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Burkina: Les boulangers invitent le gouvernement "à prendre ses dispositions pour la signature de la convention"
Publié le jeudi 9 fevrier 2017  |  Alerte-info
Boulangeries
© aOuaga.com par Séni Dabo
Boulangeries et pâtisseries : les travailleurs en grève de 72 heures le 9 juin
Lundi 6 juin 2016. Ouagadougou. Centre d`éducation ouvrière. Les responsables de la Fédération nationale des boulangers et pâtissiers du Burkina (FNBPB) ont animé une conférence de presse pour annoncer la grève de 72 heures qu`ils comptent observer à partir du 9 juin sur tout le territoire national. Photo : Konomba Traoré, secrétaire général de la FNBPB




La Fédération burkinabè des Boulangers et Pâtissiers du Burkina (FNBP-B) invite le gouvernement "à prendre ses dispositions pour la signature de la convention sectorielle" qui vise à améliorer les conditions de vie et de travail des travailleurs des boulangeries, pâtisseries et confiseries prévue vendredi, selon son premier responsable Konomba Traoré, dans un entretien à ALERTE INFO.

Konomba Traoré (SG FNBP-B)

Où en est-on avec la plate-forme revendicative des travailleurs des boulangeries et pâtisseries ?

Après avoir donné (en juin 2016) nos doléances au ministère de la Fonction publique, du travail et de la Protection sociale, il y a eu une avancée. Nous avons pu terminer les travaux des négociations de la convention collective qui ont abouti à la signature d’un Procès-verbal (PV). En principe la convention devait être signée depuis le 25 novembre 2016. Mais elle avait été reportée pour une date ultérieure.

Deux raisons expliquent cet état de fait. On ne sait pas à laquelle de ces raisons croire. Premièrement nous avons été informés que c’est un groupe de patron qui a appelé à la dernière minute pour annoncer qu’il n’allait pas pouvoir participer aux travaux de la signature de la convention. Par la suite, nous avons rencontré le Directeur général du Travail (DGT, Fonction publique) qui nous a informés que c’est le ministre du Travail (Clément Sawadogo) de concert avec celui du Commerce (Stéphane Sanou) qui a demandé le report de la signature de la convention.

A nos jours la convention n’est pas toujours signée mais ce (mercredi) matin même j’ai reçu un coup de fil de la DGT m’informant que la cérémonie de signature aura lieu le vendredi dans la soirée à partir de 15 heures. Notre souhait est que tous les patrons soient présents mais nous ne sommes pas très sûrs. Nous attendons de voir les choses se concrétisées.

La mise en œuvre de cette convention va-t-elle satisfaire les travailleurs des boulangeries et pâtisseries du Burkina ?

Pas totalement mais cela règle une bonne partie de nos préoccupations. Comme vous avez suivi nos activités, dans la plupart de nos boulangeries et pâtisseries, les travailleurs ne sont pas déclarés à la caisse. Cela deviendra obligatoire. Les travailleurs n’ont pas aussi de visite médicale. Beaucoup de boulangeries même jusqu’à l’heure actuelle n’ont pas de repos hebdomadaire pour leurs employés n’en parlons pas de congé payés. La durée de travail est exagérée. Dans la plupart des boulangeries de nos jours on régresse. Les heures de travail vont de 6 à 18 heures et de 18 à 6 heures du matin alors qu’en principe, la durée légale de travail c’est 40 heures par semaine. Et tout cela sans récompense ni dédommagement. Donc c’est vraiment une préoccupation pour nous.

Des problèmes matériels se posent également. Le matériel que nous utilisons dans la plupart des boulangeries et pâtisseries sont défectueux parce que le matériel est vieillissant. Il n’y a pas l’éclairage généralement dans les locaux. Les élévateurs pour ceux qui s’y connaissent en boulangerie ne fonctionnent pas correctement. Donc il faut vraiment que les travailleurs redoublent d’effort voire même se sacrifient pour que ça marche. Franchement les conditions de travail dans nos boulangeries sont difficiles. Actuellement les boulangeries sont en train de s’ouvrir comme des boutiques. On avait estimé à environ 200 unités de boulangeries mais présentement ce nombre-là doit-être dépassé. Et il faut noter que ces boulangeries et pâtisseries emploient au minimum 5.000 travailleurs.


Y a-t-il la gestion d’une unité de boulangerie actuellement qui vous satisfait ?

Le groupe Hajjar qui est composé de la principale boulangerie "Wend Konta" en tout cas a fait un effort. A la fin du mois de janvier, ils ont respecté une clause de la convention qui stipule que par dérogation, la convention entrera en vigueur à compter du 1er janvier 2017. Effectivement fin janvier les travailleurs ont perçu les salaires que nous avons négociés dans la convention.

Que stipule en réalité cette convention en la matière ?

Je ne peux pas être exhaustif mais nous prenons deux exemples pour vous faire comprendre. Les apprentis n’avaient pas de statut mais dans le nouveau règlement ils seront classés à la première catégorie avec un salaire de 43.000 FCFA. Deuxièmement le boulanger qualifié est classé en quatrième catégorie avec un salaire de base de 62.000 FCFA et il a sa prime de panier qui varie selon ses horaires de travail. Il a également une indemnité de transport (3.000 FCFA) et de logement (3.000 FCFA) qui fait 6.000 FCFA, plus une prime de risque. Donc le tout mis ensemble le travailleur aura plus de 70.000 FCFA.

Quelles sont vos activités en cours ?

Nous envisageons tenir une Assemblée générale mercredi justement pour faire le point sur l’application de la convention et puis relever les différents manquements au niveau de l’application de la législation du travail dans nos différentes unités de boulangeries. A l’issue de cette AG, les travailleurs inviteront le gouvernement à prendre ses responsabilités pour d’abord faire signer la signature de la convention et après prendre des mesures pour étendre la convention à tous nos secteurs d’activité pour ne pas qu’un patron se rétracte pour ne pas appliquer la loi. Cela ne sera pas normal surtout que nous sommes dans un pays de droit. Donc le gouvernement doit prendre toutes ses dispositions pour nous protéger. La convention est sectorielle et elle concerne les secteurs de boulangerie, pâtisserie et confiserie.

BBO
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