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Assemblée Nationale : l’état de la nation selon « Saint Paul"
Publié le mardi 18 avril 2017  |  L`Observateur Paalga
Situation
© aOuaga.com par A.O
Situation du Burkina en 2016 : le Premier ministre face aux députés pour son discours
Vendredi 14 avril 2017. Ouagadougou. Le Premier ministre est devant les députés de l`Assemblée nationale pour, comme le veut la Constitution, faire le bilan exhaustif du Burkina en 2016 à travers son discours sur la situation de la nation




Au terme d’un discours d’environ 3 heures d’horloge, le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, a présenté au Parlement la situation de la Nation lors d’une séance plénière le «Grand Vendredi» 14 avril 2017. Alors que la communauté chrétienne s’apprêtait à célébrer l’agneau immolé, le chef du gouvernement portait sa croix devant les députés pour défendre les actions de son équipe. « Le Burkina Faso est en marche, il se porte de mieux en mieux, le pays redémarre, Burkina Faso is back », ces phrases revenaient comme un leitmotiv. Pour étayer ses déclarations, il n’a cessé de pointer du doigt le taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB) réel, qui est de 6,2% en 2016, et celui de 7,8% projeté en 2017. Selon lui, les «faits sont têtus», n’en déplaise à ceux qui sont tentés par la sinistrose. Qu’à cela ne tienne, ce grand oral a été diversement apprécié par les élus nationaux.

En ce vendredi saint, les esprits étaient déjà à la fête, celle de l’agneau immolé. Comment faire pour donner la joie aux siens en cette période de vaches maigres ? se demandait plus d’un. Mais au sommet de l’Etat, la préoccupation est tout autre : comment justifier les actions du gouvernement face aux nombreuses attentes des citoyens? Ainsi pour la deuxième fois, le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, était face à la Représentation nationale pour exposer la situation de la Nation. Pour ce grand rendez-vous républicain respecté conformément aux exigences de la Constitution, le Parlement était surbooké. En plus des députés, il y avait, entre autres, le corps diplomatique, les membres du gouvernement, des représentants d’OSC sans oublier des militants du parti au pouvoir qui ne voulaient pas se laisser conter un tel événement. Conséquence : une dizaine de reporters étaient obligés de garder la station debout avec tout ce que cela comportait comme difficultés dans les prises de notes. C’est dans ce décor que le chef du gouvernement prendra la parole à 10h 22mn.

Dans un débit lent, partagé entre la nécessité de se coller au papier et la volonté de s’en détacher pour donner l’impression de maîtriser son sujet, le chef de l’exécutif burkinabè a, durant environ trois heures de temps, fait une radioscopie de la vie de la Nation. Il a débuté son propos par une des questions majeures du moment ; celle de la recrudescence des attaques terroristes dont le Faso a été victime en 2016. Après avoir exprimé la solidarité et la compassion du gouvernement aux familles endeuillées, il a mentionné qu’au-delà de l’émotion et de la douleur, cette guerre imposée vient raviver le patriotisme, le sens du sacrifice et la détermination à ne rien céder aux terroristes. «Nous n’avons pas peur de nos ennemis et nous sommes déterminés à nous battre pour préserver ce qui nous est cher, la liberté, la démocratie et notre souveraineté», a-t-il signifié. Et d’ajouter que le Burkina Faso est en marche, qu’il se porte de mieux en mieux après les graves crises socio-politiques de 2014 et 2015. Il se fonde sur le taux de croissance de l’économie nationale qui est de 6,2% en 2016 malgré la conjoncture financière difficile. Paul Kaba Thiéba en veut pour preuve aussi l’éligibilité du pays au second compact du Millenium challenge corporation (MCC) en 2016, ce qui témoigne de la crédibilité retrouvée et des efforts fournis par le gouvernement et l’ensemble du peuple. Le pays redémarre, a-t-il souligné, car il y a eu également la conception et le début de la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES) qui est «notre boussole et notre espérance pour mettre fin à la pauvreté et aux inégalités (…) ».

En évoquant les réalisations dans le domaine de la santé, le Premier ministre a précisé qu’en 2016, 59 nouveaux Centres de santé et de promotion sociale (CSPS) ont été construits, portant leur nombre total à 1767 ; ce qui a le mérite de rapprocher les centres sanitaires des populations. La distance moyenne à parcourir par les patients pour s’y rendre est de 6,1 km contre 6,8 km en 2015. De plus, 48 CSPS de chefs-lieux de communes ont été transformés en Centres médicaux, et 257 réhabilités. En matière de perspectives, les actions du gouvernement pour 2017 consistent à : poursuivre l’amélioration de la qualité et l’augmentation de la quantité de l’offre des services de santé ; mettre à la disposition des centres de santé des ressources humaines et des infrastructures aux normes internationales, entre autres.

