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L’opposition brandit la menace d’une motion de censure contre le gouvernement
Publié le lundi 1 mai 2017  |  Sidwaya
Meeting
© aOuaga.com par Séni Dabo
Meeting de l`opposition : conférence de presse du chef de file
Jeudi 20 avril 2017. Ouagadougou. Le chef de file de l`opposition politique (CFOP), Zéphirin Diabré, a animé une conférence de presse sur le meeting que cette partie de la classe politique compte organiser le 29 avril prochain




Le Chef de file de l’opposition politique (CFOP) a tenu, le samedi 29 avril 2017 à Ouagadougou, un meeting populaire de protestation contre la gouvernance du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et ses alliés. Au cours de ce meeting, l’opposition a révélé sa plate-forme politique et a menacé de déposer une motion de censure à l’Assemblée nationale contre le gouvernement de Paul Kaba Thiéba.

C’est dans une cuvette de la Maison du peuple bondée du monde que l’opposition politique burkinabè, réunie autour du Chef de file de l’opposition politique (CFOP), Zéphirin Diabré, a tenu, ce samedi 29 avril 2017, son premier meeting populaire après le retour du pays à la démocratie en fin 2015. Habillés en tee-shirt à l’effigie de leurs partis politiques respectifs, les militants de l’opposition ont rallié la Maison du peuple, pour écouter la nouvelle plate-forme de lutte et resserrer les rangs pour les luttes futures. C’est à 15h15 minutes que Zéphirin Diabré et les autres chefs de partis politiques, ont fait leur entrée dans la cuvette de la Maison du peuple sous la clameur des militants. Après un bain de foule, à l’intérieur comme à l’extérieur de la Maison du peuple, le Chef de file de l’opposition politique, Zéphirin Diabré, a laissé entendre sa satisfaction sur la mobilisation en ce premier rendez-vous populaire du CFOP après sa reconfiguration. Il a même lancé un mot de provocation à l’endroit de ceux qui avaient prédit l’échec de ce meeting : « Il parait que certains disent que l’opposition ne peut pas mobiliser un rat dans ce pays ! Et bien, qu’ils viennent voir ce qui se passe aujourd’hui à la Maison du peuple de Ouagadougou ». Il a invité les militants de l’opposition à ne pas se laisser intimider par le pouvoir en place qui diabolise l’ancienne majorité le jour mais manœuvre par personnes interposées la nuit pour rencontrer son ancien leader, Blaise Compaoré.

Eviter la justice à deux vitesses

Pour lui, au-delà de l’opposition dans sa diversité, le peuple reconnait que le MPP gère mal le pouvoir et que le pays est sous perfusion. « Nous sommes là aujourd’hui, parce que le MPP a trahi l’idéal pour lequel nous avons, en son temps parcouru et re-parcouru les artères de Ouagadougou et des autres villes. A peine plus d’un an après leur arrivée au pouvoir, notre désillusion est totale ! Et notre découragement est sans pareil », soutient M. Diabré. Morosité économique, retour de certaines pratiques comme la corruption et le favoritisme à travers les marchés de gré à gré, la politisation de l’administration, le chômage de la jeunesse, sont autant de maux qui minent la société burkinabè à entendre Zéphirin Diabré. C’est pourquoi, a-t-il ajouté, l’opposition, qui n’entend pas être « bissongo » mais une opposition « caillou », reprend son bâton de pèlerin pour rappeler que le peuple a faim, que l’argent ne circule pas et que les soins ne sont pas gratuits. Evoquant le sujet de la réconciliation, le Chef de file de l’opposition a reconnu qu’il faut aller à l’apaisement des cœurs mais selon la démarche vérité-justice et réconciliation. A entendre M. Diabré, si tous les acteurs sont d’accords pour cette démarche, il faut éviter la justice à deux vitesses. « Oui à la justice ! Mais une justice qui est la même pour tous. Si on doit attraper des voleurs, il faut attraper tous les voleurs. S’il faut attraper les criminels, il faut attraper tous les criminels. Mais on ne peut pas attraper les voleurs de grande taille et laisser les voleurs hommes courts, ni attraper les criminels de teint clair et laisser les criminels de teint noir », a soutenu Zéphirin Diabré. Au regard du bilan du gouvernement de Paul Kaba Thiéba, jugé peu satisfaisant par l’opposition, le Chef de file de l’opposition prend l’engagement de soumettre à l’assemblée des chefs de partis de l’opposition, l’idée d’une motion de censure contre le gouvernement, qui sera soumise ensuite aux députés de l’opposition pour action.

La Plate-forme de l’opposition

Au cours de ce meeting, l’opposition a dévoilé à ses militants sa nouvelle plate-forme de lutte articulée autour de cinq points à savoir « la gouvernance politique et juridique », « la gouvernance administrative et locale », « la gouvernance économique et du développement », « la gouvernance sociale » et « la gouvernance diplomatique et l’intégration régionale ». Au sujet de la gouvernance politique et la consolidation de l’Etat, l’opposition interpelle le président d Faso sur l’indépendance de la justice, la nécessité de la relecture du code électorale, la suppression de la liste nationale et la conservation de la province comme circonscription électorale pour les élections législatives. L’opposition demande en outre la vérité et la justice pour tous les crimes de sangs et crimes économiques sans discrimination et l’accélération du traitement des dossiers des martyrs et des blessés de l’insurrection populaire et du coup d’Etat. Dans cette plate-forme, le CFOP demande au régime en place de mobiliser trois régiments au nord, de créer une troisième région aérienne à Ouahigouya et de doter les Forces de défense et de sécurité de moyens conséquents pour contrer le terrorisme. Sur la question de la politique monétaire, l’opposition invite le chef de l’Etat « d’initier courageusement et sans tabou une réflexion sur l’avenir du FCFA, en concertation avec les autres Etats membres de l’UEMOA et d’œuvrer pour accélérer la création d’une monnaie unique de la CEDEAO comme préconisé par son traité fondateur ». De la question du genre, de l’éducation, de la santé, de l’accès à l’eau et à l’assainissement, du logement, du pouvoir d’achat des travailleurs, des Burkinabè de l’extérieur, la plate-forme de l’opposition interpelle le régime en place à des réflexions pour des solutions idoines. Pour l’opposition politique ce document a pour objectif d’offrir des marqueurs qui serviront désormais à l’interpellation du gouvernement.


Lassané Osée OUEDRAOGO
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