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Procès de l’attaque de Yimdi : Le sergent-chef Ali Sanou écope de 17 ans ferme
Publié le samedi 8 avril 2017  |  Sidwaya
Tribunal
© Autre presse par DR
Tribunal militaire de Ouagadougou: 27 militaires et 2 civils à la barre




Le verdict du procès de l’attaque de la poudrière de Yimdi est tombé, hier 6 avril 2017, au tribunal militaire de Ouagadougou. Les sergents Ali Sanou et Stanislas Poda ont écopé chacun de 17 ans de prison ferme.

Le sergent-chef Ali Sanou et le sergent Stanislas Poda, principaux acteurs du complot militaire dirigé contre le dépôt d’armement de Yimdi en janvier 2016 sont condamnés à 17 ans d’emprisonnement ferme. Ainsi en a décidé, hier 6 avril 2017, le tribunal militaire de Ouagadougou, au terme d’un procès aux pas de course. Ils ont été reconnus, tous deux, coupables de complot militaire, de désertion à l’étranger en temps de paix, de vol aggravé et de violence et voies de faits. La détention illégale d’armes à feu et de munitions a également été retenue contre Ali Sanou, cerveau du groupe. Quant aux soldats de première classe Ollo Bienvenu Kam, Boureima Zouré, Hamado Zongo, Djimaldine Napon, Abou Ouattara, les soldat de 2e classe, Handi Yonli, Aboubakrem Ould Hamed, Yssouf Traoré, Seydou Saoulama, les caporaux Abdoul Nafion Nébié, Desmond Toé, Amidou Drabo et le sergent Salif Coulidiati, ils ont écopé chacun de 10 ans de prison ferme. Les infractions ayant conduit à ces peines tournent principalement pour les uns et les autres autour du complot militaire, de désertion à l’étranger ou à l’intérieur en temps de paix, de vols aggravés. Les sergents-chefs Lahoko Mohamed Zerbo, Roger Koussoubé dit le Touareg, et l’adjudant Kossè Ouékouri s’en tirent chacun avec trois mois de prison ferme contre six mois assortis de sursis pour le caporal Issaka Ouédraogo. Ont été acquittés, Sabkou Yago l’unique civil, cultivateur résidant à Léo et le soldat de 1re classe Salfo Kosporé. Celui-ci était accusé au motif qu’il a malencontreusement transmis au sergent-chef Ali Sanou, au lendemain de l’attaque, un « SMS » faisant état de ce que des recherches seraient engagées pour retrouver les assaillants. Sabkou Yago, lui était poursuivi pour avoir conduit les ex-RSP, dont son ami d’enfance, à la frontière ghanéenne alors qu’il ignorait leur statut de fugitifs. Ils ont été relaxés pour infraction non constituée.


« Déçus du verdict »


S’agissant des scellés, le tribunal militaire est allé dans le sens du parquet, confisquant le matériel militaire au profit des forces armées nationales du Burkina Faso. Le véhicule de marque BMW immatriculé 11 JK 2454 appartenant au sergent-chef Ali Sanou et qui a servi au transport des armes ainsi que des assaillants après leur acte a également été confisqué au profit du Trésor public burkinabè. Me Odilon Gouba, avocat de Ollo Stanislas Poda, qui s’en est tiré avec 17 ans à purger derrière les barreaux de la MACA, s’est dit « dévasté » par la décision du tribunal.
« Je suis déçu du verdict parce que la justice n’a pas été dite dans ce dossier. Nous allons nous entretenir avec nos clients pour la suite car une commission d’office prend fin dès le prononcé de la décision », a-t-il déclaré. Et d’ajouter qu’il y avait des infractions non-constituées qu’il a démontées juridiquement lors des plaidoiries. Une déception partagée par Me Bruno Ouattara, avocat du sergent-chef Ali Sanou. Pour ce dernier, il s’agit d’une décision de complaisance. « Nous sommes surpris ! Nous ne sommes pas d’accord avec la décision. Le tribunal a voulu rendre ce jugement pour satisfaire l’opinion qui attendait », a-t-il confié. Nous avons soulevé, a poursuivi Me Ouattara l’exception d’inconstitutionnalité du pouvoir judiciaire reconnue au ministre de la Défense par le code de justice militaire. Nous avons introduit à cet effet, un recours au Conseil constitutionnel. Me Flore Toé avocat-conseil de Sabkou Yago qui a été acquitté par le tribunal a salué la décision du tribunal. « Je me demandais ce que mon client cherchait dans une bagarre de militaires de l’ex-RSP. Le tribunal nous a suivi et nous en sommes fiers », s’est réjouie Me Toé, précisant que le cultivateur pourra rejoindre sa famille nombreuse dont il est le pilier. Estimant avoir subi un préjudice l’Etat Burkinabè qui s’est constitué en partie civile, demandait réparation. Mais sa requête a été jugée infondée et le préjudice mis au dépens du Trésor public. Les conseils ont qualifié les réclamations de l’Etat de fantaisistes. Quant au soldat Albert Gounabou, toujours en cavale, le tribunal l’a condamné à 20 ans ferme assorti d’un mandat d’arrêt pour complot militaire.


Beyon Romain NEBIE
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