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Le Pays N° 5207 du 1/10/2012

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E-gouvernance en Afrique : Un nouveau coup d’accélérateur à la démocratie
Publié le mardi 2 octobre 2012   |  Le Pays


2e
© aOuaga.com par Aristide Ouedraogo
2e session ordinaire de l’assemblée nationale
Mercredi 26 septembre 2012. Ouagadougou, assemblée Nationale. Photo : Guillaume Soro,président de l`assemblée nationale de Cote d`Ivoire


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Présent à Ouagadougou dans le cadre de la deuxième session ordinaire de l’Assemblée nationale burkinabè, le chef du parlement ivoirien, Guillaume Soro, a co-animé avec Gilbert Noël Ouédraogo, ministre burkinabè des Transports, des postes et de l’économie numérique, une conférence sur les réseaux sociaux. Les deux hommes politiques ont ainsi pu échanger avec plus de 300 jeunes et adeptes des réseaux en ligne, parmi lesquels se trouvaient certains de leurs amis Facebook, sur l’utilité et l’efficience de ces médias virtuels. Cette rencontre physique entre correspondants en ligne fut une occasion pour ses animateurs de convaincre leurs interlocuteurs d’animer eux-mêmes leurs espaces virtuels. Ceux qui croyaient donc que leurs postes ne sont lus et répondus que par les collaborateurs de ces hommes d’Etat, ont désormais une raison de plus de se fier à cette forme de communication qui leur permet d’avoir le contact avec ceux qui les gouvernent. La gouvernance démocratique ne s’en porterait que mieux si les populations africaines s’appropriaient en effet ces innovants outils d’échange qu’offrent les Technologies de l’information et de la communication (TIC). Ces réseaux ont déjà fait leurs preuves même en Afrique, à travers le rôle déterminant qu’ils ont joué dans le printemps arabe. Ils ont été suffisamment exploités par les acteurs des récentes révolutions qui ont secoué le monde arabo-musulman pour se transmettre les informations, les messages de soutien et sonner la mobilisation dans l’organisation des différentes manifestations. Ils ont ceci de révolutionnaire qu’ils offrent moins de possibilités à ceux qui excellent dans l’art des pratiques incorrectes qu’ils se plaisent à cacher sous le sceau du mystère ou du secret de pouvoir commettre des actes délictueux ou des exactions impunis parce que non découverts. Tout peut se savoir désormais à une vitesse défiant celle de l’éclair, si bien que ceux qui détiennent une parcelle de pouvoir sont obligés d’agir avec prudence. Exploités à bon escient, la technologie peut induire une bonne gouvernance en assainissant les rapports entre gouvernants et gouvernés. En introduisant plus de transparence dans les affaires publiques et en réduisant considérablement la durée de propagation et donc le temps d’interprétation des informations, elle oblige les responsables à être à l’écoute de leurs concitoyens. En plus donc de réduire les distances, de briser les barrières raciales et culturelles, les TIC permettent d’instaurer une forme de démocratie relationnelle en rapprochant les dirigeants de leurs administrés. C’est ainsi qu’au-delà des usages individuels et personnels, leur introduction dans l’administration se présente comme une innovation porteuse d’espoir. Bien qu’embryonnaire dans les pays en développement comme le Burkina Faso, l’e-gouvernance peut être perçue comme un coup d’accélérateur à la chancelante démocratie des pays du continent noir. Et même si les priorités sont innombrables et les moyens très modestes, il y a lieu tout de même d’inscrire la réduction de la fracture numérique sur la liste des préoccupations qui urgent. Plus que l’insuffisance des ressources financières, c’est l’absence de volonté manifeste et les réticences à adopter une mentalité en phase avec l’esprit de la dynamique innovatrice des TIC, qui gardent le berceau de l’humanité à la traîne. Des lueurs d’espoir sont néanmoins visibles et l’on peut s’appuyer sur certains exemples pour avancer. Des initiatives comme celles de l’actuel ministre de la Fonction publique burkinabè qui n’a de cesse d’introduire des innovations dans la gestion des ressources humaines de l’Etat sont encourageantes. Aussi bien les candidats aux concours de la Fonction publique que les agents déjà en activité, ont vu leurs souffrances s’amoindrir concernant les démarches à entreprendre pour s’inscrire, s’informer ou avoir des actes administratifs. Outre la possibilité offerte par les fonctionnaires de suivre en ligne l’évolution de leur carrière, un projet d’inscription en ligne des candidats est en cours d’élaboration. Autant d’innovations qui, en plus de redonner plus de crédibilité au système de recrutement de la Fonction en permettant une publication diligente des résultats, contribuent à motiver un tant soit peu les acteurs de l’administration publique et d’améliorer les services offerts. Les Conseils des ministres sans papier ou à distance que compte envisager le gouvernement burkinabè sont, entre autres, des projets ambitieux certes, mais qui laissent entrevoir des perspectives louables. Certains chantiers qui s’apparentent encore plus au rêve au stade où nous en sommes en termes d’équipement matériel et de dispositif institutionnel, ne verront probablement le jour que plus tard. Il n’empêche que des dispositions d’esprit à s’inscrire dans la logique de l’ouverture et de l’accessibilité comme en font montre le ministre Gilbert Ouédraogo et l’honorable Guillaume Soro, sont des signaux positifs. L’espoir est d’autant plus permis que ces deux jeunes dirigeants ne sont qu’un minime échantillon pris à l’échelle continentale francophone. Les pays anglophones ont sans doute encore une longueur d’avance sur ce plan.
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