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Haut conseil pour la réconciliation : les travailleurs déflatés en quête d’espoir
Publié le vendredi 27 janvier 2017  |  L`Observateur Paalga
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© Autre presse par DR
Haut conseil pour la réconciliation : les travailleurs déflatés en quête d`espoir




Le ballet des échanges se poursuit au Haut Conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN) : hier mercredi 25 janvier 2017, c’était le tour de l’association des travailleurs déflatés des sociétés d’Etat. En espérant que le HCRUN pourra les aider à retrouver le sourire, chacun des représentants de la quarantaine de corporations membres de l’association devait exposer leurs préoccupations et les difficultés auxquelles ils font face depuis les liquidations desdites sociétés il y a pratiquement vingt ans.





Le Programme d’ajustement structurel (PAS), ça vous dit ? Il s’agit d’une politique de redressement économique que le Burkina a adoptée en juin 1991. Ce programme, qui visait l’élimination des arriérés extérieurs et intérieurs, la maîtrise du déficit des finances publiques, la restructuration profonde des dépenses publiques, a conduit à un licenciement massif d’employés de sociétés d’Etat en 1998 ; malheureusement ces derniers ne sont toujours pas indemnisés après une vingtaine d’années ; une situation vécue amèrement par bon nombre d’entre les six mille ex-travailleurs des sociétés minières, industrielles, commerciales, … Constitués en association, ils se sont adressés au HCRUN le 27 juillet 2016 pour s’enquérir de l’état d’avancement de leur dossier. La raison de cela, à en croire Jérôme Compaoré, porte-parole du jour, le Haut Conseil pour la réconciliation et l’unité nationale a pour mission de proposer toute suite susceptible de contribuer à guérir les traumatismes subis par les victimes ou ayants droit en veillant au traitement des réclamations et en décidant des modalités d’indemnisation des victimes et ayants droit, de veiller à la restitution des biens dont ils ont été injustement dépossédés et à la réparation des biens détruits…

Ainsi, hier 25 janvier 2017, les travailleurs déflatés des sociétés d’Etat se sont encore rendus chez Benoît Kambou et ses conseillers pour le début du traitement de leur dossier. « 42 sociétés d’Etat ont été liquidées suite aux mesures prises dans le cadre du Programme d’ajustement structurel, et nous sommes en train d’échanger avec les représentants des ex-travailleurs de ces sociétés, qui font état des conditions dans lesquelles ces sociétés ont été liquidées et des conséquences sociales qui en découlent, à savoir des décès, la déscolarisation des enfants, le suicide. Ils revendiquent leurs droits, dont les montants varient d’une société à une autre », a expliqué Benoit Kambou, président du HCRUN. Pour lui, sur les 42 représentants, 3 ont pu intervenir, et son équipe continuera à enregistrer leurs dires afin de les exploiter pour la suite des travaux.

A la question de savoir s’il est du ressort du HCRUN de rendre justice, Benoît Kambou répond : «Nous ferons ce qui est en notre pouvoir pour qu’ils puissent rentrer dans leurs droits ». Une assertion qui suscite le sourire chez les travailleurs déflatés : « La banque mondiale a préconisé qu’on nous paye 60 mois de salaire, mais la situation a été réglée de façon disparate, pratiquement insignifiante, donc nous comptons sur le HCRUN pour obtenir réparation», a souligné Karim Niankara, président de l’Association des travailleurs déflatés : « Nous avons espoir parce que, avec les soucis de scolarisation des enfants, les divorces, nous espérons que le Haut Conseil sera sensible à nos préoccupations exprimées aujourd’hui. »

Il est soutenu par François Ouédraogo, ex-travailleur de la Société de financement et de vulgarisation de l’arachide, qui explique sa galère pendant ces deux décennies : «J’étais agent d’agriculture à la Société de financement et de vulgarisation de l’arachide. Dès que l’entreprise a été privatisée, nous avons été 43 à être mis à la porte en juin 1999. Suite à cela, la Banque mondiale a décidé qu’on nous paye cinq ans de salaire. Nous n’avons cependant reçu qu’un an de salaire ; d’où l’idée de nous réunir en association afin d’y trouver une solution. Depuis 20 ans on se débrouille. Avec le salaire d’un an, j’ai acheté un taxi que je conduisais mais ça a fait long feu. J’ai ensuite fait 4 ans de chômage avant de me reconvertir en maçon. Et c’est par la grâce de Dieu que j’arrive à scolariser mes cinq enfants ». Georgette Nassa, licenciée de l’ex-Savana, société d’économie mixte (Bobo-Dioulasso), a elle aussi souhaité voir le bout de ce long tunnel qu’elle traverse depuis 1998 : « Nous avons été une soixantaine à être licenciés en 1998. Sur les cinq ans qu’on devait nous payer, c’est seulement une année que nous avons reçu depuis pratiquement vingt ans. On s’attend à ce que, de façon diligente, le HCRUN puisse faire quelque chose de concret parce que, jusqu’à présent, bon nombre d’entre nous n’ont pu trouver un autre emploi et aujourd’hui vivent dans des difficultés ». Mme Nassa s’est laissé emporter en expliquant sa galère : « Personnellement, au début j’ai fait une crise de tension. J’en parle aujourd’hui et c’est comme si c’était hier. Même à mon ennemi, je ne souhaite pas le chômage, car pour une mère de famille qui n’a personne comme soutien, c’était vraiment un moment très sombre de ma vie. Mais en tant que femme battante, je vis dignement du cabinet juridique que j’ai pu créer même si l’Etat n’a pu me recruter comme notaire plein », a-t-elle conclu.

Ebou Mireille Bayala
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