Paul Kaba Thiéba s’est par ailleurs exprimé sur la politique de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur, de la formation professionnelle, de l’approvisionnement en eau potable, de l’assainissement, de la promotion de la femme, du sport, pour ne citer que ces aspects. Il a clos son intervention en prenant un engagement : « A court terme, à titre de réponse d’urgence, je m’engage, dans les semaines à venir, à mettre en place un programme spécial en faveur des jeunes et des femmes. Doté de cinq milliards de FCFA, ce programme permettra de financer très rapidement les initiatives économiques», a-t-il conclu sous un tonnerre d’applaudissements. Il était 12h 58.

«Aucun Burkinabè ne peut remettre en cause le modèle économique et social du Président Kaboré »

Après une suspension de 30 minutes, la plénière a repris avec la série de questions des différents groupes parlementaires. Le chef du gouvernement a classé ces questions en deux ordres : politique et technique. Le sujet choisi pour débuter la série de réponses a été le PNDES. « Aucun Burkinabè ne peut remettre en cause le modèle économique et social du président Roch Kaboré. A moins de ne pas être honnête. C’est la voie la plus réaliste, la plus courageuse pour sortir le pays de la pauvreté. Quand nous avons rencontré la Banque mondiale, elle a dit que le document est inattaquable », a soutenu le premier ministre.

Quant à l’assertion selon laquelle l’argent ne circule plus, Paul Kaba dit de qui elle découle : «Ce sont les nostalgiques de l’ancien système ». Pour lui, l’argent circulait à cause de la corruption. Et de poursuivre que si certains s’en plaignent de nos jours, c’est parce que le gouvernement essaie d’assainir l’économie en injectant l’argent dans les circuits normaux. Concernant l’avenir du franc CFA, il a estimé que c’est une question compliquée qui ne doit pas être discutée en public. Il reste convaincu que le plus important n’est pas la question monétaire mais les réformes structurelles. «Au Burkina, nous avons beaucoup plus à faire que de nous attaquer à la monnaie. Cette question est secondaire. Il faut mettre en œuvre des réformes qui vont permettre d’accroître la productivité agricole, la compétitivité de l’économie».

« Ne tombez pas dans la sinistrose »

Fait partie des préoccupations soulevées, la question de la réconciliation nationale. Le chef de l’exécutif a estimé qu’il y a un préalable : «La vérité, la justice et la réconciliation. C’est le chemin. Il faut que justice soit rendue. C’est un préalable pour la réconciliation. Rassembler les Burkinabè c’est notre devoir et nous nous y attelons».

Face aux députés, le responsable du gouvernement a reconnu officiellement les groupes d’autodéfense : les koglweogo. «Ce sont des groupes d’autodéfense qui se sont constitués pour faire face à des préoccupations objectives. Nous les avons reconnus et avons pris la résolution de les encadrer. Chaque fois qu’il y aura un délit, qu’ils transgresseront une loi, ils seront traduits en justice pour répondre de leurs actes. Force doit rester à la loi. Et ce sont les forces républicaines qui doivent assurer le pouvoir d’Etat ».

Sur les fonds communs qui sont à l’origine des grognes de certains syndicats, Paul Kaba Thiéba n’a pas souhaité se prononcer. Il s’est contenté d’affirmer qu’il y a au Burkina 21 fonds communs qui coûtent 34 milliards de francs CFA aux contribuables sans aucune autre mention.

Par rapport à l’éducation, le PM voit une sorte de dérives. «On s’est focalisé sur l’enseignement général et on a abandonné celui technique. L’éducation n’est pas adaptée à la politique économique du pays. C’est un enjeu national et, au-delà de nos divergences, on devrait être d’accord sur cette question ». C’est en substance les réponses du PM aux préoccupations des députés. Avant de quitter l’hémicycle il a rassuré la représentation nationale : «Ne tombez pas dans la sinistrose. Ailleurs l’herbe n’est pas plus verte qu’au Burkina. Nous avons un pays merveilleux ».


Abdoul Karim Sawadogo

Lévi Constantin Konfé

Aboubacar Dermé
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L`Observateur Paalga N° 8221 du 27/9/2012

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