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Nouveau gouvernement : appréciations mitigées des Ouagalais
Publié le mercredi 22 fevrier 2017  |  Sidwaya




A la suite du remaniement ministériel intervenu, dans la nuit du 20 au 21 février 2017, Sidwaya a approché des citoyens de la ville de Ouagadougou pour avoir leurs appréciations. Si certains se disent satisfaits, d’autres, par contre, déclarent être restés sur leur faim.

Sayoubou Konaté, inspecteur des impôts : « On attend de voir s'il y aura une amélioration » : «Je pense que c’est le gouvernement qui décide de ce qu’il faut faire, comment configurer le gouvernement pour que les choses puisse bien marcher, pour un véritable développement du pays. Pour cette raison je n’ai aucune objection. En tout cas, c’est le travail des politiciens. Ils sont dans leur bon droit. On a éclaté le ministère en charge de la sécurité et de l’administration territoriale en deux ministères ; si ça peut permettre que la situation s’améliore, puisque l’aspect sécuritaire est un volet très important, je pense qu’il n’y a pas de problème. Un ministère de l’Administration territoriale qui va s’occuper de la décentralisation et de l’administration du territoire, c’est vraiment une bonne chose, à mon avis. Concernant le professeur Filiga Michel Sawadogo j’avoue que je suis surpris, mais c’est comme je le dis, ce sont les politiciens qui savent ce qu’ils font. Moi je ne suis pas au secret des dieux pour savoir pourquoi on l’a remercié, sinon je pensais que ce monsieur faisait du bon travail. Je l’ai connu quand il était directeur général des Impôts, où il a abattu un travail formidable. Peut-être qu’il sera utile ailleurs. On attend de voir s'il y aura une amélioration. Nous allons les juger par rapport au développement du pays, la résolution de pas mal de problèmes. »

Issouf Bième, professeur certifié des lycées et collèges en poste au MENA : « il était assez important qu’on nomme un ministre plein à la tête de la Défense » : « Personnellement, je ne m’attendais pas à un grand bouleversement, parce que juste après un an je trouve qu’il est trop tôt de tout recommencer à zéro. Ils ont pu quand-même garder l’ossature et je pense que c’est une bonne chose. Cela permettra d’éviter beaucoup de tâtonnement, même si on dit que l’administration est une continuité, je pense qu’il était trop tôt de tout bouleverser et recommencer à zéro. Donc, je pense qu’il n’y a pas de problème. Il était assez important qu’on sépare et qu’on nomme un ministre plein à la tête de la défense pour, peut-être, un peu alléger la tâche du chef de l’Etat. C’est une bonne chose. Pour le départ du professeur Filiga Michel Sawadogo, comme il était là depuis la transition, en dehors de René Bagoro, il aura fait son temps. C’est ce qui a peut-être motivé son départ. J’avais pensé qu’il avait pu abattre un gros travail et qu’il aurait pu donc continuer dans ce ministère. Parce que c’est un ministère, il faut le reconnaître, difficile, dû au fait qu’il gère des intellectuels. Mais maintenant, qu’est-ce qui a milité en faveur de son départ ? Je ne saurais le dire, et comme il a été remplacé par un autre qui est aussi professeur d’université, j’espère que ce sera une continuité, que les choses iront mieux au niveau de ce département. »

Francis Kokoro Yarga, reprographe à l’UFR SEA : « le professeur Filiga Michel a été un très bon ministre » : « Je trouve bien les changements parce que tout changement tend à une amélioration. C’est souvent du sang neuf qui propose des perspectives nouvelles. La nomination du ministre de la Défense n’est pas aussi mal. Surtout qu’il n’est pas du corps, je pense qu’il peut être un rassembleur. Il n’y aura pas de parti pris. Personne ne pourra dire que je suis de la police, de la gendarmerie, bref...disons que c’est un homme neutre. Pour le départ du professeur Filiga Michel, je trouve qu’il a été un très bon ministre. Il a fait ce qu’il pouvait. En tout cas le personnel administratif l’apprécie. »

