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Menace contre des enseignants dans le Soum : dernière lettre ouverte en ... français d’un citoyen au chef de l’Etat
Publié le lundi 30 janvier 2017  |  Autre presse
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© aOuaga.com par DR
Des enseignants de Bobo-Dioulasso se sont rendus à la direction régionale de l’Education nationale et de l’Alphabétisation(DRENA) des Hauts-Bassins le mardi 7 octobre 2014 pour mieux comprendre le continuum éducatif




J’ai appris par voie de presse Monsieur le Président, que dans mon pays, des individus fortement armés et vêtus d’uniforme ont sillonné des communes pour intimer l’ordre de ne plus utiliser le français comme langue d’enseignement. J’aimerai bien me tromper sur la véracité de ladite information car cela dépasserait la dimension de l’enseignement pour toucher à notre culture, notre intégrité, notre essence. Si donc elle est avérée, je me dépêche de vous écrire ma dernière lettre en français, avant que NOUS, vos concitoyens étant sous vos auspices, ne soyons contraints - fusil à la tempe - de réapprendre une nouvelle langue, d’abandonner notre culture pour adopter une autre, de renoncer à ce que nous sommes pour devenir ce qu’ils nous imposeraient.

Excellence Monsieur le Président.

La gestion de l’appareil étatique n’est point chose aisée nous en avons conscience. Etre responsable d’une nation à l’image du Burkina Faso, l’est encore plus ; tant les besoins sont multiples et protéiformes et les moyens pour y parer d’une extrême rareté. Que dire des exigences des populations de plus en plus accrues ? C’est pourquoi nous comprenons certaines lenteurs, pardonnons certains manquements et croyons toujours et vivement d’ailleurs en la plus-value promise à nous citoyen.
Excellence Monsieur le Président, le peuple a peur et moi avec. Les citoyens ont cessez d’être anxieux. Aujourd’hui, ils sont apeurés. L’absence de pitance n’est plus une réelle angoisse, maintenant le peuple vit dans la crainte de perdre la vie. En effet, notre vie, ce seul bien que nous possédons, menace d’être repris, le seul présent que nous avons - notre liberté - risque d’être confisqué.
La peur nous habite Monsieur le Président, et il nous est impossible de nous mouvoir au risque d’être envoyé au mouroir par des individus « jamais identifiés ». Nous avons peur non que les hommes de sécurité n’assurent pas, mais parce que la sécurité ne rassure pas. Notre confiance en elle s’est éteinte et la méfiance aujourd’hui est sans appel. Nous craignons que vous ne soyez informé ou si vous l’êtes, que vous n’appréhendiez à sa justesse ce que nous, votre peuple, vivons. L’ennemi gagne du terrain et veut asseoir sa base sur les terres qui ont enseveli nos placentas. IL prend des airs sur les aires qui nous ont été léguées et n’hésite pas à dépouiller notre défense de son matériel : son arme. Nous avons beaucoup pleuré en si peu de temps, et j’ai peur que nous ne soyons plus capables de le faire parce que le démon se serait installé.
Monsieur le Président, loin de vous prodiguer un conseil car de bien meilleurs vous en avez, loin encore de vous intimer un ordre, que pareille offense soit sanctionnée. Je voudrais formuler à l’endroit de l’homme d’Etat que vous êtes cette recommandation qui, croyez-moi Monsieur le Président, si elle prise en compte, longtemps après vous, vous garantira la stature d’un homme qui a œuvré corps et âme pour garantir la SECURITE ET LA PAIX pour ses concitoyens. Si à contrario rien n’est fait, l’histoire nullement ne lésinera pas sur sa vivifiante mémoire pour conter ce tort fait à notre descendance. Voici ma recommandation : je vous prie de faire en sorte que les populations, et singulièrement nos frères et sœurs au large de la frontière du Mali, sachent qu’elles vivent dans un pays qu’on appelle Burkina Faso et que cet Etat est sous votre autorité et la sécurité leur sera à jamais garantie.
Excellence Monsieur le Président, la question sécuritaire de notre pays et surtout les menaces orchestrées ces derniers jours sur notre système éducatif, partant, notre culture et, pis, notre souveraineté affecte chaque citoyen. Les victimes, les premières ce sont nous les citoyens. La population a très peur d’autant plus qu’il n’y a pas de refuge qui vaille dans cet espace qui laisse perdre nos vues dans l’étendue de l’horizon .Rassurez -nous, que nous ne perdrons pas nos terres et nos âmes n’errons pas faute d’espaces qui soient les nôtres parce que nous n’aurons pas fait tout ce qui se devait.
Avec l’espoir de pouvoir vous réécrire de manière imminente et ce, en français, pour vous remercier d’avoir réagi contre et agi pour… nous assurer la sécurité.
Avec mon entière déférence

L. Casimir YAMEOGO
Un citoyen, votre concitoyen

N.B : le surtitre et le titre sont du site
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