Zongo fait comprendre que « des signaux inquiétants nous interpellent tous face à la gestion du pouvoir actuel », avant d’ajouter que « les mêmes facteurs qui ont conduit à la chute de la dictature du régime Compaoré se mettent progressivement en place ». Et Hervé Ouattara du CAR d’enfoncer le clou : « Nous avons décidé de prendre nos responsabilités et cette fois-ci, ce sera un nettoyage complet ». Il continue : « le mouvement que nous avons créé aujourd’hui, a fait paniquer plus d’un. Mais je ne sais pas pourquoi ils ont peur. Ils ont dit qu’ils nous ont formés et nous avons bien appris la leçon qu’eux-mêmes nous ont apprise ; comment faire la fourberie pour accéder au pouvoir d’Etat ». L’un des membres du triumvirat est Marcel Tankoano du M21. Ce dernier s’est contenté de faire comprendre que « la patience a une limite, la souffrance également ». C’est pourquoi « nous avons décidé de refuser l’imposture. Tous ceux qui ne pensent qu’à leur tube digestif, ne pourront plus continuer. Nous serons impitoyables face aux dérives », a laissé entendre Marcel Tankoano du M21. Comme pour marquer la détermination de la Coalition « Bori bana », le président du M21 lâche : « Nous sommes prêts à aller au combat et nous n’allons pas reculer, même devant la mort ».

Actualité oblige ! La coalition « Bori bana » a condamné énergiquement les affrontements entre les populations de Tialgo et les groupes d’auto-défense Koglweogo. Pour elle, cela relève de l’irresponsabilité du gouvernement qui peine à trouver des solutions face aux problèmes d’insécurité et de recrudescence des violences perpétrées sur les populations. Aussi a-t-elle condamné l’agression de l’artiste Adja Divine et appelle le gouvernement à plus de fermeté dans la répression de ces actes barbares.




Françoise DEMBELE
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