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Sécurisation des services privés: Inquiétude dans les banques
Publié le mercredi 19 avril 2017  |  Sidwaya
La
© Autre presse par DR
La banque panafricaine, Ecobank




Des éléments du Groupement des compagnies républicaines de sécurité (GCRS) ont observé un sit-in, dans la matinée du mardi 18 avril 2017, désertant les institutions bancaires. L’inquiétude des usagers est visible, malgré les plans « B » de sécurité.

Mécontents de leurs conditions de vie et de travail, les policiers ont refusé d’assurer le service privé, notamment dans les structures bancaires afin d’observer un sit-in au camp du Groupement des compagnies républicaines de sécurité (GCRS). A l’agence Zogona du groupe de la Banque of Africa (BOA) à Ouagadougou, deux agents de la société First security BBS sont visibles, l’un, a en main le détecteur de métaux et se charge de la fouille des clients désireux d’accéder à la banque. A l’intérieur, le second assure la garde, fusil à l’épaule. L’un d’eux renseigne que d’habitude, deux policiers « bien armés » les tiennent compagnie. Un responsable de l’agence informe qu’il a constaté l’absence des policiers dans la matinée, du mardi 18 avril 2017. Sur les motifs de cette « désertion », sa durée, il dit ne pas disposer de ces détails. Mais, la sérénité ne semble pas être au rendez-vous. Les clients interrogés ont du mal à digérer cette situation. « Comment peut-on traiter des gens qui exposent leur vie de la sorte ? », fulmine-t-elle. Pour elle, dans le contexte sécuritaire qui prévaut, un « meilleur traitement » des policiers ne souffre d’aucun débat. Boukaré Ouédraogo, commerçant et client de l’agence de Rood Woko (grand marché) de Ecobank dénonce une attitude de la hiérarchie « à vivre sur le dos des soldats ». Ici, deux éléments de Services Universels Security protègent les travailleurs et les clients. Les employés se refusent à tout commentaire, car ils « n’ont pas reçu l’autorisation d’en parler ». Ils disent avoir constaté l’absence des policiers et s’en remettent aux vigiles. La même démarche est respectée au siège de la Société générale du Burkina Faso (SGBF), dont la grande porte est gardée par 4 agents First security BBS. « On ne communique pas sur la sécurité. Si vous voulez, il faut adresser une demande officielle à la direction générale de la banque. Peut-être qu’on vous recevra », soutient un chef de service. Et d’ajouter, face à notre insistance : « Nous avons les policiers et les vigiles qui nous gardent. Sur les aspects sécuritaires, nous n’avons vraiment pas de problème ». Il admet tout de même que le manque des agents de sécurité de l’Etat constitue un « vide » étant donné que ce sont des professionnels. Notre interlocuteur invite « chaque collaborateur au respect du cahier des charges ».

« Ce que nous payons en une journée à la hiérarchie, c’est ce qu’on leur donne en trois mois »

Au siège de la Banque atlantique, près du grand marché de la capitale burkinabè, deux policiers du Commissariat central de police de Ouagadougou (CCPO) étaient en poste aux environs de 10h30, en compagnie de leurs « collègues » de Zaka sécurité MKS. Mais, dans les agences de Larlé et de Kwamé- Nkrumah, aucun policier ne s’est présenté, selon une source en charge de la sécurité de la banque. Les soldats chargés de sécuriser l’agence de la banque Atlantique des 1200 logements ont déserté les lieux après des échanges téléphoniques, et dans celle de Ouaga 2000, un seul policier serait de garde, toujours aux dires de la source. C’est à 10h55 que les éléments de la CRS ont pris service au siège de la banque, sous le regard d’un contrôleur du CCPO, venu constater la présence de ces agents. « Cette situation nous cause beaucoup de problèmes. On est obligé de mettre en place un plan « B » avec d’autres personnes », indique-t-elle. Les services commerciaux et clientèles de l’institution sentent une « méfiance des clients ». « Les gens ne sont pas contents. On a toujours en tête les mutineries de 2011. Déjà, qu’on n’a pas l’argent, si on n’est pas en sécurité, ça sera vraiment compliqué », affirme notre interlocuteur. A l’en croire, une institution financière peut verser au minimum 2,5 millions de F CFA par mois pour bénéficier des services de la police. « Ce que nous payons en une journée à la hiérarchie, c’est ce qu’on leur donne en trois mois. C’est très dérisoire. Ils ont raison, surtout qu’ils risquent leur vie. Si jamais une banque est attaquée, ils sont les premières victimes. Ils exposent leur vie, et après ils n’ont rien. Ce n’est pas normal », s’emporte-t-il. Il invite le gouvernement à prendre ses responsabilités.

Djakaridia SIRIBIE
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