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AN I du gouvernement Paul Kaba Thiéba: La population juge les ministres
Publié le jeudi 12 janvier 2017  |  Sidwaya
MBDHP
© aOuaga.com par A.O
MBDHP : un visiteur nommé Zéphirin Diabré
Vendredi 15 avril 2016. Ouagadougou. Le chef de file de l`opposition politique (CFOP), Zéphirin Diabré, a rendu une visite de courtoisie aux responsables du Mouvement burkinabè des droits de l`homme et des peuples (MBDHP). Photo : Chrysogone Zougmoré, président du MBDHP




12 janvier 2016-12 janvier 2017. Cela fait un an que le gouvernement Paul KabaThiéba, composé de 29 membres, a été constitué. Quel bilan les burkinabè dressent-ils des douze premiers mois des ministres dans leurs départements respectifs ? Si certains conviennent que des efforts ont été fournis, d’autres estiment que les attentes des populations n’ont pas été comblées. Sont de ceux-là, des responsables syndicaux et de structures en charge des droits humains, des citoyens qui ont confié à Sidwaya, leurs appréciations des actions de quelques ministres.

Chrysogone Zougmoré, président du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) :
«La justice est l’un des départements où les lignes n’ont pas bougé».
«Je ne me sens pas investi d’une mission de sanction du gouvernement. Mais, de façon globale, je peux dire qu’en une année de gestion, nous avons l’impression que les lignes n’ont véritablement pas bougé.
La justice est l’un des département où les lignes n’ont pas bougé. Plusieurs dossiers de crimes de sang et de crimes économiques toujours en instance en sont la preuve. Celui de Norbert Zongo est un exemple palpable. Nous avions espoir qu’avec l’avènement d’une nouvelle ère politique, les lignes bougeraient. Mais deux ans après la chute de Blaise Compaoré, c’est toujours le statu quo. Dans un Etat de droit, la justice s’impose comme le régulateur des tensions sociales. Lorsque cette justice ne fonctionne pas, les voies sont ouvertes à toutes les dérives possibles. Dans un contexte post-insurrection, l’appareil judiciaire doit s’atteler de sorte que les dossiers pendants en justice aient des issues à la satisfaction de tous.
Au département en charge de la sécurité, le bilan n’est point reluisant. L’année 2016 a été marquée par plusieurs attaques terroristes et des burkinabè en ont, malheureusement, fait les frais. Le ministre en charge de la Sécurité ne peut, à lui seul, endosser la responsabilité de la défaillance du système sécuritaire. A ce sujet, il y a lieu d’évoquer la responsabilité collective des membres du gouvernement.
En termes de perspectives, un équipement en matériels adéquats et une formation rigoureuse des forces de défense et de sécurité s’imposent.
Le ministère en charge du travail et de la protection sociale a toujours du pain sur la planche. Nous avons constaté en 2016 que les prix des produits de premières nécessités n’ont cessé de flamber. Ce qui n’est pas à la portée des bourses les plus faibles.
Au département en charge des infrastructures, je remarque que plusieurs axes routiers du Burkina Faso restent extrêmement difficiles à emprunter. A titre d’exemple, la commémoration du 56e anniversaire de l’indépendance du Burkina Faso a été précédée d’une fronde des populations du Namantenga au sujet du mauvais état de l’axe Boulsa-Kaya. Il est vrai que des chantiers sont en cours, mais il importe d’en faire davantage pour fluidifier les trafics et les échanges commerciaux entre les différentes villes du Burkina Faso.
Dans les ministères en charge de l’éducation national et des enseignements secondaire et supérieur, le bilan est mitigé alors que les voies du développement passent nécessairement par l’éducation et la formation. Par conséquent, un accent particulier doit être mis sur l’équipement des différents établissements des enseignements primaire, secondaire et supérieur.
De façon globale, je pense qu’il est opportun de réorganiser le gouvernement en mettant les hommes à la place qu’il faut. Notre contexte actuel requiert aussi une volonté politique ferme et affichée pour faire bouger les lignes dans chaque département ministériel».


Paul Kaboré, président du mois des centrales syndicales et Secrétaire général national de l’Organisation nationale des syndicats libres (ONSL) : «le ministre Clément Sawadogo est parti sur de bonnes bases».
«Après seulement un an de gestion, il me semble difficile de juger l’action de ces ministres. En plus, nous n’avons de liens directs qu’avec notre ministère de tutelle, celui en charge du travail et de la protection sociale. Ainsi, nous pouvons déjà louer l’attitude du ministre en charge du travail et de la protection sociale, Clément Sawadogo. C’est un homme ouvert au dialogue. Il est à l’écoute des syndicats.
Les avancées enregistrées par le département de la justice ne sont pas à mettre au seul actif du ministre Bagoro parce ce que c’est toute une équipe qui fait fonctionner cet appareil. Nous nous réjouissons de l’indépendance de notre justice. Si elle affiche une lenteur dans son processus, c’est parce que les différents dossiers en instance nécessitent une étude minutieuse. Il ne faut donc pas se précipiter afin d’ éviter des accusations injustifiées.
Concernant le département en charge de la sécurité, les attaques terroristes témoignent d’une défaillance de notre système sécuritaire. Mais, j’estime qu’on ne doit pas accuser Simon Compaoré de n’avoir pas été à la hauteur du défi. Il faut plutôt concevoir la question du terrorisme au-delà du contexte national. Le terrorisme est devenu un phénomène mondial. Même les pays dits développés n’ont pu éviter les attentats.
Au ministère de la Santé, les mesures de gratuité des soins chez les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes suscitent beaucoup d’espoir, même si la charrue a, quelque peu été mise avant les bœufs. Car, une chose est de rendre gratuits les soins et une autre est de veiller à un accompagnement conséquent. Les populations se plaignent, à juste titre, que les médicaments concernés par la gratuité sont insuffisants».

