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Infertilité masculine : «Il ne suffit pas d’être viril pour pouvoir procréer» (Pr Charlemagne Ouédraogo)
Publié le jeudi 12 janvier 2017  |  L`Observateur Paalga
Docteur
© FasoZine
Docteur Charlemagne Ouédraogo,gynécologue-obstétrcien




Sous nos tropiques l’infertilité se conjugue généralement au féminin. Dans le couple, la femme, à tort ou à raison, est très souvent mise en cause dans la difficulté d’avoir un enfant. Pourtant, l’homme aussi a sa part de responsabilité, sinon la plus grande part, à en croire le Pr Charlemagne Ouédraogo, gynécologue-obstétricien. Selon lui, en effet, 60% d’hommes sont touchés par le problème contre 40 chez les femmes. L’infertilité masculine, qu’est-ce que c’est ? Les hommes acceptent-ils toujours leur situation d’infertile ? Peut-on guérir de cette pathologie ? Une consultation du Pr Charlemagne permet de donner quelques éléments de réponse.


De tout temps, le problème a toujours existé et dans toutes les sociétés. L’infertilité est un mal dont souffrent de nombreux couples. Cependant, dans nos contrées, la femme, à tort ou à raison, est la première mise en cause dans la difficulté d’avoir un enfant. Le sexe «fort» ne peut-il pas être infertile voire stérile ? Selon le Pr Charlemagne Ouédraogo, gynécologue-obstréticien à Yalgado, qui a bien voulu nous éclairer sur le sujet le jeudi 5 janvier 2017, la responsabilité dans la difficulté d’avoir un enfant est partagée à parts égales dans le couple. Mais de façon empirique en Afrique, a-t-il fait remarquer, on ne tarde pas à jeter le discrédit sur la femme seule. Pourtant, la virilité est différente de la fertilité. «Un homme peut avoir plusieurs rapports sexuels par jour mais si dans son liquide séminal il n y a pas de spermatozoïdes, il ne pourra pas procréer », a précisé le gynéco avant de faire cette révélation qui laisse pantois: «C’est vrai qu’il n’y a pas une surveillance épidémiologique de la question à l’échelle nationale, mais au niveau de nos consultations on observe actuellement plus de cas d’infertilité masculine que féminine. Nous notons ainsi environ 60% de responsabilité masculine dans les difficultés de procréer».

L’infertilité masculine, qu’est-ce que c’est ?

Le Pr Ouédraogo définit l’infertilité masculine comme une difficulté ou une impossibilité pour l’homme de procréer. C’est le fait que, explique-t-il, la responsabilité de l’homme dans les difficultés de procréer est mise en cause dans le couple et ce, après 1 à 2 ans de vie commune et de rapports complets c’est-à-dire 3 rapports sexuels régulièrement espacés par semaine.

Il convient toutefois de distinguer infertilité et stérilité : «L’infertilité a une solution. C'est-à-dire qu’après 12 à 24 mois de vie commune avec des rapports complets, il n’y a pas eu de grossesse. Mais lorsqu’on parle de stérilité, c'est définitif, c'est-à-dire qu’il ne pourra plus jamais y avoir de procréation».

Un spermogramme pour diagnostiquer le mal

Le diagnostic de l’infertilité se fait sur demande du couple. Le médecin va alors interroger et examiner chaque partenaire et demander des examens complémentaires, spécifiquement le spermogramme. C’est cet examen qui va permettre d’analyser le liquide séminal (sperme) pour voir s’il contient toutes les caractéristiques nécessaires et exigées pour permettre à l’homme d’être fertile. Mais il y a des cas où l’infertilité n’est pas liée à la qualité du sperme mais plutôt à la virilité. Sans virilité en effet, il ne peut y avoir de sperme. Les troubles de la sexualité peuvent aussi constituer des causes d’infertilité masculine. Il y a, en plus, d’autres cas comme l’éjaculation rétrograde où quand l’homme éjacule, son sperme rentre dans la vessie pour se mélanger avec les urines au lieu de ressortir.

Il existe différents types d’infertilité de l’homme. Il s’agit de l’oligospermie (moins de spermatozoïdes), de l’asthénospermie (spermatozoïdes moins mobiles) et de l’azoospermie (aucun spermatozoïde dans le liquide séminal). L’infertilité peut aussi être primaire (il n’a jamais eu d’enfant) ou secondaire (après un enfant, le problème s’est posé).

