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Burkina : le plan de développement "est une variante des programmes d’ajustement", selon la Confédération syndicale (porte-parole
Publié le lundi 27 fevrier 2017  |  Alerte Info
Engagements
© aOuaga.com par Séni Dabo
Engagements de la rencontre gouvernement/syndicats de 2015 : le collectif CGT-B exige un chronogramme de mise en oeuvre
Jeudi 31 mars 2016. Ouagadougou. Centre d`éducation ouvrière. Le collectif syndical CGT-B (Confédération générale du travail du Burkina) a animé une conférence de presse pour exiger du gouvernement un chronogramme de mise en oeuvre des engagements pris dans le cadre des négociations gouvernement/syndicats de 2015. Photo : Bassolma Bazié, porte-parole du collectif CGT-B




Le plan quinquennal burkinabè de développement économique et social (PNDES) ayant obtenu des intentions de financements de 18.000 milliards FCFA "est une variante des Programmes d’Ajustement Structurel (PAS)" qui a fait perdre au pays depuis de 1990 à nos jours au moins 7.580 emplois, selon le secrétaire général de la Confédération général des travailleurs (CGT-B) Bassolma Bazié, dans un entretien à AERTE INFO.

Est-ce que la position de la CGT-B par rapport au PNDES a varié ?

Je pense qu’en ce qui concerne la position des organisations syndicales sur le Plan national de Développement économique et social (PNDES) que vous traitez de divergente, les divergences ont toujours existé au sein du mouvement syndical. Rappelez-vous. Quand on abordait sous Blaise Compaoré la question du sénat ils y avaient des gens qui étaient tout à fait d’accord pour sa mise en place. Quand nous avons abordé la question des Programmes d’Ajustement Structurel (PAS, en 1990), il y a eu des gens qui étaient d’accord. Mais nous (CGT-B) nous prenons notre position en tenant compte de l’histoire et on est fier que l’histoire ne nous ait jamais menti.

Nous souhaitons que quand nous prenons une position, que peut-être on est tort mais nous nous rendons compte que l’histoire nous a toujours donné raison. Les PAS que nous avons dénoncés en 1990 ont mis aujourd’hui en chômage au Burkina près de 7.580 emplois. Est-ce qu’on peut estimer les impacts en termes de déscolarisation, de dislocation et de déperdition sociale. Nous avons dit que le PNDES n’est pas différent des autres programmes d’ajustement structurel qui ont été mis en œuvre. Le PNDES est une variante des PAS et nous maintenons notre position.

Qu’est-ce qui vous fait dire que le PNDES est une variante des PAS ?

Le premier niveau de (comparaison) est que, autant les autres ont été financés par les bailleurs de fonds, autant le PNDES a été financé par les investisseurs internationaux à Paris avec des estimations de 18.000 milliards FCFA. Mais ce sont des endettements massifs. Qui va les payer ? Quand on endette un pays sans avoir le courage politique et assainir notre gouvernance de sorte à éviter les crimes économiques et les détournements, nous sommes en train de plomber l’avenir des générations futures.

Quand on parcourt des factures dans la gestion d’institution où on trouve des factures de piments qui montent à 200.000 voire 500.000 FCFA, mais on se pose des questions. Quand on lance des bitumages de routes où on rencontre des factures de condoléances et des factures d’abonnement de canal, il y a problème. Don nous disons qu’il faut assainir la gouvernance avant ce type d’endettement sinon nous allons créer des travers davantage pour les générations à venir en termes de santé et d’éducation surtout.

Pensez-vous que le Burkina a les ressources nécessaires pour financer son plan quinquennal ?

Nous avons dit qu’il y a des ressources internes pour financer le PNDES. Les impôts ont dit que s’ils ont un minimum de moyens, ils peuvent recouvrer les ressources qui puissent permettre la mise en place du PNDES. Mais quand l’Etat se permet d’aller en location où seulement aux impôts, son coût est évalué à 600 millions FCFA par an, cela pose problème. Et pendant ce temps les agents ne sont pas sécurisés dans le cadre des recouvrements. Comprenez que c’est le minimum qui est demandé.

Et c’est pour cela que naturellement je me pose la question de savoir qu’est-ce que les autorités on derrière la tête à vouloir endetter le pays alors que la gouvernance vertueuse demandée se fait toujours attendre. Par exemple à la direction générale des trésors, il y a des éléments qui ne sont pas recouvrés qui s’élèvent à 29,8 milliards FCFA. Au niveau de la direction générale des douanes ça fait 29,2 milliards FCFA. Les anciens députés, ministres et présidents d’institution et personnalités morales ont à eux seuls accumulé des prêts indûment donné par l’Etat qui s’élèvent à 49,3 milliards FCFA. Nous avons au niveau des chèques impayés, près de 112 milliards. Et nous avons aussi d’autres exonérations inexplicables et inacceptables. C’est contre ça nous sommes. Donc on demande qu’il y ait de la justice fiscale, la lutte contre la corruption et les détournements.

Que pensez-vous du nouveau gouvernement ?

D’abord pour le nouveau gouvernement, je me garderai de me prononcer car c’est un élément à chaud. La position du mouvement syndical c’est d’éviter la politisation à outrance de l’administration publique. Nous avons dit qu’il faut travailler à faire la promotion de la méritocratie. Il faut éviter les nominations de copinage, le clientélisme dans les prises de décisions politiques parce que nous sommes passagers mais le pays reste. Il faut qu’on aille au-delà de nos propres intérêts individuels et viser l’intérêt des générations à venir. Tous les régimes qui se sont succédé nous les avons toujours interpelés. On est jamais aimé ou apprécier mais ce n’est pas notre problème. Notre devoir c’est de jouer notre rôle devant l’histoire et nous assumer. C’est en cela nous disons que le PNDES est une variante des PAS imposée par le FMI et la Banque mondiale.



BBO
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