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Ordre des médecins : Des blouses «sales» dans la garde-robe
Publié le vendredi 24 fevrier 2017  |  L`Observateur Paalga
Blouse
© Autre presse par DR
Blouse de médecin




Vigilance, vigilance : il y a de faux médecins dans nos hôpitaux. De 2014 à 2016, soit en l’espace de deux ans, une quinzaine de dénonciations de pratique illégale de la médecine ont été enregistrées par le Conseil régional de l’ordre des médecins de Ouagadougou (CROM), qui a animé une conférence de presse sur le sujet le jeudi 23 février 2017. Les incriminés, détenteurs de faux diplômes pour la plupart, ont tous été interpellés et sept (7) d’entre eux condamnés.

En dépit des textes sur la bonne pratique qui régissent tout corps de métier, il est des individus malhonnêtes qui arrivent à passer entre les mailles du filet. C’est le cas, par exemple, dans le secteur hautement sensible de la médecine, où de faux praticiens exercent. C’est ainsi qu’une quinzaine de cas de pratique illégale de la médecine ont atterri (2014 à 2016) à la table du Conseil régional de l’ordre des médecins (CROM), chargé, entre autres, de la veille et de la répression de l’exercice illégal de la profession. Sept (7) d’entre eux ont été instruits et jugés.


Qui sont ces faux médecins ?


Selon le Pr Charlemagne Ouédraogo, président du Conseil régional de l’Ordre des médecins de Ouagadougou (qui regroupe les régions sanitaires du Centre, du Plateau central et du Centre-Ouest), c’est suite à des dénonciations que sa structure s’est saisie de ces affaires qui concernent des personnes qui, soit, n’ont pas fait d’études de médecine alors qu’elles exercent soit en ont fait mais sans avoir obtenu de doctorat, soit encore ont ce diplôme mais ne sont pas inscrites au tableau de l’Ordre. Il s’agit de :

Dabo Mamadou Chérif : il avait un faux diplôme de docteur de médecine. Il a été arrêté en juin 2014 en flagrant délit de pratique illégale de la médecine dans un établissement sanitaire de la place. Jugé en août 2014, il a été condamné à 24 mois ferme, avec interdiction de séjour de 10 ans et 40 millions de dommages et intérêts.
Ouédraogo Mahamadi : il a signé un faux certificat médical pour Dabo Mamadou Chérif qui a bénéficié d’une liberté provisoire en février 2015 pour «raison médicale ». Mais après enquêtes, il s’est avéré que Ouédraogo Mahamadi, qui a exercé pendant plus de 10 ans comme fonctionnaire de l’Etat, avait lui-même un faux diplôme de la RCI et s’était inscrit frauduleusement à l’Ordre des médecins. Il jouit d’une liberté provisoire en attendant son procès.
Dicko Mahamdi : suite à sa demande d’embauche au poste d’anesthésiste-réanimateur à l’hôpital national Blaise- Compaoré, une vérification de son dossier a permis de savoir qu’il exerçait avec un faux diplôme qui serait gabonais. Il a été arrêté en décembre 2015, mais il n’est pas certain qu’il est toujours détenu à la MACO, selon le Pr Charlemagne.
Illah Mohamed Magelat Adaré : il était promoteur de 7 centres de santé dénommés «Association Santé pour tous en 2030». Des investigations ont permis la saisie de 2,6 tonnes de médicaments et de matériel médicotechnique après son interpellation. Il a été condamné à de la prison et à payer des dommages. Il n’a pas soldé ses comptes, l’Ordre n’a pas de garantie qu’il est toujours en prison
Ouédraogo Yacouba : reconnu coupable d’usurpation du titre de médecin, il a été condamné à 6 mois avec sursis et à payer 1 franc symbolique à l’Ordre.
Direct Aid : Cette ONG pratiquait illégalement la chirurgie sur des Burkinabè. Elle a été condamnée en 2016
Tangara Aboulaye : sans avoir terminé sa formation, cet étudiant exerçait illégalement. Il a été jugé et relaxé


Des complices dans la Justice ?


Dans le cadre de la lutte contre la pratique illégale de la médecine, le CROM a aussi dénoncé d’autres cas qui sont en cours de traitement. Mais le président de la structure a regretté qu’après condamnation, certains faussaires soient libérés quelque temps après, on ne sait par quelle acrobatie, sans pour autant avoir purgé toute leur peine ni même payé l’amende. A cela s’ajoutent les cas de récidive. A ce propos, il a exhorté les acteurs de la Justice, à une franche collaboration afin que soit appliquée toute la rigueur de la justice à ces faussaires qui sont «pires que des criminels». A la population, en général, il a demandé de faire preuve de plus de vigilance car, a-t-il admis, il est difficile de reconnaître un faux médecin. Toutefois, un projet est en cours avec une société de téléphonie mobile pour permettre de distinguer les faux médecins des vrais, rien qu’à partir du téléphone portable. En attendant, toute personne peut dénoncer des pratiques illégales en se rendant au siège de l’Ordre, sis à l’hôpital Yalgado.


Alima Séogo Koanda
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