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Procès du dernier gouvernement de Blaise Compaoré : Le dossier renvoyé au 4 mai prochain
Publié le vendredi 28 avril 2017  |  Sidwaya
Procès
© Le Reporter par Aimé Nabaloum
Procès de la répression de l`insurrection populaire : l`audience renvoyée au 4 mai
Jeudi 27 avril 2017. Ouagadougou. La Haute cour de justice a renvoyé au 4 mai le procès des membres du dernier gouvernement de Blaise Compaoré poursuivis pour la répression de l`insurrection populaire de fin octobre 2014




Le jugement par la Haute Cour de Justice des membres du dernier gouvernement du régime Blaise Compaoré s’est ouvert hier, jeudi 27 avril 2017 au Tribunal de grande instance de Ouagadougou. Cependant, sur demande du barreau du Burkina Faso et des conseils des accusés, le procès a été renvoyé au 4 mai prochain.


Hier jeudi 27 avril 2017, la zone du palais de justice de Ouagadougou était quadrillée par les forces de l’ordre qui y contrôlaient les passages des citoyens. Et pour cause, la Haute Cour de justice (HCJ) créée depuis 1995 y tenait son premier exercice, celui du jugement de 32 des 34 membres du dernier gouvernement de Blaise Compaoré pour complicité d’homicide volontaire, de coups et blessures volontaires. Ce, en raison de leur participation au Conseil des ministres du 29 octobre 2014, qui a pris une réquisition complémentaire spéciale faisant appel à l’armée pour maintenir l’ordre avec usage d’armes à feu afin d’empêcher les manifestations visant à contrecarrer la modification de l’article 37 de la Constitution par l’Assemblée nationale. Après donc de multiples fouilles aux titres de mesures sécuritaires, les journalistes accèdent à la salle du procès à 7h 37. L’ancien Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, les ex- ministres en charge de l’administration territoriale, Jérôme Bougouma, de la fonction publique, Vincent Zakané et celui en charge de l’alphabétisation, Amadou Diemdoda Dicko, sont déjà installés dans le box des accusés. L’air serein, ils discutent avec le sourire aux lèvres. Les autres anciens ministres arrivent au compte-gouttes. Chaque nouvel arrivant est accueilli par des accolades et des salutations chaleureuses de ses camarades prévenus. La plupart d’entre eux ont perdu du poids mais affichent la quiétude. Les preneurs d’images se bousculent et jouent au chat et à la souris avec les éléments de la sécurité pour immortaliser les instants « historiques ». Aussi, chaque arrivant est assailli de flash.

C’est dans cette ambiance que les généraux Djibrill Bassolé et Gilbert Diendéré font leur entrée, le deuxième en tant que témoin. Cela occasionne des mouvements au niveau de nombreux journalistes nationaux et internationaux présents, chacun voulant arracher un mot aux nouveaux arrivés. Toutes les tentatives restent vaines. Ils ne pipent aucun mot tout comme les anciens ministres. Seul l’ex-chef du gouvernement s’est ouvert à la presse. « Je suis serein et j’ai confiance en la justice de mon pays », déclare Luc Adolphe Tiao. Aviez-vous déjà imaginé vous retrouver dans une situation pareille ? « Dans la vie, tout est possible », répond-t-il. Le ballet des accusés continue, de même que celui des témoins, des avocats de la défense et des citoyens qui ne veulent pas se faire compter l’évènement.


Blaise Compaoré et cinq autres absents


Ainsi, les membres de la HCJ arrivent dans une salle d’audience archicomble à 9h10. S’en suit alors l’appel nominal des accusés et de leurs conseils. 25 prévenus répondent présents. Aux abonnés absents, il y a l’ancien président Blaise Compaoré, en sa qualité de ministre de la Défense, les anciens ministres en charge de l’économie, Lucien Marie Noël Bembamba, de l’éducation nationale, Koumba Boly, de l’énergie, Salif Lamoussa Kaboré, de l’agriculture, Mahama Zoungrana, des ressources animales, Tinga Jérémie Ouédraogo, et du ministre d’Etat, chargé de mission auprès de la Présidence, Assimi Kouanda. Après la lecture des listes des témoins, le président de la HCJ, Mathieu Bebrigda Ouédraogo, dévoile le contenu d’une correspondance du Barreau du Burkina Faso. Compte tenu de sa rentrée solennelle qui est « un évènement majeur auquel tous les avocats doivent prendre part », le barreau demande le renvoi du procès. Sensible à la requête, la Cour décide de reporter le procès au 3 mai. Mais cette date ne rencontre pas l’assentiment des maîtres Dieudonné Bonkoungou et Bartherlè Mathieu Somé, conseils de certains accusés et par ailleurs délégués du barreau pour représenter les autres conseils pris par la rentrée solennelle. Ils demandent la reprise du procès le 11 mai. «Ça fait seulement deux jours que nous avons reçu les dossiers, nous demandons du temps pour organiser la défense de nos clients. Il n’y a pas de recours possibles pour les décisions de la HCJ. Il faut donc éviter la précipitation si nous voulons la manifestation de la vérité et la justice », a-t-il plaidé. Ces arguments sont balayés du revers de la main par le ministère public qui assure que les notifications ont été faites depuis le 14 avril. Au regard « des importants moyens mobilisés (location de chaises et de sonorisations…)» pour la, tenue du procès, il consent à la date du 3 mai et non à celui du 11 pour la reprise du procès. Après des concertations avec les autres membres de la Cour, le président du HCJ, Mathieu Bebrigda Ouédraogo annonce la date du 4 mai 2017 pour la reprise du procès à 9h. Sur ce, la séance fut levée.


Eliane SOME
elianesome4@gmail.com
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