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Etat des droits humains dans le monde : Amnesty International peint un tableau on ne peut plus noir
Publié le jeudi 23 fevrier 2017  |  L`Observateur Paalga




A n’en pas douter, c’est un des plus attendus à côté de ceux comme d’autres organisations comme Reporters sans frontières, le rapport qui donne l’état des lieux de la démocratie et des droits de l’homme dans le monde chaque année. Amnesty international vient en effet de rendre public, à Paris, son rapport annuel 2016 propre à donner la sinistrose. Les 504 pages du document exhalent une odeur de dégradation généralisée de la situation des droits humains et des libertés fondamentales à travers la planète. Chacun ayant le record qu’il peut, qu’il mérite, dans ce who’s who liberticide, il y a les habituels abonnés aux premières loges. C’est notamment le glacis moyen et proche-oriental et ses monarchies, avec comme porte-étendard l’Arabie Saoudite et des pays en crise comme la Syrie et l’Irak.

Il y a aussi des Etats non respectueux des libertés comme le Yémen, la Chine, la Corée du Nord et les Philippines, où 7000 personnes ont été tuées au cours de 2016 au nom d’une prétendue lutte contre la drogue. Plus près de nous, les pays comme la Gambie de Yahya Jammeh ; l’Erythrée ; l’Ethiopie où plus de 800 personnes ont été tuées depuis le début des manifestations à Oromo en novembre 2015 ; la RDC où l’organisation parle d'un usage disproportionné de la force à Kinshasa lors de manifestations de l'opposition ; la Somalie, la Libye, et on en oublie, sont régulièrement en bonne place dans le rapport de l’organisation dont le siège est à Londres. Rien d’étonnant dans la plupart de ces cas.

Le plus inquiétant, c’est qu’aucune partie du monde ne semble épargnée par cette vague de violences, de brimades de tout genre et de discours haineux. Il n’est pas, en effet, jusqu’au vieux continent qui ne soit touché par cette gangrène planétaire mise à l’index par Amnesty international. On peut nommer notamment la Turquie de Recep Tayyip Erdoğan, devenue une vaste prison à ciel ouvert après l’échec du coup d’Etat le 15 juillet 2016 ; la Hongrie de Viktor Orban, adepte des discours haineux, pour qui les migrants sont «un poison» ; la France, pays des droits de l’homme, épinglée pour la restriction desdits droits dans sa lutte contre le terrorisme dont elle est régulièrement frappée depuis quelques années.

Sur un tel tableau aussi sombre, on aurait pu s’attendre à ce qu’une grande Nation comme les Etats-Unis émerge pour la conscience de l’humanité. Hélas, le gendarme du monde est devenu le premier fossoyeur des libertés, surtout avec l’arrivée de Donal Trump dans le bureau ovale. La diabolisation de certains groupes, de certaines communautés, de certains pays, expressément visés par un décret discriminatoire, vient rappeler combien le 45e président américain est dangereux pour les droits de l’homme. Mais il y a plus grave. En effet, on apprend que l’an dernier des crimes de guerre, oui des crimes de guerre, donc passibles de la Cour pénale internationale, ont été commis dans au moins 23 pays et pas seulement en Afrique.

En réalité, ce tableau on ne peut plus noir peint par l’ONG pilotée par Salil Shetty est la conséquence des grands enjeux, des grands problèmes auxquels font face la plupart des Etats du monde. Il y a en effet la crise économique, les problèmes environnementaux et les guerres qui obligent les réfugiés à migrer sous d’autres contrées, à la recherche de quiétude. Comment ne pas mentionner le terrorisme international, qui ne laisse pas le choix aux Etats de prendre des mesures draconiennes, quitte parfois à fouler les droits les plus élémentaires aux pieds. La France par exemple, meurtrie par les attaques à répétition (on se rappelle en effet Charlie Hebdo, le Bataclan, la Promenade des Anglais…), n’est-elle pas allée jusqu’à déchoir certains de ses fils de leur nationalité pour préserver sa sécurité ? Le moins que l’on puisse en dire est que l’embellie dépend aussi de la résolution de ces problèmes.


Mohamed Arnaud Ouédraogo
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