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«La discipline, la solidarité et la vigilance, votre boussole»
Publié le mardi 9 mai 2017  |  Sidwaya
Attaque
© aOuaga.com par A.O
Attaque de Nassoumbou : les militaires tués décorés et inhumés
Mardi 20 décembre 2016. Ouagadougou. Les 12 militaires tués dans l`attaque terroriste du 16 décembre dernier à Nassoumbou dans le Nord-burkinabè ont été décorés à titre posthume et inhumés au cimetière municipal de Gounghin. Photo : Simon Compaoré, ministre de l`Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité intérieure




Le ministre de la Sécurité intérieure, Simon Compaoré, a effectué une série de visites aux forces de sécurité du grand Ouest du Burkina Faso, les 6 et 7 mai 2017. Remonter le moral des troupes, les féliciter, toucher du doigt les réalités du terrain ont été, entre autres, les objectifs de la tournée.


Après les régions du Nord et du Sahel, le ministre de la Sécurité, Simon Compaoré, a poursuivi sa tournée chez les Forces de défense et de sécurité (FDS) dans le grand Ouest du pays, les 6 et 7 mai 2017. Accompagné du tout nouveau directeur général de la police nationale, Jean-Bosco Kienou, du représentant du chef d’Etat-major de la gendarmerie nationale, le commandant Léonid R. Diabri et d’autres collaborateurs, c’est par la brigade territoriale de Sabou, dans la région du Centre-Ouest que le ballet des rencontres a débuté le samedi 6 mai 2017. L’hôte du jour, après avoir passé en revue les troupes, a indiqué qu’il est sorti pour s’imprégner des conditions de travail des FDS sur le terrain et recueillir leurs préoccupations. Ensuite le commandant de brigade de Sabou, Bassiaka Ouattara, a pris la parole pour présenter sa structure et les différentes missions qui sont quotidiennement accomplies. Composée de 10 agents, la brigade couvre les départements de Sabou, Thiou, Sourgou et Poa. Comme doléances, M. Ouattara a souhaité la construction d’une caserne pour améliorer les conditions de travail, la fourniture de matériel bureautique et une dotation conséquente en carburant. Le ministre de la Sécurité intérieure, Simon Compaoré, a salué l’action des hommes sur le terrain pour relever le défi sécuritaire. Il a dit être conscient des difficultés multiples qu’ils rencontrent et travaille avec la hiérarchie militaire pour envisager des solutions adéquates. M. Compaoré a invité le personnel à cultiver l’esprit de solidarité et de discipline pour faire face aux challenges. La délégation ministérielle s’est ensuite rendue au commissariat de police du district de Sabou.


«Volonté et détermination »


Avant de donner la parole au commissaire de police, Boureima Bognini, Simon Compaoré a réitéré le même message d’encouragements et de félicitations pour les efforts consentis au profit du bien-être des populations. «Vous devez travailler avec toutes les autres forces pour gagner le combat contre l’insécurité. Certes, il y a des problèmes, mais avec de la volonté et de la détermination, on peut poser des actes louables», a-t-il affirmé.
En termes de difficultés, le commissaire a cité le manque de cellule de sûreté, le faible effectif et l’état de dégradation du plafond d’un bâtiment. Séance tenante, le ministre de la Sécurité a demandé au directeur général de la police nationale de faire passer l’effectif du personnel du poste de police de 14 à 20. Instruction a également été donnée pour évaluer la réhabilitation de la toiture du bâtiment dans un bref délai. De Sabou, c’est à Pouni, dans le Centre-Ouest, que Simon Compaoré s’est rendu. A la brigade territoriale tout comme au commissariat de police de ladite commune, les préoccupations relatives à la dotation en carburant et en moyens logistiques, à la construction de clôtures et à l’augmentation des effectifs ont été évoquées par les premiers responsables des deux structures. Des difficultés dont l’hôte du jour a dit avoir noté.
La compagnie de gendarmerie de Boromo dans la région de la Boucle du Mouhoun a été l’étape suivante de la ronde du ministre où il été accueilli par les autorités administratives. A ce niveau, félicitations, exhortation à la discipline et à la collaboration avec les populations ont été les maîtres-mots.
Le commandant de la compagnie, le lieutenant Arouna Derra, a soutenu que la compagnie est fonctionnelle depuis 2012 et dispose à ce jour de 64 agents. L’unité, a-t-il précisé, mène des missions d’orientation, de coordination et de contrôle des sous-unités qui sont sous sa direction. Les risques sécuritaires dans la zone se rapportent, aux dires du lieutenant Derra, aux accidents de la circulation à cause du trafic important sur la nationale n°1, aux crimes et délits liés à l’orpaillage artisanal et au caractère hétérogène de la gare escale de Boromo.


