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Jörg Fingas, promoteur de Climate Farming : "L’Etat doit valoriser les technologies..."
Publié le mercredi 29 mars 2017  |  Sidwaya




Dans un peu plus d’un mois, se tiendra le VIe Salon international de l’environnement et des énergies renouvelables de Ouagadougou (SIERO). Deux promoteurs de Climate Farming (agriculture pour le climat et le charbon), Jörg Fingas et Thomas Czoske, entendent exposer cette technologie fondée sur un foyer amélioré appelé Nafagaz. M. Fingas, nous présente la technologie, son bien-fondé pour le SIERO 2017 et son intérêt pour le Burkina Faso.

Sidwaya (S.) : Vous êtes l’un des partenaires du VIe Salon international de l’environnement et des énergies renouvelables de Ouagadougou (SIERO). Qu’est ce qui explique ce partenariat ?

Jörg Fingas (J. F.) : Notre partenariat a été scellé avec le Salon international de l’environnement et des énergies renouvelables de Ouagadougou (SIERO) à travers un foyer amélioré appelé Nafagaz. C’est un foyer qui produit du charbon que nous avons mis au point. Mais, nous allons introduire la notion de l’assainissement parce que notre idée, c’est de montrer aussi le lien entre le sol qui produit du charbon qui, à son tour, grâce aux émissions, peut être utilisé pour l’assainissement. Le foyer amélioré fait à partir de la gazéification du bois ou de la biomasse qui produit du combustible, est très économique. Au lieu qu’une femme dépense 200 F CFA pour payer du bois, avec Nafagaz, elle ne dépense que 80 F CFA et cuisine au bout d’une heure et demi, contre deux heures avec du bois. Il faut dire que 1 kg de charbon que nous préconisons pour ce foyer équivaut à 10 kg de bois utilisé directement dans un foyer de trois pierres.

S. : Climate farming qui est votre trouvaille s’intéresse au climat et aux énergies renouvelables, précisément, quel est votre centre d’intérêt ?

J. F. : Climate Farming, veut dire tout simplement agriculture pour le climat et le charbon. L’agriculture devient la clé pour atténuer les effets du changement climatique. Avec le charbon naturel que nous reconstituons à travers notre technologie, les sols deviennent fertiles et propices à l’agriculture. Le charbon lui-même ne fertilise pas mais en l’utilisant, ce sont les émissions de CO2 qui, au lieu d’être captées dans l’atmosphère, se retrouvent dans le sol comme intrants.
Je voulais vous dire que cette technologie est en train d’être expérimentée à l’Institut 2IE, grâce à sa collaboration avec l’Université de Hambourg en Allemagne.

S. : Pourquoi avez-vous décidé de porter votre choix sur cette technologie que vous comptez vulgariser au SIERO à venir ?

J. F. : C’est une forme d’énergie renouvelable que nous proposons. Je vous disais tantôt que le charbon issu de la gazéification peut rentrer dans le cycle d’assainissement de l’eau. Les organismes d’assainissement peuvent profiter de cette technologie pour assainir davantage les nappes d’eau souterraines. Si l’on doit produire directement du charbon, il faut gaspiller du bois frais et lors de l’utilisation de ce charbon, il y a des pertes énormes d’énergie. Mais, avec le foyer amélioré Nafagaz, nous économisons de l’énergie.

S. : Avez-vous prévu d’autres activités lors de l’événement ?

J. F. : Nous allons également présenter le projet qui est en train d’être exécuté avec l’Institut 2IE sur l’assainissement toujours basé sur cette technologie du charbon. Nous allons aussi expliquer comment, nous arrivons à produire du compost et de la fumure organique.

S. : D’où est venue concrètement l’idée de développer cette technologie ?

J. F. : Tout est parti de ma participation au COP 15 à Copenhague au Danemark en 2009. J’y ai présenté mon projet sur la gazéification des pailles de riz au Sénégal par exemple. Mais par la suite, je me suis dit qu’au lieu de concevoir un grand gazéificateur, pourquoi ne pas mettre au point un foyer amélioré de petite taille à moindre coût avec les mêmes effets ? L’idée est d’introduire ce charbon issu de la gazéification dans le sol pour le fertiliser.

S. : Quel sera votre apport réel au SIERO 2017 ?

J. F. : Nous sommes fin prêts à divulguer 10 000 foyers améliorés lors de cette édition du SIERO. Ce sera l’occasion de proposer cette technologie qui intervient aussi dans l’assainissement aux responsables du secteur. Il faut le souligner, ce salon va permettre de faire comprendre que cette technologie permet de lutter contre la déforestation et la désertification. Aujourd’hui, l’Etat subventionne énormément le gaz. Et si on pensait, un tant soit peu à valoriser ces technologies ? Pour moi, cela pourrait diminuer les charges de l’Etat.

S. : Mais les matériaux utilisés pour fabriquer le foyer amélioré ne font pas de lui, une technologie durable. Est-ce aussi votre avis ?

J. F. : (Rires). Nous en sommes conscients mais nous sommes en train de voir comment remodeler cette technologie à base de la céramique, un matériau qui défie le temps et qui se trouve en abondance au Burkina Faso.

S. : Vous donnez l’assurance que cette technologie peut résoudre les problèmes énergétiques en Afrique ?

J. F. : Nous ne pouvons pas être très sûrs. Mais, nous gardons espoir que ce salon va permettre de mieux connaître cette technologie qui, à mon avis, si elle est intégrée aux habitudes quotidiennes des populations, pourra résoudre un certain nombre de problèmes énergétiques.

S. : Quel message avez-vous à l’endroit des initiateurs du SIERO notamment l’Etat burkinabè ?

J. F. : Nous sollicitons les initiateurs du salon à s’approprier le bien- fondé du foyer amélioré qu’est Nafagaz et à nous accompagner. Il faut que l’Etat passe par la sensibilisation pour faire comprendre ces technologies aux populations et pourquoi, ne pas aussi les promouvoir en vue de les valoriser.
Je pense que cette technologie est au service de la classe moyenne qui dépense beaucoup en bois directement pour produire du charbon à partir des foyers non améliorés. Quand on sauve les forêts, on sauve le climat.

Propos recueillis par Boukary BONKOUNGOU
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