Jean Paul Da, bibliothécaire à l’UFR/SEA: « Il n’y a eu que deux qui sont rentrés » : « Personnellement ce n’était pas à la hauteur de mes attentes. Tellement qu’il y a eu du tapage là-dessus depuis novembre, on s’attendait vraiment à quelque chose de pertinent. Pourtant, ils n’ont fait que de la bousculade, enlever certains et ramener d’autres. Il n’y a eu que deux qui sont rentrés. Moi c’est surtout ce côté-là qui ne m’a pas plu. Je ne suis pas satisfait. Par rapport à la nomination du ministre de la Défense, c’est une question de leadership. S’il se trouve qu’il a la capacité managériale à bien gérer les gens, il peut remplir bien la mission. C’est son leadership qui va parler. S’il est rassembleur et s’il arrive à donner des consignes qui suscitent l’adhésion il n’y a pas de problème. Au sein de l’université, ici nous avons nos difficultés que nous voulons qu’on résolve et nous attendons de voir ce que le nouveau pourra faire pour nous aider. »

Seydou Sawadogo, personnel administratif à l’Université Ouaga 1 : « J’espère que le ministre de la Défense sera au sommet et à la base ; il y aura des gens qui vont faire l’essentiel » : « Le nouveau gouvernement, à mon humble avis, est ce qu’on pourrait qualifier de remaniement technique parce ce qu’il n’y a eu que deux départs, si je ne m’abuse. Ils n’ont fait des permutations dans certains départements ministériels. Et comme le gouvernement a hérité d’une administration gérée depuis plus de 27 ans, ce n’était pas simple pour eux. Le nouveau gouvernement aura beaucoup à faire. Rien qu’au niveau de l’enseignement supérieur, il y a beaucoup de problèmes. On parle surtout de la normalisation des années universitaires. On ne va pas devancer l’iguane dans l’eau. On se dit, que ça soit ceux qui étaient là ou ceux qui viennent d’arriver, ils sont tous avertis. Et on dit qu’un homme averti en vaut deux. Eux-mêmes ils savent que la population les attend sur beaucoup de chantiers. Donc pour moi, c’est un remaniement technique. On n’a pas voulu faire partir beaucoup de ministres. D’ailleurs, je me dis qu’un an de gouvernance c’est trop tôt pour faire un bilan exhaustif. Donc, on va encore leur donner le temps et voir s’il y aura une différence entre ce gouvernement et celui d’avant. Si le ministre de la Défense n’est pas un technicien, au moment où il y a trop de problèmes liés à la sécurité, surtout aux actes terroristes, je me dis que le Premier ministre sait ce qu’il a fait. Peut-être il sera entouré des techniciens qui vont faire le travail et j’espère qu’il sera entouré aussi de bons conseillers techniques. J’espère que le ministre sera au sommet et à la base. »

Ethi Pitenga, artiste musicien : « le président est en train de respecter sa parole » : « La population burkinabè attendait un remaniement ministériel. Mais nous observons tout simplement un réajustement ministériel parce qu’on voit que ce sont les mêmes têtes qui reviennent. On s’attendait à ce qu’il y ait de nouvelles têtes pour qu’on puisse révolutionner les attentes de la population burkinabè. Car le plus important n’est pas de changer pour changer. Il faut que le changement puisse véritablement entrainer du nouveau. Aussi, ce n’est pas la peine de changer le ministre et le problème va demeurer. Pour le civil porté à la tête du ministère de la Défense, cela figurait dans les promesses du Président du Faso qui disait qu’il n’allait pas faire venir un corps habillé. En tout cas, il est en train de respecter sa parole. Il fallait quand même essayer de baisser les prix des denrées parce que la population est affamée. »

Michel Sawadogo, étudiant en licence d’anglais : « On espère que le ministre de la Défense va accentuer les renseignements » : « Mon point de vue sur le remaniement ministériel, c’est bien vrai que le Président l’avait annoncé depuis longtemps. Les populations étaient attentives au remaniement. Maintenant, en ce qui concerne le ministère de l’Enseignement supérieur, il y a beaucoup d’attentes au niveau des étudiants. En effet, quand on prend M. Filiga Sawadogo qui était ministre sous la transition et également ministre d’une année avec le gouvernement Paul Kaba Thiéba, il y a beaucoup de choses qui n’ont pas changé sur le campus. Quand on prend le problème de retard académique, les questions mêmes du système LMD, se posent toujours. Actuellement la majorité des étudiants réclame sa suspension, quitte à réunir les conditions avant d’y revenir. Le gouvernement doit prendre des décisions courageuses à ce sujet. Pour le nouveau ministre de la Défense, on espère qu’il va accentuer les renseignements et la collaboration avec la population afin qu’on puisse asseoir une sécurité pérenne au Burkina Faso ».

Propos recueillis
par Hermann Guingané
(Stagiaire)
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