36 accidents en un trimestre


«De janvier à mars 2017, nous avons enregistré 36 accidents de la circulation à Boromo qui ont causé cinq morts», a-t-il étayé. L’insuffisance des effectifs, du carburant, la vétusté des moyens roulants, le déficit d’entraînement des hommes au tir à l’arme ont été les principaux tracas relevés. «En dépit d’un environnement difficile, vous œuvrez sans relâche à accomplir vos missions. Je vous invite à une union sacrée entre vous pour mieux faire face au défi sécuritaire. De notre côté, nous travaillons à faire en sorte que l’essentiel des moyens dont vous avez besoin soit mis à votre disposition», a dit Simon Compaoré avant de prendre congé de la troupe. A la direction provinciale de la police de Boromo, il a exposé l’objet de sa visite et remonté le moral des hommes. Des préoccupations similaires aux précédentes ont été aussi relayées. Pâ, dans la Boucle du Mouhoun, Houndé, Koumbia, Bama et Bobo-Dioulasso dans les Hauts-Bassins ont été les autres étapes de la journée du samedi 6 mai 2017. Le même message de félicitations et d’encouragements a été réitéré par Simon Compaoré à l’endroit des agents. A la direction régionale de la police des Hauts-Bassins, il a pris une heure et demie pour s’entretenir avec les policiers sur la nécessité de resserrer les rangs pour attaquer les ennemis communs que sont l’insécurité et la nébuleuse terroriste. Quant aux doléances formulées, il a souligné que toutes les initiatives possibles seront envisagées pour équiper conséquemment les forces de sécurité. Au soir de cette première journée où huit localités ont été sillonnées, le chef de la délégation a dressé un bilan à mi-parcours. «Nous avons entrepris ces sorties pour féliciter et soutenir les forces de sécurité qui font un travail remarquable dans des conditions extrêmement difficiles. La réalité confirme que les policiers et les gendarmes travaillent dans des conditions pénibles, que ce soit au Nord, au Centre, à l’Ouest ou à l’Est. Il était de bon ton de venir leur dire que nous sommes reconnaissants à ce qu’ils font pour les populations des villes et des campagnes», a argué Simon Compaoré. Le deuxième objectif poursuivi a été d’entendre les forces de défense et de sécurité sur les différentes préoccupations rencontrées dans l’accomplissement de leurs missions. La raison, a-t-il souligné, vise à leur prodiguer des conseils. «A l’occasion, nous avons parlé de la discipline qui est un élément cardinal dans la réussite de leurs missions. Il a été aussi question de solidarité parce qu’au regard du contexte difficile, on a besoin que gendarmes et policiers cultivent la solidarité entre eux», a-t-il soutenu.


Seconde étape


Le lendemain, le dimanche 7 mai, très tôt dans la matinée, le cortège ministériel a quitté Bobo-Dioulasso pour mettre le cap sur Kourouma dans la région des Hauts-Bassins. A 6 heures 45 minutes, la délégation est accueillie au commissariat de police de la commune par le commissaire Ahmidou S. Ouédraogo et les autorités administratives de la province du Kénédougou. Logé dans un bâtiment délabré qui menace de s’écrouler, ce poste de sécurité fait face aux mêmes difficultés relatives aux ressources humaines et matérielles. Tout en renouvelant ses félicitations et conseils au personnel, le ministre de la Sécurité intérieure l’a encouragé à rester vigilant afin de rassurer la population.
«Pour ce qui est des préoccupations, elles sont les mêmes partout. Au regard de la modicité des moyens, nous mettrons l’accent sur les priorités», a-t-il fait remarquer avant de se déporter à N’Dorola, à une vingtaine de Km de Kourouma. Les deux postes de sécurité (gendarmerie et police) visités sont inscrits au même registre des doléances. Les groupes d’auto-défense de la localité, communément appelés dozos, sont également venus à la rencontre du ministre et sa suite. La gendarmerie ouverte depuis 1973 dispose de 17 agents qui sont appuyés chaque semaine d’une dizaine d’autres venant de Bobo-Dioulasso, afin de parer à toute éventualité.


