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Panafricanisme : Deux nouveaux ouvrages pour décoloniser la pensée africaine
Publié le lundi 13 mars 2017  |  Sidwaya




Le Comité international Joseph- Ki-Zerbo pour l’Afrique et sa diaspora (CIJKAD), a animé une conférence de presse, le jeudi 9 mars 2017, dans la capitale burkinabè. Le but de cette rencontre était de présenter deux nouveaux ouvrages dénommés «Idéal panafricain contemporain », édité sous la direction de Lazare V. Ki-Zerbo et J.J.Ngor Sène, et «Le balafon, traité de musique d’un balânfolâ» de Konomba Traoré.

«Eduquer ou périr», disait le Pr Ki-Zerbo. Pour marcher dans ce sillage, le Comité international Joseph-Ki-Zerbo pour l’Afrique et sa diaspora (CIJKAD) veut libérer la mentalité du peuple africain en l’édifiant dans son histoire et en lui restituant son identité culturelle. C’est ainsi que dans le cadre de la mise en œuvre de son programme d’activités, le CIJKAD a tenu une conférence de presse à Ouagadougou, le jeudi 9 mars 2017, en vue de présenter aux hommes et femmes de médias, deux ouvrages qu’il a édités : «Idéal panafricain contemporain», rédigé sous la direction de Lazare V. Ki-Zerbo et J.J.Ngor Sène et, «Le balafon, traité de musique d’un balânfolâ» de Konomba Traoré. Le Président du CIJKAD, Cruz Melchor Eya Nchama, venu de la Guinée Equatoriale, le Pr Selassié Kiffé Beseat de l’Ethiopie et Lazare Ki-Zerbo, par ailleurs fils du Pr Joseph Ki-Zerbo, étaient les conférenciers du jour. En effet, l’ouvrage «Idéal panafricain contemporain» qui vient de paraître aux éditions du Conseil pour le développement et la recherche scientifique en Afrique (CODERSIA) à Dakar, est le fruit d’un labeur collectif qui exhume les fondements historiques et qui scrute les perspectives futures de l’une des plus grandes aventures intellectuelles, politiques et humaines des six derniers siècles : le Panafricanisme. Les auteurs, Lazare V.Ki-Zerbo, un philosophe-chercheur burkinabè, membre de la fondation Joseph-Ki-Zerbo et vice-président du Comité international Joseph-Ki-Zerbo pour l’Afrique et sa diaspora (CIJKAD) et Jean-Jacques N. Sène, professeur d’histoire africaine et d’anthropologie sociale et culturelle au Department of History, Political Science et International Studies à Chartam Program, font revivre les temps forts du mouvement, ses congrès, ses pères-fondateurs, leurs héritiers, leurs réussites, leurs errements, leurs déceptions, les liens historiques avec l’Asie puissante. Le deuxième ouvrage présenté aux journalistes, «Le balafon, traité de musique d’un balânfolâ» raconte les origines du balafon, sa fabrication, ses fonctions sociales, ses aspects mystiques et musicaux, sa pratique, sa danse, ses griots. Il initie au jargon du balafon et propose une transcription inédite de sa musique. C’est un traité complet, à la fois pratique et poétique. L’auteur de cette œuvre est Konomba Traoré, un balafoniste réputé, facteur d’instruments. Ce grand érudit des musiques des pays de la Boucle du Niger a été déclaré Trésor humain vivant par le ministère en charge de la culture.

Emancipation du peuple africain

Selon Lazare V. Ki- Zerbo, l’éducation doit servir de tremplin pour l’émancipation du peuple africain. «Nous voulons donner une idée précise sur le mouvement panafricain. Qui sont les animateurs, et qu’est-ce qu’il devient aujourd’hui ? Quels sont les thèmes qui peuvent être regroupés dans des programmes d’enseignement ? Il y a une soif de la part de la jeunesse africaine de s’engager dans la lutte et en s’inspirant de cet ouvrage, elle trouvera des éléments de réponse», a-t-il exprimé. Le Président du CIJKAD, Cruz Melchor Eya Nchama, a, quant à lui, invité les dirigeants africains à introduire ces livres dans les programmes scolaires. «Nous devons décoloniser les livres scolaires. Il faut qu’au niveau de l’enseignement primaire, secondaire et universitaire, la vraie histoire de l’Afrique soit racontée afin de donner une orientation glorieuse à la future génération», a-t-il insisté. L’élitisme du mouvement panafricaniste rendant inaccessible et lourd de porter le message à la masse, a été l’une des préoccupations des journalistes. «Ce n’est pas seulement le panafricanisme qui n’atteint pas la base. Il y a des difficultés pour faire passer pratiquement toutes les questions à la masse. Je pense que les médias sont de meilleurs relais pour poser des questions profondes pour que nous apportions des éléments pertinents de réponse aux frères africains», a souligné le Pr. Selassié Kiffé Beseat. Le CIJKAD s’est aussi prononcé sur des points qui lui paraissent prioritaires et auxquels l’Union africaine(UA) devrait s’y atteler. Il a estimé, entre autres, que l’UA doit renforcer la souveraineté monétaire sur le continent. Aussi, le comité a suggéré de ne pas signer les Accords de partenariats économiques (APE) avec l’Union européenne, compte tenu des risques réels de destruction des unités de production locales, déjà inhibées par les politiques néo-libérales. Il a également invité l’UA à accélérer le processus de ratification de la Charte africaine de la démocratie qui devrait être un moyen de réalisation des objectifs de l’Agenda 2063. Le comité a insisté sur l’adhésion à l’union, des Etats de la diaspora dont la majorité de la population est afro descendante notamment de Haïti, de la Jamaïque et de Trinidad et Tobago. Il a, en outre, souhaité que l’Union africaine prévoit un hommage officiel aux deux leaders du panafricanisme, en présence de représentants des jeunes Africains du continent et de sa diaspora, à l’occasion du 60e anniversaire de l’accession du Ghana à l’indépendance sous l’égide de Kwame Nkrumah et du 130e anniversaire de la naissance de Marcus Garvey. A l’issue des recommandations, Lazare V.Ki-Zerbo a indiqué que les deux ouvrages seront mis à la disposition du public, dès la semaine prochaine, dans toutes les bibliothèques à Ouagadougou.

Hermann GUINGANE
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