Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Burkina Faso    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

An I de l’attentat du 15 janvier : un silence de mort contre l’horreur
Publié le lundi 16 janvier 2017  |  L`Observateur Paalga
Le
© Ministère par D.R
Le Burkina Faso rend hommage aux victimes de l’attentat terroriste du 15 janvier 2016
Le Président du Faso, Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian Kaboré a présidé dans l’après-midi du dimanche 15 janvier 2017, la cérémonie d’hommage aux victimes de l’attentat terroriste du 15 janvier 2016 sur l’Avenue Kwame Nkrumah




Le 15 janvier 2016, des cris d’horreur ont déchiré la nuit sur l’avenue Kwame N’Krumah. Un an après, le Burkina a rendu un hommage aux 30 victimes des attentats du Cappuccino et du Splendid Hotel à travers une marche silencieuse.

L’avenue Kwame N’Krumah commence au rond-point des Nations unies. En ce jour de triste anniversaire où tous les symboles ont leur sens, c’est également en ces lieux que le "Burkina-uni" a choisi de débuter sa marche silencieuse pour rendre hommage aux 30 victimes de la sanglante nuit du 15 janvier 2016. A la tête du rassemblement, les officiels : le Premier ministre, le ministre de la Sécurité intérieure, le maire de Ouagadougou, le président du Conseil constitutionnel et le chef d’état-major général des armées. Les parents des suppliciés, reconnaissables au brassard rouge du sang versé, prennent également ce chemin qu’ont pris les leurs un soir de janvier pour un voyage sans retour. A eux s’ajoutent une foule d’anonymes qui sont venus spontanément à l’appel de la patrie pour dire non au terrorisme. Des éléments des forces de défense et de sécurité, en première ligne lors de l’attaque, ferment la marche. Tel un cortège funéraire à pied, la foule s’est ébranlée aux environs de 14h40. Cet après-midi de dimanche, même le temps semble s’être arrêté pour s’incliner. Toutes les boutiques sont fermées, aucun ronronnement de moto, le silence est maître d’un jour sur Kwame N’Krumah, quadrillée par un impressionnant dispositif sécuritaire. Devant les marcheurs, il n’ y a qu’un vide qu’ils comblent à chaque foulée. C’est l’occasion de se rappeler que certains des rescapés ont eu la vie sauve grâce à un interstice, une cachette sous une table : ils ont été à quelques millimètres de la mort. Ceux que la providence a rappelés auprès du Créateur ont leurs portraits posés à hauteur du Splendid Hotel. C’est devant un établissement qui revient de loin que la procession a pris fin. La foule a pu ainsi voir, parfois pour la première fois, le visage de ces hommes, de ces femmes, de ces enfants arrachés à l’affection de leurs familles. Difficile d’imaginer que certains, qui affichent de larges sourires sur les photographies, ne sont plus de ce monde. C’est devant le Taxi-brousse, premier tombeau des trois envoyés d’AQMI qui ont distribué la mort à tout va cette nuit-là, qu’a été érigé le podium pour la cérémonie solennelle qu’a présidée le chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré.

Le ditanyè a raisonné avant que le porte-parole des parents des victimes ne prenne le premier la parole pour une allocution très sobre. Il a appelé à vaincre la peur: « La meilleure réponse au terrorisme, c’est de prendre un avion, un train, un car, un taxi-brousse pour venir déguster un cappuccino dans un Burkina splendide ». A sa suite, le Président du Faso a traduit au nom du gouvernement et du peuple burkinabè sa compassion aux familles éplorées. Mais avant, une minute de silence, qui s’est ajouté au silence de la marche, a été observée., Roch Marc Christian Kaboré a ainsi appelé les dirigeants du monde à « conjuguer les efforts à l’échelle planétaire pour lutter contre ce fléau ». Le Président du Faso a ensuite exhorté ses concitoyens à une union sacrée derrière cet objectif. « La lutte contre le terrorisme et le grand banditisme est une lutte de tous les jours et de tous les Burkinabè. J’appelle à une forte collaboration entre les populations et les FDS pour lutter conséquemment contre les ennemis de la démocratie et du développement », a-t-il plaidé.

« Nous ne vous oublierons jamais ! »

L’un des temps forts de ce cérémonial a été le dévoilement de la stèle, cachée à la curiosité avec le drapeau national, par le ministre de la Sécurité intérieure, Simon Compaoré, et le maire de la capitale, Armand Béouindé. Fixé pour l’éternité sur le terre-plein en face du Splendid, le monument, de forme trapézoïdal, porte une plaque dorée sur laquelle est inscrite la liste des victimes de la barbarie. On peut y lire ceci : « A la mémoire des victimes de l’attentat terroriste du 15 janvier 2016. Aux 30 vies fauchées en ces lieux. Nous ne vous oublierons jamais ! » Le premier acte de recueillement sur cette stèle a été le dépôt d’une gerbe de fleurs effectué par le Président du Faso. Il s’est ensuite incliné devant le portrait des 30 victimes et a salué les familles présentes. Arrêtés devant la photo de leur frère, père, mère, époux disparus, certains avaient du mal à contenir leurs larmes qui, un an après, n’avaient toujours pas séché. Après le départ des officiels sur le coup de 15h40, les Ouagavillois ont, eux aussi, pu rendre hommage aux victimes. Dans la nuit, un collectif d’artistes a organisé une soirée d’hommage rythmée par des chants, du slam et des poèmes, comme pour dire qu’il faut continuer à vivre malgré l’horreur.

Hugues Richard Sama

Encadré

Réapprendre à vivre


Artiste peintre, Suzanne Ouédraogo est une rescapée du Splendid Hotel. Elle y a reçu une balle dans le bras droit. Depuis lors, elle doit réapprendre à peindre avec son autre main. C’est la mort dans l’âme que la peintre est revenue sur Kwame N’Krumah, qu’elle évitait depuis les évènements. Ses larmes mouillant son fond de teint, elle nous a dit son sentiment d’abandon car le gouvernement « n’a rien fait », à part la visite du ministre de la Culture, Tahirou Barry. La jeune femme, dont un bandeau entoure le bras, doit bientôt être évacuée en France pour une autre opération. « La balle a traversé et brisé le bras. Il est vraiment endommagé, il y a un vide qui est là, et il faut faire une greffe et extraire les bouts d’os restés au niveau de la chair », témoigne-t-elle dans la douleur. Mais elle « rend grâce à Dieu d’être toujours vivante car d’autres n’ont pas eu sa chance ».

H.R.S.
Commentaires

Titrologie



L`Observateur Paalga N° 8221 du 27/9/2012

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie
Sondage
Nous suivre

Nos réseaux sociaux


Comment