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Le coton africain en tête d’affiche au Burkina Faso et au Maroc
Publié le mercredi 29 mars 2017  |  Commod Africa
Un
© Autre presse par D.R
Un champ de coton




Tandis que va s'ouvrir demain à Casablanca la 1ère édition de la "Conférence Made in Africa" sous le thème ‘‘​Le Textile & le Coton​ Made in Africa’’ organisée par Maroc-Export qui entend rassembler les organismes de promotion du commerce (OCP) d'Afrique sur ce thème, Ouagadougou accueille depuis samedi la 2ème édition du Dan'fani Fashion Week (lire nos informations) et, depuis lundi, les travaux du Comité d’orientation et de suivi du Partenariat Union européenne-Afrique sur le coton. Des travaux qui déboucheront demain par une rencontre des chefs d’Etat sur cette problématique cotonnière.

Inscrit sous le thème de "La transformation du coton, un défi pour l’Afrique : les nouveaux enjeux des chaînes de valeur du coton en Afrique», ces travaux UE-Afrique clôturent surtout le Partenariat coton démarré en 2004, travaux sur lesquels nous reviendrons dans nos colonnes.

Cette rencontre de trois jours a pour objectifs de diffuser et valoriser les résultats obtenus depuis une dizaine d’années, mais aussi de dégager des perspectives en fonction des nouveaux enjeux pour un développement inclusif et durable des chaines de valeur coton en Afrique, souligne l'UE.

Rappelons que le Partenariat UE-Afrique sur le coton s'est décliné de 2007 à 2012 au travers du Programme tous ACP sur les produits de base agricoles et de 2013 à 2017 avec le Programme d’appui à la consolidation du cadre d’action du partenariat UE-Afrique sur le coton. Le premier était de l'ordre de € 15,8 millions et le deuxième de € 11 millions.

Des rendements africains allant de 1200 à 200 kg/ha

Une filière coton dont les défis, pour l'Afrique mais pas seulement, demeurent majeurs. Le coton est la fibre naturelle la plus utilisée au monde, représentant 27% de la consommation finale de fibres à l’échelle mondiale et 78% de l’ensemble des fibres naturelles produites dans le monde, rappelle Coton ACP. La consommation mondiale de coton a augmenté de 10,4 millions de tonnes (Mt) en 1960 à 24 Mt en 2015, mais sa part sur le marché des fibres a considérablement diminué face aux autres fibres textiles, notamment le polyester.

En 2014/2015, sur un total mondial de 26,3 Mt de coton-fibre produites, l’Afrique n’a représenté que 7%, l’essentiel en zone CFA d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Et sur les 1,39 Mt de coton-fibre produites en Afrique, 90% ont été exportés. Pour 2015/16, l’International Cotton Advisory Committee (ICAC) indique que 25 pays africains étaient producteurs de coton, avec des performances allant de plus de 200 000 t de fibre par an (Burkina Faso et Mali) à moins de 10 000 t (Afrique du Sud, Centrafrique, Ghana, Kenya, Guinée, Niger et Angola). Quant au rendement moyen, il s’étale de 1 250 kg de fibre par hectare (Afrique du Sud, en culture irriguée) à moins de 200 kg (Kenya, Mozambique et Zimbabwe), note encore Coton ACP.

Un quart des chercheurs coton à la retraite d'ici 20 ans

Dans le cadre de ce Partenariat UE-Afrique sur le coton, un rapport a été rendu en janvier dernier, dressant un diagnostic de la recherche cotonnière africaine (link is external). Réalisé par Lamine Seiny Boukar et Bruno Bachelier, ce rapport permet, entre autres, de souligner divers points. Par exemple, il n'y aurait pas de corrélation significative entre le nombre de chercheurs coton dans un institut national de recherche agricole ou agronomique (INRA) d'un pays et le volume de production de coton-fibre national pour la campagne 2015/16. Les INRA des plus gros pays producteurs (Burkina Faso, Mali, Côte d’Ivoire) n’ont pas le plus grand nombre de chercheurs et, inversement, les INRA les mieux pourvus en nombre de chercheurs (UARI en Tanzanie, INRAB au Bénin, NaSARRI en Ouganda) ne correspondent pas aux plus gros pays producteurs."

Parmi les 168 chercheurs coton dans les INRA interrogés, le quart des effectifs actuels de chercheurs devraient partir à la retraite d’ici 5 à 15 ans et la moitié d’ici 15 à 20 ans. En termes de diplôme validé dans le système LMD (licence/master/doctorat), 18% des chercheurs INRA diplômés possèdent une licence, 55% un master et 27% un doctorat. En termes de diplômes en cours de préparation (Figure 11), 12 chercheurs coton INRA préparent une licence, 6 un master et 22 un doctorat (dont 20 en Afrique de l’Ouest et du Centre, AOC). La très grande majorité des chercheurs coton est rattachée à la recherche publique : 73% à un INRA et 12% à une université. Les autres appartiennent à une société cotonnière publique (10%) ou privée (5%).

20% des chercheurs des INRA n'ont pas d'ordinateur

Globalement, 14 INRA ont accès à un appui en communication (78%), 11 en documentation (61%), 7 en statistiques (39%) mais 7 seulement en informatique (39%).

Dans 20% des INRA ayant répondu au questionnaire dans le cadre d el'étude précitée, des chercheurs n’ont pas accès à un ordinateur de travail. Dans 30% de ces INRA, des chercheurs n’ont pas accès à internet et dans 40% des chercheurs n’ont pas accès aux logiciels nécessaires à leurs activités.

En outre, l’accès à internet n’est jugé de bonne qualité que dans un tiers des INRA, sans aide financière aux chercheurs pour leur permettre d’accéder à internet pour leurs besoins professionnels à l’extérieur de leur INRA. Enfin, seuls un tiers des INRA donnent aux chercheurs et techniciens coton un accès à de petits équipements de recherche (balance, compteur, mesureur d’humidité du coton, tamis…)

Un intérêt croissant pour le coton biologique

Quant à la couverture disciplinaire de la recherche cotonnière, pour 70 à 75% des INRA, l’agronomie, l’entomologie et la génétique sont suffisamment couvertes dans leur structure mais 65 à 88% des INRA estiment que l'économie, la malherbologie, la technologie, la phytopathologie, la sociologie, la biotechnologie, sont soit insuffisamment couvertes soit non couvertes dans leur structure.

Dans la logique de la couverture disciplinaire, les travaux de recherche cotonnière des INRA ont porté majoritairement en 2015-16 sur quatre thématiques : la gestion des ravageurs (22%); les variétés/semences (21%) ; les itinéraire technique (15%) ; la fertilité/semis direct sur couverture végétale permanente/agriculture de conservation (11%). Les principaux travaux prévus en 2016-17 et 2017-18 portent sur les mêmes thématiques mais on note une hausse de l'intérêt pour l’amélioration variétale et la fertilité, ainsi que pour le coton biologique.
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