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Etre Touareg au Burkina : « Ici, quand on a la peau claire, on est présumé terroriste »
Publié le mardi 11 avril 2017  |  Le Monde




Le camp de réfugiés de Goudoubo, dans le nord-est du Burkina Faso.
C’est l’une des zones les plus fréquentées de Ouagadougou. Autour du grand marché de la capitale du Burkina Faso, les taxis et les motos jouent des coudes pour se frayer un passage entre les piétons. Cet après-midi du 24 mars, un homme d’origine touareg – une ethnie majoritairement implantée au Mali – descend d’un bus, devant un grand magasin de la place. Les regards des commerçants convergent immédiatement vers lui. Il a la peau claire, porte un turban beige et une veste large : c’est suffisant pour le considérer comme suspect. Présumé « coupable », il finira par être fouillé puis remis aux forces de sécurité. Faute de preuves, il sera vite relâché.

Présentation de notre série Le Burkina Faso à l’épreuve du terrorisme

Quelques minutes plus tard, sa photo est publiée sur la page Facebook d’une radio burkinabée. « Regardez-le… Il me met dans tous mes états, ce que je ressens pour lui, c’est plus que de la haine. » « De vrais criminels. » « Belle action qui doit se généraliser. » Les commentaires postés sous la photo en disent long sur un phénomène qui, depuis l’accélération du rythme des attaques terroristes dans le nord du Burkina Faso, prend de l’ampleur. Les Touaregs, ou « peaux claires », comme les appellent les Burkinabés, sont de plus en plus stigmatisés.

Délit de faciès

Touaregs, terroristes, réfugiés. La confusion est courante. Son origine est à chercher du côté de la guerre au Mali. Après le début des combats, en 2012, la population touareg a massivement fui en Mauritanie, au Niger et au Burkina Faso. Dans les deux camps de réfugiés du nord du pays, Mentao et Goudoubo, cette ethnie est aujourd’hui majoritaire, si bien que pour beaucoup de Burkinabés, Touaregs et réfugiés ne font qu’un.

Sur le front malien, un groupe indépendantiste touareg, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), a annoncé au début de la guerre son alliance avec l’organisation terroriste Ansar Dine pour lutter contre l’Etat. Il a fini par se rétracter, mais, dans les esprits de la sous-région, une autre assimilation est restée : celle entre Touaregs et terroristes.
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