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Transformation de déchets plastiques en carburant : Des frères jumeaux, une seule passion
Publié le samedi 11 fevrier 2017  |  L`Observateur Paalga




Rabi Louis Aristide Sanfo et son frère jumeau, Raogo Louis Philippe, sont tous deux des amoureux de la recherche depuis leur jeune âge. Au début, ils réfléchissaient sur comment fabriquer de l’engrais. Puis ils ont eu la chance de visiter aux Etats-Unis une usine qui en fabrique. De retour au pays, poussé par la curiosité scientifique, Aristide brûle de l’engrais et constate qu’il en émane un liquide qui dégage une odeur semblable à celle du gasoil. Il cherche à comprendre pourquoi sur internet et obtient des réponses. C’est ainsi qu’avec son frère, il mène la réflexion sur comment transformer le plastique en carburant. Nous sommes allés à la découverte des frères Sanfo dans leur usine, à Kossodo, à la sortie est de la capitale.

Notre lieu de rendez-vous pour nous rendre à l’usine des frères Sanfo est le grand rond-point de Kossodo. Notre guide est leur frère cadet, Richard Sanfo. Du rond-point, celui-ci nous conduit à une cour située dans la zone industrielle. Lorsque nous pénétrons dans les lieux, le bruit assourdissant des machines nous accueille. Avant l’arrivée des jumeaux, le guide se charge de nous présenter Green Line Tech-BF. Deux machines en forme de fours composées essentiellement de souffleur, de réacteur, de refroidisseur, de condensateur, de laveur de fumée et de séparateur sont exposées, l’une plus grande que l’autre. La petite transforme les huiles usées et les sachets plastiques en Distillate Diesel Oil (DDO) et la grande seulement les huiles usées.

Chaque heure, on alimente la machine avec les résidus issus de la combustion. La température nécessaire pour obtenir le DDO varie entre 180 et 400 degrés Celsius. L’appareil ambivalent peut produire une barrique en 7 heures, tandis que l’autre donne 6 barriques dans le même temps. Au début, Richard était venu assister aux travaux, mais la mouche de la recherche l’a piqué. Il y est resté et est aujourd’hui le superviseur et l’assistant de l’entreprise. Pour lui, tout développement a besoin d’énergie à bas prix. Et leur œuvre permet aux paysans de se procurer du carburant pour leurs tracteurs. Le baril de DDO à Green Line fait 80 000 F CFA. « Notre produit sert de carburant pour les groupes électrogènes et les tracteurs. Il est vendu à un prix dérisoire juste pour financer nos recherches, comme on n’a pas de financement extérieur », indique le superviseur des lieux. Avant qu’il ne lance son cri du cœur aux autorités, la porte de l’usine s’ouvre. « Ils sont là », lance-t-il. Deux grands garçons identiques comme deux gouttes d’eau sortent du véhicule. Ils se mettent à faire le ménage dans la cour. Il s’agit de Louis Aristide Sanfo et de Louis Philippe Sanfo, les frères jumeaux P-DG de Green Line Tech-BF.

De l’engrais au gasoil

« Nous avons eu une formation en enseignement général à l’ex-Plateau. Papa a remarqué qu’on aimait bricoler et il nous a envoyés dans une école technique au Togo : le lycée technique de Sokodé. Nous avons fait 4 ans de maintenance industrielle là-bas. Ensuite, nous sommes allés poursuivre nos études au Ghana avant de revenir au pays faire un stage à la MABUCIG (Manufacture burkinabè des cigarettes) », raconte Philippe. Avec le bagage intellectuel et les expériences acquises à travers les stages, ils ont voulu créer leur propre entreprise, mais cela ne se fait bien sûr pas sur un simple claquement de doigts. « Quand on a voulu créer notre propre business, il y avait seulement le Fonds d’appui à la promotion de l’emploi (FAPE) qui finançait les projets.

A l’époque, on nous a dit que nous étions trop jeunes. On n’a pas lâché et on a continué à faire des stages jusqu’à ce que j’aille aux Etats-Unis (Ndlr : il y a passé un bon bout de temps avant de rentrer au pays). Mon frère est venu me rendre visite pendant mon séjour étatsunien. A cette occasion, il a visité une usine de fabrication d’engrains parce qu’il nourrissait le rêve d’en fabriquer. Après sa visite, nous avons discuté et on a décidé de fabriquer un prototype. De retour au pays, on continuait à échanger et il m’a fait remarquer que quand on brûle l’engrain, il y a un liquide dont l’odeur est semblable au gaz oil. Nous avons alors posé des questions sur internet et obtenu beaucoup de réponses.» C’est le début d’une recherche qui va parfois occasionner des accidents à la maison et exposer la famille à des dangers. Avec tout le risque que cela comporte, ils ont décidé de trouver un site approprié pour le travail.

Ils confient être à leur deuxième site et se prépare à plier bagage à nouveau. Une chose qu’ils expliquent par le manque de moyens. « Ça fait 6 ans qu’on évolue dans cette activité. Une délégation du ministère de l’Innovation est même venue une fois ici, mais rien n’est fait pour nous soutenir. On a participé à des foires et des gens venant du Mali, de la Côte d’Ivoire et de la République démocratique du Congo ne cessent de nous appeler pour manifester leur intérêt à notre projet. Mais dans notre pays où on lutte contre les sachets plastiques et les déchets pétroliers on ne voit pas la pertinence de notre projet », lance-t-il avec un air désolé. A la fin de la visite avec maintenant le sourire aux lèvres, ils nous disent au revoir et espèrent trouver des financements pour continuer à creuser davantage.

Akodia Ezékiel Ada
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