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Femme active d’Afrique
Publié le mardi 14 mars 2017  |  Sidwaya




De retour du Niger, où elle a reçu, le 8 mars 2017, Journée internationale de la promotion des droits des femmes, un Trophée international de la femme active d’Afrique (TIFAA), Massata Cissé, la pionnière des femmes conductrices de camions-remorques au Burkina Faso était dans les locaux de Sidwaya pour témoigner sa gratitude au journal, qui a contribué à sa promotion.

Sidwaya (S.) : Comment avez-vous accueilli ce trophée ?

Massata Cissé(M.C.) : Le trophée dont je suis lauréate est à sa 8e édition. Elle est décernée par le Centre d’incubation et de la promotion de l’entrepreneurship et du leadership. Comment, j’ai accueilli la nouvelle ? J’ai eu les larmes aux yeux lorsque j’ai reçu des appels pour m’annoncer la nouvelle que je suis lauréate d’un prix décerné aux femmes battantes d’Afrique au Niger. J’étais à Nouna dans mon village natal. Je n’étais au courant de rien.
Mon dossier a été monté par le ministère en charge de la promotion de la femme et un de vos journalistes, Steven Ozias Kiemtoré, qui m’avait révélée au public en me consacrant un article en 2014. Je profite leur dire merci parce que sans eux, je ne connaîtrai pas ce bonheur. A mon âge, je ne m’y attendais pas à une telle distinction dans ma vie. Je suis d’autant plus heureuse car c’est au Niger que j’ai commencé ma carrière de conductrice alors que j’avais à peine 20 ans.

S. : Rencontrez-vous des difficultés dans votre travail ?

M.C. : Oui ! Mes collègues hommes ne me comprennent pas souvent. Mais je ne considérais pas les petites querelles. Mon souci était de bien travailler et d’atteindre mon objectif. Je travaille et je mets le reste dans la main de Dieu.

S. : A qui dédiez-vous ce trophée ?

M.C. : Mes pensées vont directement à mes parents qui m’ont inculqué cet esprit de femme battante. Ils m’ont éduqué, de sorte à ce que je ne dépende de personne. Je le dédie à ma fille et à mon petit-fils. Il y a aussi mon premier patron, Bélem Ousmane, paix à son âme et tous mes patrons. A toutes les femmes d’Afrique et en particulier celles du Burkina Faso et surtout au journaliste, sans qui, je serais resté dans l’anonymat.

S. : A votre âge (56 ans) ne trouvez-vous pas qu’il est temps de laisser le volant ?

M.C. : Non ! C’est un métier que j’adore. Je ne regrette pas avoir embrassé le métier de la conduite des véhicules- remorques. En plus, si j’abandonne, qui va me nourrir ? Mon rêve aujourd’hui est de réussir à avoir un véhicule propre à moi parce que je suis en train d’initier mon petit-fils. Ainsi, lui, il pourra s’occuper de moi lorsque je ne pourrai plus rien faire. Mais malheureusement, je n’ai pas les moyens. Toutes les portes auxquelles j’ai tapées pour demander un soutien pour acquérir un camion afin de travailler et rembourser à tempérament, sont restées fermées. Ce qui fait que je ne peux pas croiser les bras et m’assœir. S’il le faut je conduirai jusqu’à ma mort.

S. : Quel message avez-vous à adresser aux femmes ?

M.C. : Il faut que les gens sachent qu’il n’y a pas d’égalité entre la femme et l’homme. Chacun a ses particularités. Je travaille pour donner un exemple à mes filles et à mes petites-filles. Tout ce que j’ai à leur dire, c’est d’être courageuses dans tous ce qu’elles entreprennent. Aussi, de travailler pour ne pas être à la merci des gens.

Aissata Bangré
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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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