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Agression du journaliste Guézouma Sanogo : "Non à la violence des gendarmes contre les journalistes !", s’insurgent l’AJB et le SYNATIC
Publié le mardi 16 mai 2017  |  Autre presse
18e
© RTB par Aboubakar Sanfo
18e anniversaire de l`assassinat de Norbert Zongo : dépôt de gerbes sur les tombes des suppliciés
Mardi 13 décembre 2016. Ouagadougou. Le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP) a débuté la commémoration du 18e anniversaire de l`assassinat du journaliste Norbert Zongo et de ses trois compagnons par un dépôt de gerbes sur leurs tombes et au carré des martyrs de l`insurrection de fin octobre 2014 et du putsch avorté de septembre 2015. Photo : Guézouma Sanogo, président de l`Association des journalistes du Burkina (AJB)




Ceci est une déclaration conjointe de l’Association des journalistes du Burkina (AJB) et le Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC) relative à l’agression du journaliste Guézouma Sanogo par un gendarme lors de la dernière édition de la Journée nationale du paysan (JNP) à Kaya dans la province du Sanmatenga (région du Centre-Nord).

Guézouma Sanogo, journaliste à la Radiodiffusion du Burkina et président de l’Association des journalistes du Burkina (AJB), a été violemment agressé par un gendarme à l’ouverture de la Journée nationale du paysan (JNP), le 12 mai 2017 à Kaya. Alors que le journaliste cherchait à regagner sa place sous une tente dressée pour la presse, un gendarme l’a bousculé à plusieurs reprises avant de le projeter violemment au sol, visage contre terre. Le journaliste a été blessé au visage et son état a nécessité l’intervention immédiate du service médical présent sur les lieux.
L’AJB et le SYNATIC (Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture) sont indignés face à cette violence gratuite exercée sur un journaliste dans l’exercice de ses fonctions et n’ayant eu aucune attitude dangereuse pour la sécurité.
Nous nous demandons si l’agression de Kaya n’est pas un acte ciblé contre le président de l’AJB, acte par lequel certains gendarmes espèrent intimider l’ensemble des journalistes et particulièrement leurs organisations de défense.
Nous constatons que lors des trois dernières années, les violences exercées par les Forces de défense et de sécurité contre les journalistes, à l’image de ce qui s’est passé à Kaya, ne concernent que des gendarmes.
Il faut rappeler que le service de communication de la Gendarmerie avait déclaré aux journalistes le 16 avril 2015 que «On ne peut pas faire la sécurité sans faire du zèle».
En juin 2016, un journaliste de la télévision privée BF1, couvrant une manifestation des agents de la direction régionale du Centre de la Loterie nationale du Burkina (LONAB), a été physiquement agressé et sa caméra confisquée par des gendarmes.
En 2015, des gendarmes ont brutalisé et humilié un journaliste du journal Le Reporter pour avoir juste pris des photos du pont Nazinon.
Dans la même année, des gendarmes ont brutalisé et humilié un journaliste indépendant qui s’était servi d’un gel antibactérien qu’un boutiquier a pris pour un produit endormant utilisé par des voleurs. Ils ont même perquisitionné son domicile.
Comme on le constate, ce n’est pas parce que les journalistes refuseraient de respecter les consignes de sécurité qu’ils sont brutalisés. La violence des éléments de la Gendarmérie contre les journalistes ne doit pas être banalisée ou considérée comme de simples incidents entre deux entités travaillant dans les mêmes espaces.
Pourtant, de nombreuses actions ont été entreprises pour une compréhension mutuelle et une relation apaisée entre forces de défense et de sécurité et journalistes.
Ainsi, lors de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse le 3 mai 2017, le Centre national de presse Norbert Zongo a organisé un atelier qui a réuni journalistes et forces de défense et de sécurité sur leurs rapports de travail dans le contexte actuel d’insécurité. Déjà en juillet 2016, l’AJB avait initié une telle rencontre à Koudougou avec des représentants de la Police, de l’Armée et de la Gendarmerie.
En dépit de ces actions, l’agression du journaliste Guézouma Sanogo à Kaya ajoutée à d’autres actes de violence similaires montrent visiblement que la gendarmerie a du mépris vis-à-vis des médias.
C’est pourquoi et en entendant la suite à donner à cette agression, l’AJB et le SYNATIC :
• condamnent fermement cet acte violent, barbare et injustifiable d’un gendarme contre un journaliste invité à une cérémonie ;
• dénoncent le recours systématique des forces de l’ordre à la violence contre des citoyens ;
• disent non aux agissements incompréhensibles de la gendarmerie contre les journalistes.
Ils apportent leur total soutien au camarade Guézouma Sanogo et à sa famille et lui souhaitent prompt rétablissement.
Nos organisations :
• saluent l’élan de solidarité des femmes et hommes de médias suite à cette agression ;
• appellent les confrères à ne céder ni aux intimidations ni aux violences et à continuer à exercer leur métier avec professionnalisme et dignité ;
• se réservent le droit d’appeler au boycott des activités où les journalistes sont violentés ;
• félicitent et encouragent tous les citoyens qui se sont mobilisés pour défendre la liberté de presse et les droits humains ;
• saluent la réaction du Président du Faso et attendent des actions concrètes pour assurer la sécurité des reporters lors des évènements.

Ouagadougou, le 15 mai 2017

Pour l’AJB,
Le Secrétaire général

Boukari OUOBA

Pour le SYNATIC,
Le Secrétaire général

Siriki DRAME

N.B : la titraille est du site


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