Les facteurs de risque

Les causes de l’infertilité masculine sont nombreuses selon notre docteur. Elles peuvent être liées :

- aux infections comme les séquelles des infections sexuellement transmissibles (IST) dont certaines (la gonococcie par exemple) peuvent provoquer l’infertilité en oblitérant la voie de passage des spermatozoïdes. Cette stérilité est hélas définitive ;

- aux pathologies génétiques. Ce sont des anomalies chromosomiques qui expliquent que la programmation génétique pour la fabrication des spermatozoïdes se détériore à un certain moment de la vie. C’est aussi un cas irréversible ;

- aux sécrétions hormonales comme l’hyperprolactinémie. C’est quand l’hormone du lait de l’homme est élevé dans le sang. Cela crée une impuissance et rend difficile la procréation ;

- à la qualité du sperme : il y a un certain nombre de caractéristiques minimales dans le sperme qui permettent de procréer (quantité du sperme, qualité, vitalité, mobilité et morphologie des spermatozoïdes).

D’autres facteurs peuvent également expliquer l’infertilité masculine. Ce sont, entre autres , les varicocèles : ce sont des dilatations veineuses qui se produisent sur le testicule gauche le plus souvent ;

- la chirurgie de la hernie au cours de laquelle on a dû ligaturer les canaux spermatiques, empêchant les spermatozoïdes de monter ; les testicules gardés longtemps dans la chaleur (la température du testicule doit toujours être inférieure à celle du corps) ; les pesticides au contact desquels il peut y avoir une perturbation de la spermatogénèse ; la cigarette comme toutes les autres drogues dures nuisent à la fertilité de l’homme ; l’alcool dans une moindre mesure ; les sachets plastiques dont la dégradation dans les aliments peut nuire à la spermatogenèse et à la santé en général, et le gossypol (contenu dans des aliments comme certaines huiles de coton) en quantité importante peut tout aussi porter entrave à la spermatogenèse.

Peut-on soigner l’infertilité de l’homme ?

Le traitement se fait selon la cause, à en croire le Pr Charlemagne. «Par exemple, pour les causes infectieuses, il va s’agir de traiter l’infection. Pour celles hormonales ou de l’érection, on corrige les troubles ». Mais si on n’a pas une solution simple, a-t-il souligné, on passe à la technique de procréation médicalement assistée comme l’insémination ou la procréation in vitro avec micro injection. Ces techniques existent au Burkina depuis 10 ans. «S’il n’y a pas de spermatozoïdes du tout, on fait recours à une procréation médicalement assistée avec don anonyme de sperme ». Si toutes ces méthodes s’avèrent infructueuses, a regretté le sexologue, il faut alors recourir à l’adoption d’enfant.

Conseils de gynéco

Lorsqu’il y a une difficulté dans le couple pour avoir un enfant la responsabilité est partagée. « Nous demandons donc aux hommes, dans le cadre de l’infertilité, de bien vouloir accompagner leurs épouses chez le médecin ou la sage-femme pour consulter. Et que la société arrête de stigmatiser la femme au point de perturber sa vie dans le foyer », a martelé le spécialiste.



Les testicules n’aiment pas la chaleur

On ne dort pas avec des culottes boxeurs ou avec des joggings serrés. On dort avec des culottes ou des pyjamas très amples pour permettre aux testicules de respirer. Lorsque le testicule est soumis à la chaleur son fonctionnement est perturbé et il ne produit plus de semences de qualité indispensables à la procréation. Il est donc conseillé aux hommes de ne pas utiliser des tenues trop serrées ou rester à une température élevée car, « les testicules n’aiment pas la chaleur ». Ceux qui font du sport violent doivent également utiliser des protections au niveau des parties intimes pour éviter les chocs et ceux qui fument doivent cesser.

Les hommes ne produisent plus de sperme de qualité

Foi du Pr Charlemagne, la qualité du sperme tend à diminuer au fil des années. Toutes les banques de sperme dans le monde ont signalé une altération progressive de la qualité du sperme. Les causes de cette dégradation ne sont toutefois pas connues. Serait-elle due à des mutations génétiques, environnementales ou à des problèmes alimentaires ? On attend de savoir.

La vitamine E «fertilise »

Les vitamines C et E sont des substances antioxydantes. Les antioxydants ont la particularité de protéger l'ADN contre des molécules appelées radicaux libres. On sait d'ailleurs que les spermatozoïdes sont particulièrement sensibles à ceux-ci. Les hommes infertiles à qui on donne des suppléments de vitamine C, de vitamine E (également contenus dans des aliments comme l’huile d’arachide, les oignons, les légumes…) et de glutathion (une autre substance antioxydante) voient donc leur nombre de spermatozoïdes augmenter.

Terminus à 70 ans

Bien que l’andropause survient à un âge très avancé, au-delà de 70 ans, il devient difficile pour l’homme de procréer à cause de l’insuffisance généralisée.
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