Claude Wetta, secrétaire exécutif du REN-LAC
« Dans la lutte contre la corruption, il n’y a pas eu de signaux forts»
«Nous avons travaillé avec quelques ministères en 2016 dans le cadre de nos activités de lutte contre la corruption. Il s’agit du Ministère de l’économie, des finances et du développement (MINEFD) et de celui en charge de la justice. Avec eux, nous avons surtout échangé autour de la mise en place des Comités anti-corruption (CAC). Je pense qu’au bout d’un an, nous avons noué de bons rapports avec ces ministères. Maintenant, ce qui nous préoccupe, ce sont les résultats. Et les résultats que nous avons engrangés tout au long de l’année 2016, ne sont pas importants. Que ce soit au ministère de la Justice ou de l’Economie, dans la lutte contre la corruption, il n’y a pas eu de signaux forts. On espère que les gens y travaillent pour qu’en 2017, on puisse avoir de meilleurs résultats.
Au-delà de ces départements, si nous voulons apprécier individuellement les membres du gouvernement, c’est plus compliqué parce qu’on ne connaît pas la feuille de route de chaque ministre. Mais, évidemment, dans la façon de travailler, il y a des ministres qui sont plus visibles que d’autres ou qui font une meilleure communication que d’autres. C’est peut-être en fonction de cela qu’on peut les juger. Si nous prenons par exemple les questions de la sécurité, il est évident qu’il faut communiquer plus. Il faut dire les choses afin que les citoyens comprennent. Au niveau des infrastructures, je pense que la route de la circulaire aussi a fait beaucoup de bruit, à un moment donné. Probablement qu’aujourd’hui, les gens comprennent un peu mieux ce que le ministre voulait faire. Si la communication était passée au bon moment, peut-être qu’il n’y aurait pas eu ce débat-là. Au ministère de l’Education nationale également, les gens disent qu’il y a toujours des écoles sous paillote. Mais est-ce que c’est le fait du ministre ? Parce que quand vous regardez tout le processus, il y a peut-être des impairs avant lui. Donc, là aussi, il faut communiquer pour pouvoir rattraper la situation. Il ne faut pas regarder seulement l’année 2016 mais, réfléchir en termes de planification. Les écoles, on ne peut pas les construire en une année.
En somme, les gens doivent développer des stratégies de communication pour, non seulement, se rendre plus visibles, mais aussi convaincre les populations qu’on est dans un processus qui va se faire dans un temps relativement long ».


Issouf Ouédraogo, (Etudiant en Allemand à l’Université Ouaga1 Professeur Joseph-Ki-Zerbo)
« Paul Kaba Thiéba est à féliciter »
« De mon point de vue, le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, est à féliciter. Il a beaucoup travaillé durant cette première année de son gouvernement. Au sujet des ministres n’ayant pas pu relever le défi, je vois d’abord le ministre de la sécurité, Simon Compaoré. L’insécurité est persistante et les terroristes continuent d’attaquer fréquemment le pays, et nous constatons que le ministre n’arrive pas à prendre des mesures fortes pour les contrer. Nous pensons qu’il doit même céder sa place à un technocrate pour nous sortir de ces problèmes ».


Moubarack Zombré (Etudiant en Lettres modernes à l’Université Ouaga1 Professeur Joseph-Ki-Zerbo)
«Je n’ai pas senti le ministre en charge des transports»
«Parmi les ministres qui m’ont marqué, par leur mission après un an de service, je vois celui en charge de la fonction publique. Il y a aussi le ministre de la Santé qu’il faut féliciter. Même s’il y a eu entre temps des problèmes avec le SYNSHA, aujourd’hui, tout semble être rentré dans l’ordre et cela est positif.
Cependant, du côté de la sécurité, c’est comme on le dit, «c’est bon mais ce n’est pas arrivé». Je n’ai pas aussi senti le ministre en charge des transports durant ces douze premiers mois. Peut-être qu’il n’a pas été beaucoup médiatisé, mais en toute sincérité, je ne l’ai pas trouvé travailleur».


Propos recueillis par
Mamady ZANGO et Joanny SOW
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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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