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Attaques de la poudrière de Yimdi : 22 ex-RSP convoqués à la barre
Publié le mercredi 29 mars 2017  |  Sidwaya
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© Autre presse
le tribunal militaire de Ouagadougou




Le procès des présumés coupables de l’attaque de la soute d’armement de Yimdi, s’est ouvert hier mardi 28 mars 2017, au Tribunal militaire de Ouagadougou. Dans le box des accusés, 22 éléments de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP).

Les présumés coupables de l’attaque dirigée contre la poudrière de Yimdi dans la nuit du 21 au 22 janvier 2016, ont comparu devant la Chambre du Tribunal militaire de Ouagadougou, hier 28 mars 2017. Au nombre des accusés, 22 soldats, tous issus des rangs de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Ce sont entre autres, le sergent-chef Ali Sanou, présenté comme le cerveau du groupe, les sergents-chefs, Poda Ollo Stanislas, Salif Coulidiati, Abdoul Nafion Nébié, les caporaux Desmond Toé, Issaka Ouédraogo, Amidou Drabo et les soldats de 1re classe, Kam Bienvenu, Amadou Zongo, Aboubakari Ould Ahmed, Boureima Zouré, Abdou Ouattara, Issouf Traoré, Seydou Soulama et le sergent-chef Roger Koussoubé, transféré l’an dernier par les autorités ivoiriennes. Quant aux chefs d’accusation qui pèsent sur eux, ils portent essentiellement sur la désertion en temps de paix, tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat, détention illégale d’arme à feu ou de munitions, coups et blessures volontaires, association de malfaiteurs, complot militaire, etc. Dès l’entame de l’audience, Maîtres Michel Traoré et Dieudonné Ouily, respectivement avocats-conseils de Roger Koussoubé et de Seydou Soulama avaient fait des recours en annulation de leurs clients, sous prétexte que les noms de ces derniers ne figuraient pas sur l’ordre de poursuite émis par le ministre de la Défense comme l’exigent les dispositions du code militaire. Passées toutes ces difficultés liées aux questions de vices de formes, la Chambre a procédé à la lecture de l’arrêt de renvoi consistant à la présentation individuelle des présumés coupables et les faits qui leur sont reprochés. S’en est suivie l’étape des interrogatoires, des plaidoiries et des réquisitoires. Le caporal Abdoul Nafion Nébié, né le 28 mai 1988 à Léo dans la province de la Sissili, célibataire et père d’un enfant, a été le premier à être appelé à la barre. Sur les faits liés à la désertion en temps de paix, il a plaidé coupable. Selon lui, il aurait quitté le camp Naba Koom, sous la menace des obus qui pleuvaient sur les lieux à la suite de l’assaut lancé par les soldats loyalistes. C’est ainsi qu’il a décidé dans un premier temps de se retirer dans son village à Léo, avant de poursuivre son chemin vers la Côte d’Ivoire sur proposition du sergent-chef Ali Sanou, via le Ghana voisin.

« Des déclarations sous la menace »

Par contre, s’agissant de la détention illégale d’armes et de munitions, le caporal Nébié, a plaidé non-coupable, niant en bloc les informations contenues dans les dépositions faites auprès de l’officier de police judiciaire ou pendant les enquêtes préliminaires à la gendarmerie. Celui-ci a affirmé avoir fait certaines déclarations sous la pression des gendarmes qui lui ont fait subir toutes sortes de menaces et parfois des tortures. Dans son réquisitoire, le parquet militaire a demandé au tribunal de ne pas tenir compte des «arguments de diversion et le mensonge» développés par le caporal Nébié, comme stratégie de défense.
Dans son argumentaire, le commissaire du gouvernement, Alioun Zanré, a fait savoir que si le présumé accusé affirme avoir fait des déclarations sous des contraintes à la gendarmerie, les mêmes informations sont contenues dans le rapport du juge d’instruction. Alors que là, il n’a subi aucune menace. Ce qui dénote de la mauvaise foi de la part de l’intéressé. Pour Maître Olivier Yelkouni, commis d’office à la défense du caporal Abdoul Nafion Nébié, son client a quitté le territoire par instinct de survie, précisant qu’au moment des faits, le simple fait d’appartenir au RSP constituait un danger. Vu que ce corps d’élite a été «accusé de tous les péchés d’Israël » au Burkina Faso. Concernant les dépositions faites, Me Yelkouni a émis des doutes. «Nous mettons en cause les résultats des enquêtes de police. Les dépositions ne valent qu’à titre de simples renseignements et le parquet militaire ne saurait se contenter de les brandir comme preuves pour amener quelqu’un à reconnaître des faits dont il est accusé », a-t-il déclaré. Je suis serein car, a-t-il ajouté, mon client a su bien se défendre face au parquet militaire qui a tenté de lui tendre des pièges. Il s’est contenté de faire la narration des faits tels qu’ils se sont déroulés. «Il appartient donc à la partie qui accuse, de prouver la culpabilité de mon protégé en apportant bien sûr les preuves et les pièces à conviction », a souligné Me Yelkouni. L’audience reprend ce matin avec la poursuite des auditions.

Beyon Romain NEBIE


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