Une stèle à la mémoire des victimes


La commune rurale de Samorogouan dont la brigade territoriale de gendarmerie avait subi une attaque terroriste le 9 octobre 2015 a été la troisième destination de la journée. La visite a débuté par le commissariat de police. Avant l’entame des échanges, une minute de silence a été observée à la mémoire des trois gendarmes tombés lors de cette attaque. Face aux requêtes exprimées par le commissaire de police, Yiyireboula Bationo, le ministre a laissé entendre qu’il va apporter une «réponse appropriée» à la question des armements, tout en invitant le maire de la commune à aider le commissariat à résoudre la question d’approvisionnement en eau. «L’Etat doit faire des efforts pour soutenir nos forces, mais ses démembrements doivent également s’inscrire dans cette dynamique», a-t-il lancé avant d’arriver à la gendarmerie de Samorogouan où le bâtiment porte encore les traces de l’assaut terroriste. Le rituel d’une minute de silence a aussi été observé à la mémoire des victimes avant les discussions. Pour avoir payé de leurs vies dans la lutte contre l’insécurité, Simon Compaoré a souhaité qu’une stèle portant les noms des trois gendarmes soit implantée à l’entrée de la commune. Ce symbole doit être, à l’entendre, le symbole de l’hommage que la commune et, partant, la nation leur rend à jamais. Depuis les attaques, un escadron de la gendarmerie et un détachement militaire sont présents pour appuyer le personnel du poste. A la pléiade de doléances égrenées, le patron de la sécurité intérieure a promis un groupe électrogène et la réalisation urgente d’un forage à la sous-unité. A propos des propagateurs de courants extrémistes dans la zone, Simon Compaoré s’est voulu catégorie. «Je voudrais que vous observiez une tolérance zéro à l’encontre des personnes suspectes qui viennent faire des prêches violentes dans la localité. Si des gens viennent d’ailleurs pour endoctriner la population, arrêtez-les et renvoyez-les d’où ils sont venus», a-t-il martelé.


«Les rackets doivent cesser»


Autres lieux, réitération des encouragements et félicitations et préoccupations semblables évoquées au niveau des postes de sécurité. Il s’est agi de Orodara, chef-lieu de la province du Kénédougou et de Bérégadougou dans la région des Cascades. A Orodara, le commandant de la gendarmerie départementale de Ouagadougou, le colonel Sam Djiguiba Ouédraogo, est venu se joindre au convoi ministériel. La délégation s’est rendue à Yendéré, à 5 Km de la frontière avec la Côte d’Ivoire en passant par Banfora, chef-lieu de la région des Cascades où le ministre des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière, Souleymane Soulama, s’est joint à son homologue. Au poste de gendarmerie de Yendéré, M. Compaoré a, comme partout ailleurs, pris connaissance des réalités. Lui et son homologue en charge des transports ont félicité les agents qui y servent et ont promis de prêter une oreille attentive aux doléances. «Yendéré fait partie des frontières emblématiques du Burkina Faso et nous devons faire en sorte qu’elle mérite cette image», a signifié le ministre de la Sécurité intérieure avant de s’appesantir sur les rackets. Pour lui, ces pratiques qui portent préjudice aux usagers de la route et ternissent l’image du pays doivent cesser. Au poste de police de Yendéré, il a pu visiter le dispositif d’enregistrement biométrique récemment installé grâce à l’appui de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). «C’est un système performant qui permet d’enregistrer les entrées et les sorties du territoire. On peut détecter grâce à ce dispositif les faux papiers et les véhicules volés», a expliqué le chef du poste, Kuiliga René Guissou. Niangoloko et Banfora ont été les dernières escales du périple ministériel. «Au terme de notre sortie qui nous a amenés dans 15 communes, nous avons rencontré 29 animateurs d’unités et sous-unités de police et de gendarmerie. Nous leur avons transmis les félicitations et les encouragements du gouvernement burkinabè. Ce sont des agents qui assument des missions régaliennes de l’Etat en matière de sécurité, et ce, dans des conditions difficiles», a déclaré Simon Compaoré au terme de sa tournée. L’occasion lui a été offerte de constater la réalité des postes au-delà des simples rapports qui lui parviennent à Ouagadougou. Des bâtiments à réhabiliter, des clôtures à bâtir, des effectifs à rehausser, des dotations en moyens logistiques et en armement, sont autant de défis auxquels il va falloir s’attaquer. «La proximité que cette visite nous a permis d’avoir avec ces hommes qui forcent l’admiration et qui sécurisent notre territoire nous fait dire que cette sortie avait sa raison d’avoir lieu», a-t-il justifié. Au-delà des problèmes, a insisté Simon Compaoré, la discipline doit demeurer la force principale des armées.
«Même si vous disposez suffisamment de moyens adéquats, sans discipline, vous n’obtiendrez pas les résultats escomptés. La solidarité entre les agents est aussi capitale, car elle permet de maintenir le moral de la troupe au zénith. La vigilance doit être également de mise dans ce contexte particulier», a conclu le ministre. A chaque étape de son déplacement, Simon Compaoré a offert une dotation en carburant à toutes les unités et sous-unités de
sécurité.


Karim BADOLO
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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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